La religion nous est-elle essentielle ?

« objet banal comme le calendrier, nous pouvons constater l'influence religieuse qu'il a en lui : en effet, chaque jourde l'année est symbolisée par un Saint ! Quoi de plus religieux ? Et pourtant il s'agit là d'un objet courant, pour direà quel point la religion est présente dans la vie de l'homme, même s'il ne le souhaite pas obligatoirement.

La religion est donc incontestablement inséparable de l'homme : c'est lui qui l'a créée, et elle est aujourd'hui trèsprésente dans sa vie quotidienne.

Mais la religion n'est pas pour autant la définition même de l'Homme… II.

Mais la religion n'est pas dans l'essence de l'homme Dans cette seconde partie, nous étudierons pourquoi il n'est pas possible d'affirmer que la religion est l'essence même de l'homme, dans le sens où elle ne le définit pas entièrement.

Pour commencer, il faut rappeler que la religion est, avant toute chose, un phénomène de culture : il s'agit de quelque chose que l'hommeacquiert avec le temps, qu'il n'a pas directement à la naissance, qui n'est pas « inné ».

En fait, la foi est une conviction qui se cultive.

Pourtant, ilnous est impossible de nier la très forte influence du contexte social d'un individu en ce qui concerne l'appartenance à telle ou telle religion : ainsil'affirmait Jean-François Kahn « 98% des adeptes d'une religion le sont par naissance et en fonction d'une filiation.

D'où il en ressort que la religion est aussi un phénomène génétique.

» Mais dans un cas général, nous pouvons affirmer que la religion n'est pas dans l'essence de l'homme car elle ne le définit pas automatiquement : elle n'est pas vraiment naturelle chez lui.

En bref, c'est bien l'homme qui a introduit sa religiondans sa vie, en d'autres termes, les êtres humains ne sont pas nés avec la foi en eux, mais ils se sont bien mis à croire à un moment donné del'Histoire.

Ensuite, la religion ne peut pas être l'essence pure de l'homme du simple fait que tous les hommes de laplanète ne possèdent pas tous la même religion ! Si l'on croyait pouvoir admettre que la religion, sous prétextequ'elle est très répandue, est essentielle à l'homme, on rencontre ici une première difficulté : l'humanité ne devrait-elle pas être divisée en plusieurs versions, dès lors que l'on constate que ses attitudes religieuses correspondent àdes besoins différents ? La seule relation positive entre tous les hommes et la religion est, comme nous l'avonsprécisé dans la première partie du devoir, que chaque homme a conscience du fait religieux.

En effet, il existe unnombre extraordinaire de religions différentes, et autant qui s'opposent entre-elles, donc elle créent des hommesparfois complètement opposés, c'est pourquoi il est impossible de dire que la religion définit directement le genrehumain.

De même, le fait de dire que l'homme serait exclusivement défini par la religion reviendrait à affirmer queles athées ne font pas partie de l'humanité, ce qui serait complètement stupide : le fait de ne pas avoir de religionest un choix de certains individus qui ne les renvoient absolument pas à ne pas être des hommes à part entière.

Pour finir, si l'essence de l'homme était vraiment la religion, comment expliquer cette volonté de plus enplus forte de la dissimuler au maximum, avec le phénomène de laïcisation ? En effet, ce grand courant de la penséemoderne occidentale voudrait que les valeurs religieuses ne soient plus utilisées comme guide moral inexorablementvalable pour tous.

La liberté religieuse est d'avoir ou de ne pas avoir une religion ; cette liberté nous montre doncbien que l'homme choisi son devenir religieux et donc que la religion n'est pas dans son essence.

Nous avons donc compris les raisons pour lesquelles la religion n'était pas dans l'essence même de l'être humain.

Aprésent, voyons si celle-ci lui est essentielle, dans le sens d'indispensable… III.

Et elle n'est pas non plus indispensable Cette dernière partie nous permettra de comprendre la véritable utilité de la religion pour l'homme, ce qui nous permettra de voir si elle lui est absolument nécessaire. La religion a, au cours du temps, subi une évolution constituée de trois phases : d'abord réalisée dansl'animisme, avant de se transformer en polythéisme et de trouver son achèvement dans les religions monothéistes.Ces variations montrent bien que les questions que la croyance permet de résoudre ont toujours existé, même si lesréponses apportées étaient de natures et d'orientations différentes.

Les forces naturelles de l'animisme demeuraienttrès limitées : chacune avait sa propre « part du monde » à expliquer.

En ce qui concerne les dieux des systèmespolythéistes, l'aspect local demeure également.

Ce n'est, en fait, qu'avec le monothéisme que le principe de toute-puissance divine naît : Dieu ne fait pas partie du monde, il a un pouvoir suprême et est à la fois adoré et craint parl'homme. Pourtant la religion ne se réalise pas partout de la même façon.

En effet, les hommes n'éprouvent pas les. »