La recherche des biens matériels prive-t-elle de la liberté ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
Les richesses ne doivent pas être un but en soi, car la fin
de toute action est le bonheur et la liberté, c'est-à-dire l'adéquation à
soi-même. La richesse doit permettre cette adéquation, être un moyen ; si elle
est au contraire un but, elle rate la fin et devient obstacle.
II/ La
recherche de richesses exprime la liberté de l'homme :
● Rechercher des richesses revient à s'approprier
ce qui n'appartenait à personne, ou à acquérir de manière plus ou oins légale ce
qui appartenait à quelqu'un. Or, toutes les manipulations et démarches que cela
demande, semble être la preuve de la liberté de l'homme.
●
Ainsi, selon Kant dans La Doctrine universelle du droit, dans la partie
sur la propriété (I, section 1), la propriété est une marque de ma liberté. Il
existe en effet deux types de possession ; la possession sensible, qui est une
possession physique, une détention, et la possession intelligible, qui est une
possession juridique, sans détention. Selon Kant, il serait contradictoire avec
ma liberté que je ne puisse pas prendre un objet en général pour objet de mon
arbitre. « C'est donc une présupposition a priori de la raison pratique
que de considérer et de traiter tout objet de mon arbitre comme étant
objectivement un mien et un tien possibles. » (section 1, §2)
● Cette citation est la condition de l'affirmation
de la liberté en sa détermination extérieure, affirmation qui se présente comme
possession intelligible. J'ai la faculté d'imposer à tous une obligation, celle
de s'abstenir d'user de certains objets de mon arbitre parce que je les ai pris
d'abord en ma possession.
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