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La responsabilité est-elle contraire à la liberté ?

Publié le 15/11/2011

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La liberté comme absence de contraintes extérieurs dans la manière de faire ses choix peut-elle s’accorder à la responsabilité impliquant à l’homme à répondre de ses actes et les assumer. « La responsabilité est-elle contraire à la liberté «. De prime abord, la réponse parait négative. La responsabilité suppose la connaissance par l’individu de la portée de ses actes et ce qu’ils représentent. S’il sait ce qu’il fait et pourquoi il le fait, il a conscience d’être la source de la détermination de son choix. Pourquoi alors les engager dans une relation antithétique.  L’affirmation se légitime si l’on considère la liberté comme une spontanéité, une absence de contraintes sur laquelle la responsabilité imposerait à l’homme de censurer ses élans par la conscience des risques de son engagement.

« Sartre dans sa philosophie existentialiste part du principe que la conscience est un acte, l’acte de se reporter à une dimension de la réalité.

On peut déterminer des causes qui ont un impact sur soi et élargir ainsi ma compréhension du monde et de soi-même, cependant je ne peux avoir une connaissance absolue de toute chose.

J’ai donc conscience de la contingence de l’univers dans chaque acte que j’entreprends, j’existe en terme sartrien.

« L’existence précède l’essence », par mes actes qui engagent ma responsabilité, je définis mon essence, ma nature.

L’homme s’il ne tombe dans la mauvaise foi est libre puisqu’il est lui- même sa propre cause, il est responsable. Savoir ce pourquoi on le fait et ce que l’on fait est la condition de la responsabilité, ce qui nous rend libre.

Cette responsabilité remanie en permanence les conditions de mon action.

On peut imaginer que certains comportements à risques seront prohibés par notre raison, où est notre liberté alors ? La responsabilité peut me freiner, censurer mon action et même supprimer l’action elle-même tellement la prise de conscience des risques me submerge.

Devant des situations l’étendue de mes choix est restreinte, même elle peut être compressée jusqu’à l’existence d’un seul choix, celui de faire marche arrière.

Prenons la France et l’Angleterre à la veille de la Seconde Guerre Mondiale.

L’impact de la Première a été terrible pour leurs populations respectives : territoires dévastés, saignées dans les campagnes, veuves et gueules cassées, une belle époque de prospérité transformée en chaos et en ruine et une conscience d’avoir participé à un suicide collectif.

Alors au moment où ils se réunissent avec l’Allemagne nazie et l’Italie mussolinienne à la conférence de Munich, deux choix leur apparaissent : laisser Hitler monter en puissance ou dire non ce qui pourrait déclencher une nouvelle guerre.

A ce moment-là, ils savent les conséquences d’une guerre, la responsabilité dans la décision qu’ils vont prendre leurs apparaisse de manière éclatante.

La conscience des risques entraine la peur, une peur qui va juguler toute décision de contestation.

L’Angleterre et la France font marche arrière et la guerre éclatera de plus belle.

La responsabilité peut entraîner la peur, la peur, sentiment qui va entraver notre prise de décision.

A ce stade, la responsabilité devient une conscience excessive de la nécessité, une résignation présomptive.

Le candidat craignant l’échec ne se présente pas à l’examen ; le commerçant se suicide avant la faillite.

L’employé tranquille n’assassinera pas son patron au vu des sanctions possibles.

Etre responsable revient à courir au-devant de la fatalité.

Ainsi la responsabilité est contraire à la liberté. Rousseau dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi et les hommes et dans Du Contrat social énonce un homme à l’état de nature où la liberté est un attribut innée, immédiate.

L’homme suit ses instincts, son désir versatile et sempiternel, son désir qui lui est propre qui témoigne de son individualité.

Ce désir le caractérise, donc le suivre c’est se suivre.

L’homme est totalement libre : aucune contrainte, aucune limite.

Le passage à l’état civil, l’état de société se fait par la substitution de l’instinct par la justice, le devoir, la morale.

L’homme doit consulter sa raison avant d’écouter ses désirs.

L’homme développe son intelligence et sa connaissance du monde.

Mais les abus de son nouvel état le dégradent en dessous de son état antérieur.

Il prend conscience de sa responsabilité et se soumet à sa raison.

L’homme se prive de cette liberté naturelle et le droit illimité à tout ce qui le tente.

Rousseau sait la teneur hypothétique de cet état mais aussi le rôle pour percevoir notre aliénation : « n’existe plus [l’état naturelle], qui n’a peut-être point existé, qui probablement n’existera jamais et dont il est pourtant nécessaire d’avoir des notions justes pour bien juger de notre état présent » Lorsque l’homme se renferme dans ce qu’il sait et sa logique, il ne veut plus entreprendre un acte dont l’issue serait totalement inconnue, il veut à chaque instant être responsable.

Son savoir limitée le sclérose et l’empêche de se dépasser pour en acquérir un nouveau plus élargi.

La responsabilité contracte sa liberté de décision, l’homme perverti ne s’aventure plus hors des sentiers battus. Cependant, lorsque je me transforme de l’état de nature à l’état civil, je me soumets à ma raison et devient responsable. Faire ce qui lui plait déplait souvent à autre alors que la conscience de la portée de mes actes en sein d’une société permet de conserver une liberté certes limitée si on la compare à la liberté naturelle mais une liberté garantie en permanence.

Freiner ses choix parce qu’on est responsable, n’est-ce pas créer une harmonie entre les citoyens propice au développement d’une liberté ?. »

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