Devoir de Philosophie

La responsabilité limite-t-elle la liberté ?

Publié le 24/01/2004

Extrait du document

Si l'homme n'est pas doué du libre arbitre, il ne peut être tenu responsable de ses actes. Quel sens y aurait-il à punir ou à récompenser quelqu'un qui ne pouvait agir autrement qu'il ne l'a fait? « Qui lance une pierre ne peut plus la rattraper. Toutefois, il était en son pouvoir de la jeter ou de la laisser tomber, car cela dépendait de lui. Il en va de même pour les hommes qui pouvaient, dès le début, éviter de devenir injustes et débauchés; aussi le sont-ils volontairement; mais une fois qu'ils le sont devenus, ils ne peuvent plus ne pas l'être. » Aristote, Éthique à Nicomaque, Ive s. av. J.-C. « L'homme est condamné à être libre.

Les responsabilités sont des contraintes. On n'est donc jamais aussi libre que lorsqu'on refuse d'être responsable. Pour vivre librement, il faut avoir le moins d'obligations et de contraintes possible. MAIS, être responsable, c'est être maître de ses actes et de sa vie. C'est pourquoi il n'y a pas de liberté sans responsabilité. Celui qui n'est pas responsable de ses actes ne peut pas être libre de choisir sa vie.

« La liberté spontanée 2. La liberté se définit de la façon la plus claire comme spontanéité, c'est à dire absence de contraintes.

Laspontanéité n'est pas liée à la responsabilité, un objet n'a pas besoin d'être responsable pour être libre, une pierrepeut être libre dans le sens où son mouvement n'est pas contraint.

La responsabilité semble plutôt limiter cettespontanéité en tant qu'elle circonscrit une classe d'actes répréhensibles.

L'enfance apparaît comme l'âge d'or de laliberté en tant que tous les mouvements y sont possibles.

Peu à peu, avec le dressage de l'éducation, nous avonsintériorisé des limites, nous sommes devenus responsables et avons perdu cette liberté première de l'enfance. La non interférence 3. Dans le libéralisme politique, on cherche à faire peser une responsabilité minimale sur les individus pour leur garantirune liberté maximale.

La responsabilité est alors définie comme « non interférence » des libertés individuelles.

Laresponsabilité civile se résume à ne pas faire de tort à la liberté d'autrui, par contre, tout est permis entre adultesconsentants.

On a là l'expression minimale de la responsabilité comme limite à la liberté. II : La liberté morale se fonde sur la responsabilité Une liberté responsable 1. La responsabilité n'est pas nécessairement une contrainte extérieure.

La responsabilité peut être fondée au sein dusujet lui même en tant qu'il est capable de désirer des fins supérieures à la simple satisfaction de son intérêtpersonnel et donc de désirer contraindre celui-ci.

La limite que constitue la responsabilité n'est alors pas une pure etsimple contrainte mais aussi la condition de possibilité d'une liberté vis à vis de la pulsion animale de l'intérêt.

Eneffet, chaque animal suit son intérêt pour persévérer dans son être, mais si l'homme est capable de mettre sonintelligence au service de valeurs plus élevées que celle de son intérêt égoïste, alors la liberté suppose laresponsabilité. La responsabilité fondée sur la raison pratique 2. On peut dire avec Kant que le fondement de la responsabilité humaine est la possession d'une « raison pratique ».La raison pratique est pour lui une faculté supérieure de l'esprit humain qui lui permet de penser l'universel.L'universel a plus de valeur que le particulier en tant que tous les conflits naissent d'intérêts particuliers, alors quesous une législation universelle, tous les êtres rationnels vivraient en paix.

La responsabilité est la reconnaissancepar l'homme de cette raison pratique en lui, à travers laquelle il peut tarir à leur source l'injustice et les conflits. Le devoir 3. La liberté prend chez Kant la forme paradoxale du devoir : être libre ce n'est pas avoir la licence, c'est se conformeraux impératifs de la raison pratique.

Le devoir s'exprime à travers un jugement universalisant dont Kant donne laméthode : « Agis uniquement selon la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.

» .

La responsabilité consiste à se conformer à l'universalité et pour cela, à faire un usage supérieur de la liberté. III : Limites positives de la liberté La responsabilité comme possibilité physique de la liberté 1. Sans les lois, les hommes seraient selon Hobbes dans un état de « guerre de tous contre tous ».

La peur perpétuelleque susciterait cet état de guerre que Hobbes appelle l' « état de nature », pousserait les hommes à désirer unpouvoir coercitif étendu à l'ensemble de la société pour ne pas avoir à craindre les méfaits d'autrui.

C'est selon lui lefondement rationnel de l'Etat qui garantit le respect de la loi.

Cette théorie montre comment la responsabilité légalefonde la liberté au sens de spontanéité.

Dans l'état de nature, la peur des autres paralyse les sujets, sous la loi, ilssont rassurés et peuvent librement vaquer à leurs occupations.

La responsabilité légale est encore une limitepositive à la liberté : elle empêche la violence et permet par là la spontanéité des sujets. Un territoire de la liberté 2. La responsabilité légale délimite des frontières géographiques de la liberté : on est plus libre sous les lois d'un paysque sous celles d'un autre.

Mais d'autre part, il existe des zones de non droit dans lesquelles les hommes sontexposés à ce que Hobbes appelle l'état de nature.

Là où aucun pouvoir supérieur ne peut obliger les libertés, elles sedétruisent les unes les autres dans l'injustice et les conflits. La liberté doit porter la responsabilité 3.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles