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La religion n'est qu'une consolation pour les faibles ?

Publié le 11/10/2005

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religion
Croire, c'est, en quelque sorte, expérimenter un face-à-face tragique avec Dieu. Qu'est la croyance religieuse « authentique » ? Une voie tremblante et complexe vers l'absolu, une rencontre souffrante et brûlante. Crainte, tremblement, mélancolie : telles sont les caractéristiques d'une rencontre qui ne se donne pas comme simple garantie réconfortante. Si la croyance religieuse est une consolation pour les faibles, cela signifie qu'elle apaise notre angoisse, notre impuissance liée à notre absence de force. Or, tel n'est pas nécessairement le cas. Ainsi la croyance religieuse de Kierkegaard se donne comme une recherche douloureuse des chemins de l'intériorité. Il y a là une forme de tension existentielle qui interdit de poser la notion même de consolation du faible. Car la croyance est inséparable du drame de l'existence humaine. Croire, c'est chercher son salut dans la crainte et le tremblement.

• La croyance religieuse est-elle une consolation pour les faibles ? L'assentiment de l'esprit à une vérité transcendante, et ce sans justification rationnelle, constitue-t-il un soulagement pour celui qui est dépourvu de force et de maîtrise spirituelle ? Le croyant se rassure-t-il grâce à un lien affectif et spirituel qui représente un baume à son impuissance existentielle ? Tel est le sens de cet intitulé de sujet qui nous interroge sur le rapport entre une croyance religieuse et un besoin affectif enraciné dans un manque de « force d'âme «. On remarquera, dès l'abord, le caractère « soupçonneux « d'un intitulé qui envisage le problème de la foi ou de la croyance en liaison avec le manque ou l'absence de capacité et de force morales et intellectuelles.  • La croyance religieuse, une simple compensation à nos maux ou à nos impuissances psychiques ? Ne peut-elle être interprétée comme un « remède « psychologique, comme le moyen par lequel se guérit la souffrance, comme la thérapie d'une impuissance ? N'est-ce pas, dès lors, comprendre la religion comme un phénomène d'illusion ? La religion est-elle une illusion ? Tel est le problème soulevé par le sujet.  • La question soulevée est grosse d'enjeux : selon la réponse apportée, nous gagnons le Mystère et le Secret, ou bien, peut-être, « réduisons « la croyance religieuse à une simple impuissance psychologique.  

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« Marx (1818-1883) reconnaît, avec Feuerbach, que la critique de la religion estle point de départ de toute critique, mais il reproche à ce dernier saconception abstraite de l'homme.

Feuerbach, en affirmant que l'homme estraison, volonté, bonté manque la réalité de l'homme concret.

L'homme n'estpas « une essence abstraite, blottie hors du monde », il doit être conçu dansson existence réelle, dans « le monde de l'homme », « l'Etat », « la société »: « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine.

Mais l'essencede l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé.

Dans saréalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux » («Thèse VI sur Feuerbach»).C'est pourquoi Feuerbach ne voit pas que l'esprit religieux « est lui-même unproduit social ».

Jugeant que l'Allemagne de son époque est incapable des'engager dans une voie révolutionnaire, et qu'elle compense cetteimpuissance politique sur le mode fantasmatique de l'idéologie et, enparticulier, celle de la philosophie spéculative hégélienne, Marx décide decritiquer la philosophie hégélienne du droit et de l'Etat.

Il écrit un article dansles « Annales franco-allemandes » sous le titre « Critique de la philosophie dudroit de Hegel » (traduit en français aux Editions sociales).

Les premièrespages traitent de la religion.

On y trouve la fameuse expression: «Elle estl'opium du peuple », expression à laquelle on a fait dire n'importe quoi et qu'ilconvient de restituer dans son contexte.« La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âmed'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium dupeuple.

»Ce n'est pas pour pouvoir se représenter sa propre essence que l'homme la projette, à l'extérieur de lui-même, dansle divin.

Cette interprétation feuerbachienne de l'aliénation reste marquée par l'idéalisme hégélien.

C'est le mondeconcret de l'homme réel qui produit l'aliénation religieuse.

La religion est « la conscience inversée du monde », parceque « le monde de l'homme », « la société », « l'Etat » sont eux-mêmes « un monde à l'envers ».

Si la religion est «la réalisation fantastique de l'être humain », c'est parce que « l'être humain ne possède pas de vraie réalité ».Autrement dit, l'aliénation religieuse est le produit de la pauvreté effective de l'homme.

C'est pourquoi elle est tout àla fois expression de cette détresse et protestation contre cette détresse.

D'où la formule : « Elle est l'opium dupeuple.

»C'est parce que l'homme est aliéné économiquement, exploité socialement, qu'il réalise de manière fantastique sonessence dans un monde imaginaire.

C'est pourquoi « lutter contre la religion », C'est « indirectement lutter contre cemonde-là dont la religion est l'arôme spirituel ».

Ainsi, à travers la critique de la religion, la critique doit atteindre lasituation réelle de l'homme. « L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exigerqu'il renonce aux illusions sur sa situation, c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.

Lacritique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole.

» Supprimer l'illusion religieuse, c'est donc exiger le bonheur réel des hommes.

Dépouiller « les chaînes des fleursimaginaires », c'est du même coup inviter l'homme à rejeter « les chaînes » et cueillir « les fleurs vivantes ».

Plusfondamentalement, détruire les illusions de l'homme, qu'elles soient religieuses ou autres, c'est le rendre à la vraieréalité « pour qu'il pense, agisse, façonne sa réalité comme un homme sans illusions parvenu à l'âge de la raison,pour qu'il gravite autour de lui-même, c'est-à-dire de son soleil réel ».

C'est donc d'une véritable «révolutioncopernicienne » qu'il s'agit : passer de la religion, « soleil illusoire qui gravite autour de l'homme » à l'homme quigravite « autour de lui-même ». La première tâche de la philosophie qui est au service de l'histoire, c'est, certes, de dénoncer « la forme sacrée del'auto-aliénation de l'homme », mais aussi de démasquer « l'auto-aliénation dans ses formes non-sacrées».« La critique du ciel se transforme par là en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, lacritique de la théologie en critique de la politique.

» Pour Marx, il s'agit donc d'aller plus loin que la simple critique de la religion à laquelle Feuerbach s'arrêtait.

C'est laraison pour laquelle il s'attaque à la philosophie spéculative allemande de l'Etat et du droit - philosophie qui pensel'Etat moderne en faisant abstraction de l'homme réel et qui ne peut satisfaire l'homme que de manière imaginaire,philosophie qui n'est au fond qu'une copie dont l'original est la religion.

C'est la raison pour laquelle il invite lesAllemands, qui, sur un plan politique, « ont pensé ce que les autres peuples ont fait », à aller jusqu'à la critiquepratique du monde réel, c'est-à-dire jusqu'à la transformation révolutionnaire de la société.

D'où la fameuse thèse XIsur Feuerbach. « Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de diverses manières, il faut le transformer ». RAPPEL: Le communisme chez MarxDes quelques rares pages laissées par Marx, il apparaît que le communisme désigne le régime social et économiquede la fin de l'Histoire lorsque la propriété privée des moyens de production et donc la lutte des classes qui en est lecorollaire auront disparu.

Sur le plan social, le communisme se définit comme un socialisme radical.

Alors que la. »

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