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La révolte peut-elle être un droit ?

Publié le 25/02/2004

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  • Analyse du Sujet : Encore un sujet très classique. La difficulté réside dans le sens à donner au mot droit dans l'expression « droit à la révolte «. Ce droit est-il juridique ou moral ? ; son fondement est-il naturel ou social ?
  • Conseils pratiques : Rappelez l'analyse de la révolte que développe Camus : faire volte-face, faire face à l'inacceptable : l'injustice ou le scandale. Donnez des exemples concrets.

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« Autrement dit, c'est un droit implicite.

Lorsque les magistrats représentant l'Etat trahissent la confiance que lesindividus ont mise en eux pour s'emparer du pouvoir, alors ces magistrats nient le droit des citoyens.

à Dans ce cadre, le gouvernement se désagrège, et les individus sont fondés à désobéir. ● Ainsi, dans certaines circonstances - quand un ou plusieurs individus légifèrent sans avoir reçu le mandatdu peuple, quand les dépositaires du pouvoir législatif exercent des voies de fait contre la propriété des sujets – lescitoyens ont le droit de résister au pouvoir, de se révolter.

Pour Locke, il est donc possible d'admettre l'idée d'undroit à la révolte, puisque l'Etat est considéré comme devant être minimal.

En effet, si le pouvoir politique n'est pasà même d'accomplir la tâche pour laquelle il a été créé, ou pire, s'arroge des droits qu'il n'a pas, nuisant ainsi aupeuple, alors ce dernier doit pouvoir se révolter contre lui. ● Mais si ce droit à la révolter est envisageable, il faut pourtant faire attention à son utilisation, sans quoi ilpeut mener au chaos.

La révolte ne justifie donc pas une rébellion destinée à provoquer la chute d'ungouvernement, et il n'autorise pas non plus l'action individuelle. III/ L'idée d'un droit à la révolte est non seulement admissible, mais c'est aussi un devoir ● Parler de la possibilité d' "admettre l'idée d'un droit à la révolte" semble sous entendre que ce derniern'est pas légitime, qu'il est à manier avec précaution, et qu'il n'est pas concrètement envisageable : il n'est qu'unesupposition, ou même qu'un rêve. ● Cependant, selon Marx, le chaos lui-même serait moins dommageable pour les individus que l'Etat dans lequel ils vivent.

L'auteur critique la conception de l'Etat comme une idéologie(ensemble de représentations destinées à justifier les intérêts de la classesociale dominante économiquement) selon laquelle il s'agit de présenterl'intérêt particulier des dominants comme l'intérêt universel.

De ce fait, il n'y apas besoin d'attendre un dysfonctionnement pour se révolter et remettre encause l'Etat. « Au fur et à mesure que le progrès de l'industrie moderne développait,élargissait, intensifiait l'antagonisme de classe entre le capital et le travail, lepouvoir d'État prenait de plus en plus le caractère d'un pouvoir public organiséaux fins d'asservissement social d'un appareil de domination d'une classe.Après chaque révolution, qui marque un progrès de la lutte des classes, lecaractère purement répressif du pouvoir d'État apparaît de façon de plus enplus ouverte» [La Guerre civile en France, p.

60-61].

La conception marxistede l'État est ici résumée dans son principe essentiel : l'État capitaliste estl'appareil de domination de la classe ouvrière par la bourgeoisie, y compris parla violence comme ce fut le cas, par exemple, durant les journées de juin1848.

Durant celles-ci, la république bourgeoise avait montré le despotismeabsolu d'une classe sur les autres classes.Ainsi, l'État n'est pas extérieur ou au-dessus de la société.

« Il est bien plutôtun produit de la société à un stade déterminé de son développement ; il estl'aveu que cette société s'empêtre dans une insoluble contradiction avec elle- même, s'étant scindée en oppositions inconciliables qu'elle est impuissante à conjurer.

Mais pour que lesantagonistes, les classes aux intérêts économiques opposés, ne se consument pas — elles et la société — en unelutte stérile, le besoin s'impose d'un pouvoir qui, placé en apparence au-dessus de la société, doit estomper leconflit, le maintenir dans les limites de l'"ordre" ; et ce pouvoir, né de la société, mais qui se place au-dessus d'elleet lui devient de plus en plus étranger, c'est l'État» [L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État, p.156].Si l'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes des classes, pour les mêmes raisons,l'État ou les différents États qui se sont succédé dans l'histoire ont toujours été ceux de la domination d'une classesur les autres, dans le but de maintenir — souvent par la violence [Anti-Dühring, p.

208 sq.] — l'ordre social.

D'oùl'idée d'une disparition de l'État dans une société sans classe, le communisme, avec quelques difficultés sur lesmoyens d'y parvenir. ● Puisque ce dernier semble être, du point de vue de Marx, une puissance d'aliénation qui sépare l'homme de sa propre essence universelle et des autres hommes, l'homme n'a que le choix entre obéir à l'Etat et travailler par làà sa propre servitude, ou se révolter contre l'Etat pour être libre.

Ainsi, le droit à la révolte est non seulementenvisageable, mais c'est aussi un devoir, puisque nous devons tenter par tous les moyens de nous sortir de cetasservissement. ● Le droit à la révolte ne doit donc pas être seulement une idée, il doit avant tout être une réalité. Conclusion : Ainsi, à moins d'envisager l'Etat comme une puissance totalitaire ayant tous les droits, et pouvant agir audétriment des individus, il est possible d'admettre l'idée d'un droit à la révolte.. »

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