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La révolte peut-elle etre un droit ?

Publié le 11/10/2005

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droit

La révolte de la raison contre ce qui est déraisonnable n'est pas un droit, elle est un fait.

■ Mais si la révolte physique, violente, ne peut être un droit, elle est, elle aussi, comme nous le montre l'histoire, un fait. En conséquence, le droit doit éviter de commander aucun acte susceptible de susciter la révolte d'un grand nombre de citoyens : le droit édicté par l'autorité souveraine doit être raisonnable pour éviter de voir cette autorité renversée et la nation affaiblie ou détruite. C'est la raison pour laquelle il est bon que la loi autorise la liberté de pensée et d'expression, afin que chaque citoyen, s'il estime certaines lois injustes ou nuisibles, ait le droit de le faire savoir, de justifier son opinion, et de tenter parles voies légales d'obtenir l'abrogation ou la modification de ces lois, tout en restant tenu de leur obéir tant que cette abrogation ou modification n'a pas eu lieu.Le droit positif est subordonné au droit idéal ■ Si l'on admet cette seconde hypothèse, en revanche, la révolte contre le droit (positif) dans la mesure où il ne respecte pas le droit (idéal) peut être un droit selon ce dernier droit (idéal).■ Aussi Antigone se révolte-t-elle contre l'ordre du roi Créon qui avait interdit que l'on donnât une sépulture à Polynice, le frère d'Antigone. Et si elle va à l'encontre de la loi des hommes représentée par Créon, c'est au nom de la « loi non écrite « des dieux, supérieure à celle des hommes. La révolte est donc, de ce point de vue, légitime.

■ De même saint Thomas d'Aquin admet que l'on peut, dans certaines conditions, passer outre la loi des hommes (donc se révolter contre elle) pour satisfaire d'abord à la loi de Dieu :« En effet rien de ce qui est de droit humain ne saurait déroger à ce qui est de droit naturel ou de droit divin. Or selon l'ordre naturel institué par la divine Providence, les réalités inférieures sont subordonnées à l'homme, afin qu'il les utilise pour subvenir à ses besoins.

Comme la plupart des autres sujets sur le droit, cette question pose le problème du fondement du droit positif, à savoir s'il existe ou non un droit idéal, ou si tout droit se ramène au droit positif, c'est-à-dire s'il n'existe pas de justice en dehors des lois.

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