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La religion est-elle instrument d'oppression ou obstacle à l'oppression ?

Publié le 21/03/2009

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religion

On le voit aujourd'hui en Amérique latine, ou en Europe de l'Est. La revendication prend alors la forme d'actions qui réclament le respect des droits de la personne contre la « raison « d'État. A l'origine le christianisme a mené des luttes pour le droit à l'existence, aujourd'hui il se range aux côtés des mouvements qui revendiquent pour le droit à la liberté de conscience. Remarquons toutefois qu'il s'agit d'attitudes d'individualité et non de prises de position des instances officielles. En d'autres termes, ce sont des chrétiens qui s'engagent à titre personnel, et non une attitude de la hiérarchie en tant que telle. NOTE SUR LE JANSÉNISME Le jansénisme est une forme particulièrement rigoureuse de pensée et de vie chrétienne. Il se propose de revenir à l'enseignement de Saint Augustin par réaction contre le laxisme des molinistes et des jésuites qui accordaient tant de pouvoir à la liberté de l'homme que plus rien ne restait à la puissance de Dieu.. Le jansénisme et son austérité morale constituèrent une véritable machine de guerre contre les jésuites et leur système rhétorique qui leur permettait de tout justifier y compris les actions morales les plus condamnables. L'exemple de Pascal et des jansénistes pourrait être invoqué ici : leurs convictions les conduisirent à s'opposer au Roi de France et à la hiérarchie ecclésiastique au nom du libre examen, de la liberté de conscience. Il faut relire le dossier des Provinciales pour se faire une idée de ce combat.

La formulation du sujet nous invite à choisir entre les deux éléments d'une alternative. Comme souvent dans ce type de libellés, il s'agit de mettre la question en perspective, en dégageant ses présupposés. Ici, la réponse réside moins dans le choix que dans l'étude des termes du sujet et des fondements implicites qui rendent possible la question : la religion est-elle une notion simple, ou susceptible de plusieurs interprétations ? Quels liens peuvent s'établir entre l'oppression et les diverses formes de la religion ? Dans quel type de réflexions une telle question est-elle susceptible de se poser ?

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« surhomme de Nietzsche, ou de l'homme-Dieu imaginé par Kirilov, le personnage de Dostoïevski, illustre cettelibération.De façon générale, la religion, au plan du dogme, de l'institution ou de la réflexion philosophique, peut paraître unfacteur d'oppression pour l'individu, puisqu'elle le place sous l'autorité d'un Être transcendant.

Elle l'aliène, en lesoumettant à une volonté supérieure.

Mais une telle vision n'est pas sans susciter des objections. 2 - La religion comme expérience de la liberté a) La raison et la foiA l'idée scientiste d'un combat entre les progrès de la raison et la résistance d'un dogme intangible, maisobscurantiste, on peut opposer l'analyse de Pascal sur la différence entre le mode de connaissance fondé sur laraison, et celui qui relève de l'ordre de la foi.

Pour Pascal, la raison, qui autorise la connaissance scientifique, estlimitée par la nature de l'homme.

On ne peut espérer d'elle la réponse aux questions fondamentales qui touchent ànotre existence.

Ceci n'invalide nullement le pouvoir de la raison : on sait l'importance des travaux scientifiques dePascal lui-même, et l'attention qu'il a portée à toutes les recherches de son temps.

Mais la raison se limite à unesphère précise, dans laquelle sa possibilité d'exercice est parfaitement définie. En revanche, la foi, qui s'interroge sur les « principes » et les « fins », appartient à un autre ordre, qui n'entre pasen concurrence avec la raison.

A sa manière, Pascal récuse par avance le débat sur la science et la religion du XIXesiècle.

En instaurant une discontinuité radicale entre les deux formes de connaissance, Pascal dégage la spécificitéde l'interrogation religieuse, et interdit de l'assimiler à une activité obscurantiste.

Elle apparaît en effet comme uneexigence de compréhension, la plus haute aux yeux de Pascal, puisqu'elle porte sur le sens suprême.

La foi n'estdonc pas pour lui le signe d'un abaissement de la pensée, mais la manifestation d'un ordre supérieur.

Mais celasuppose que l'on ne confonde pas les sphères : ainsi Pascal fait remarquer que tous les décrets du pape et toutesles condamnations contre Galilée n'empêcheront pas la Terre de tourner, s'il en est réellement ainsi.

Vouloir statuersur ce point en le considérant comme une question de foi, revient à confondre les sphères de la raison et de la foi. b) Religion et liberté de conscienceL'idéal religieux peut alors devenir un instrument de lutte contre l'oppression politique.

En effet, si la religion a puêtre dans le passé une institution oppressive (dans la conquête espagnole en Amérique, Y Inquisition), elle peutaussi devenir un moyen de lutter contre des formes dictatoriales de gouvernement.

On le voit aujourd'hui enAmérique latine, ou en Europe de l'Est.

La revendication prend alors la forme d'actions qui réclament le respect desdroits de la personne contre la « raison » d'État.

A l'origine le christianisme a mené des luttes pour le droit àl'existence, aujourd'hui il se range aux côtés des mouvements qui revendiquent pour le droit à la liberté deconscience.

Remarquons toutefois qu'il s'agit d'attitudes d'individualité et non de prises de position des instancesofficielles.

En d'autres termes, ce sont des chrétiens qui s'engagent à titre personnel, et non une attitude de lahiérarchie en tant que telle. NOTE SUR LE JANSÉNISMELe jansénisme est une forme particulièrement rigoureuse de pensée et de vie chrétienne.

Il se propose de revenir àl'enseignement de Saint Augustin par réaction contre le laxisme des molinistes et des jésuites qui accordaient tantde pouvoir à la liberté de l'homme que plus rien ne restait à la puissance de Dieu..

Le jansénisme et son austéritémorale constituèrent une véritable machine de guerre contre les jésuites et leur système rhétorique qui leurpermettait de tout justifier y compris les actions morales les plus condamnables. L'exemple de Pascal et des jansénistes pourrait être invoqué ici : leurs convictions les conduisirent à s'opposer auRoi de France et à la hiérarchie ecclésiastique au nom du libre examen, de la liberté de conscience.

Il faut relire ledossier des Provinciales pour se faire une idée de ce combat.Nous sommes, avec cet exemple, aux antipodes du fanatisme : le droit de posséder les convictions religieuses deson choix se confond avec la revendication de la liberté d'opinion et de pensée.. »

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