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La religion est-elle essentielle à l'homme ?

Publié le 06/02/2004

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Cela ne signifie évidemment pas que le Dieu des chrétiens (ou des juifs, ou des musulmans) constituerait un « progrès » par rapport aux esprits antérieurs : plus modestement, on peut seulement admettre qu'il comble des attentes ou des désirs plus complexes que ceux auxquels répondent les croyances animistes.Si l'on croyait pouvoir admettre que la religion, sous prétexte qu'elle est très répandue, est essentielle à l'homme, on rencontre ici une première difficulté : l'humanité ne devrait-elle pas être divisée en différentes versions, dès lors que l'on constate que ses attitudes religieuses correspondent à des besoins différents ? Ce qui semble ouvrir la voie à toutes les hiérarchisations concevables - de l'homme le plus « primitif » à l'homme le plus « évolué » - prenant appui sur la complexité relative des croyances. Il paraît plus prudent d'admettre que ce qui est « essentiel », c'est le questionnement, le besoin de comprendre et d'expliquer des phénomènes, mais peut-être pas le type religieux de la réponse apportée. [C. Évolution des religions, ou de l'homme ?]Serait néanmoins concevable une histoire des croyances, évoluant du plus simple » au plus « ambitieux » : ce serait alors le même homme qui, au cours de sa propre histoire, passerait de l'animisme au monothéisme, et manifesterait ainsi que la religion fait bien partie de son « essence ». Mais un tel évolutionnisme, impliquant malgré tout la supériorité de l'état final sur l'état premier, encourage encore la hiérarchisation des sociétés.De surcroît, il semble porter une contradiction : comment une « essence - celle de l'homme - peut-elle se manifester toujours semblable à elle-même à travers des variantes historiques - celles de la religion ? Si l'on considère que l'histoire compte, elle doit modifier aussi l'homme : que devient alors son essence ?

L’homme, pour être distingué de l’animal et être identifié comme être humain, est souvent définit comme « animal politique « ou « animal doué de raison «. En effet, l’homme peut réfléchir et anticiper : il a des représentations. L’animal, contrairement à cela suit son instinct et n’anticipe pas. Ainsi l’homme s’organise en société avec des institutions pour le gouverner, tandis que l’animal resté à l’état de nature, ne suit que son instinct et agit individuellement, ou au mieux en meute. Mais alors, est-ce que la religion est aussi un critère qui permet de distinguer l’être humain de l’animal ? Autrement dit est-ce que la religion fait partie essentiellement de l’homme ? L’on pourrait le penser, car la religion apparaît comme un phénomène très ancien et l’on pourrait dire universel. En effet, elle est présente dans presque toutes les sociétés humaines. Mais alors, si la religion, est présente ‘de tout temps’ et quelques soit les cultures, l’on peu alors se demander si elle n’entre pas dans la définition de l’Homme. Nous avons vu que l’homme se définit comme un animal raisonnable, mais est-ce que cette définition est compatible avec celle qui nous occupe : l’homme comme animal religieux ?

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« l'on constate que ses attitudes religieuses correspondent à des besoins différents ? Ce qui semble ouvrir la voie àtoutes les hiérarchisations concevables — de l'homme le plus « primitif » à l'homme le plus « évolué » — prenantappui sur la complexité relative des croyances.

Il paraît plus prudent d'admettre que ce qui est « essentiel », c'estle questionnement, le besoin de comprendre et d'expliquer des phénomènes, mais peut-être pas le type religieux dela réponse apportée. [C.

Évolution des religions, ou de l'homme ?]Serait néanmoins concevable une histoire des croyances, évoluant du plus simple » au plus « ambitieux » : ce seraitalors le même homme qui, au cours de sa propre histoire, passerait de l'animisme au monothéisme, et manifesteraitainsi que la religion fait bien partie de son « essence ».

Mais un tel évolutionnisme, impliquant malgré tout lasupériorité de l'état final sur l'état premier, encourage encore la hiérarchisation des sociétés.De surcroît, il semble porter une contradiction : comment une « essence — celle de l'homme — peut-elle semanifester toujours semblable à elle-même à travers des variantes historiques — celles de la religion ? Si l'onconsidère que l'histoire compte, elle doit modifier aussi l'homme : que devient alors son essence ? La seule solutionconsisterait à affirmer, de manière un peu hégélienne, que cette essence, loin d'être toujours semblable à elle-même, a besoin de l'histoire pour se manifester pleinement en sa fin.

Mais on voit que cela revient à considérer lessociétés « primitives » comme ne rassemblant encore qu'une humanité insuffisamment affirmée, et que celle-ci ne serévèle que dans les sociétés « développées » et monothéistes – par où l'évolutionnisme fait décidément retour. [II - Critique de la religion] [A.

Le point de vue de Marx]Lorsqu'il critique la religion, Marx y trouve une forme particulière d'aliénation(c'est l'« opium du peuple ») : c'est parce que l'homme vit dans la misèrematérielle qu'il éprouve le besoin de la compenser en affirmant la possibilitéd'un « monde meilleur ».

Ce dernier sera un monde de richesses spirituelles,de justice et de bonheur : ce qui qualifie ce monde est donc précisément cequi fait défaut à la vie réelle.

Mais il ne suffit pas, comme le pensaitFeuerbach, d'affirmer que « l'homme pauvre possède un dieu riche » pour fairedisparaître la religion : il convient de s'en prendre à la pauvreté même del'homme, puisque c'est bien elle qui détermine la croyance.

C'est pourquoi lavraie critique de la religion, pour Marx, ne peut être que la critique du réel,c'est-à-dire des conditions économiques de l'existence.Il en résulte que la religion ne disparaîtra qu'après la destruction du systèmeéconomique qui produit la misère de l'homme, c'est-à-dire du capitalisme.

Unetelle disparition implique la fin de toutes les formes d'aliénation subies par unehumanité qui n'est pas encore pleinement réalisée : pour Marx, l'homme,jusqu'à présent, ne répond pas à son « essence » ou à la définition de ce qu'ilsera finalement.

En d'autres termes, si la religion semble jusqu'à présent avoirété essentielle à l'homme, c'est parce qu'elle correspond à ce qui n'est qu'une« essence » tronquée de l'humanité.

La fin de la croyance signifierait doncque l'homme atteint enfin son plein développement, ou si l'on préfère son «essence » finale, et d'un tel point de vue, il est évident que la religion nepeut être considérée comme « essentielle » à l'homme réel.

Elle indique au contraire que cet homme n'est pasencore que ce qu'il peut être. [B.

« Dieu est mort »]Bien que formulé de manière très différente, et pour le moins plus brutale, lepoint de vue de Nietzsche n'est pas si éloigné qu'il peut sembler de celui deMarx.

L'affirmation « Dieu est mort » prélude en effet à l'affirmation du «surhomme » – mais ce dernier n'est qu'un homme libéré de tout ce quil'entrave encore, et notamment d'une morale d'origine chrétienne.

Il apparaîtainsi que, pour l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra, l'existence de la religionest synonyme, non seulement de la victoire historique de la morale des «esclaves » sur celle des « maîtres », mais bien d'une « aliénation » de l'espritet de l'existence, qui interdit l'adhésion aux valeurs authentiques et remplacecelles-ci par des valeurs fausses. « Ce tout ce qui est écrit, je n'aime que ce que l'on écrit avec son sang. » Cette phrase de Nietzsche suffit à caractériser son œuvre.

Car, même si Nietzsche a beaucoup lu, le véritable laboratoire de sa pensée est son propre vécu.

D'où une pensée angoissée, lucide, qui oscille entre lepessimisme et la gaieté.

Une pensée éclatée, contradictoire.

Un immensepied de nez à la morale hypocrite, à l'érudition bête, à l'Etat oppresseur.

Uneentreprise de Nietzsche est totalement originale dans l'histoire de la philosophie occidentale.

Que se propose-t-il, en effet, sinon, dans unephilosophie « à coups de marteau », de « briser les vieilles tables », de « surmonter la métaphysique », de « surmonter les philosophes par l'annihilation. »

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