La satisfaction des besoins économiques est-elle un obstacle à la satisfaction des valeurs morales ?

« - Pour Rousseau ( Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ), l'homme qui ne se préoccupe que de la satisfaction des besoins matériels, c'est le sauvage à l'état primitif.

Dans cet état de nature, l'hommeest un être amoral, qui n'a d'autre valeur que le soucis de son existence, maisqui ne connaît ni le bien ni le mal dans la mesure où il est solitaire etn'entretient aucun rapport avec ses semblables.

En réalité, et à la différencede la conception hobbesienne, cet état de nature pour Rousseau ne peutexister, car l'homme est un être sociable.

Dès lors qu'il vit en société, l'hommeentre dans la sphère de la moralité.

Les valeurs du bien et du mal sedéveloppent sur fond de compétition entre les individus, qui découvrent alorsla propriété et la justice légale.

La satisfaction des besoins économique estalors régie par des valeurs morales, instituées par le droit et la coutumemorale.

Non seulement la satisfaction des besoins économiques n'est pas unobstacle à la satisfaction des valeurs morales, mais encore, elle est régie parla morale.

Les hommes peuvent vivre en société grâce à la loi ; c'est donc lesvaleurs véhiculées par la société, lorsqu'elles sont bien intégrées, etcorrectement appliquées par le respect des lois, qui permettent à cesmembres d'assurer leur existence.- L'homme n'est pas qu'un organisme physique qui n'aurait que des besoinsalimentaires.

P our Aristote, la nature de l'homme, c'est le politique.

L'homme est un animal politique qui ne se réalise que dans la cité, c'est-à-dire ensociété.

La nature de l'homme pour Aristote est une disposition physique qui doit se réaliser dans la pratique.

En effet, il considère cette nature comme une disposition naturelle à une éthicité (ou une moralité) qui réclame l'achèvement collectif, c'est-à-dire la cité.

Aristote souligne alors l'importance duconfort matériel pour parvenir à cette réalisation de l'excellence humaine.

Autrement dit, ce n'est qu'une fois assuréd'une certaine aisance économique, que l'homme peut alors se livrer à son épanouissement intellectuel, à « la viecontemplative » du philosophe.

La satisfaction des besoins économiques est donc ce qui permet la satisfaction des valeurs morales.

Conclusion : Ce serait reléguer l'homme au rang de bête que de considérer que la satisfaction de ces besoins économiques seraitun obstacle à la satisfaction des valeurs morales.

En effet, l'homme a besoins de valeurs comme il a besoin deconfort matériel.

Parce qu'il vit en société, l'homme est conduit à se construire des valeurs qui permettent de tisserle lien social et de structurer l'organisation de la société.

Les valeurs sont les fondements d'une vie en communauté,et régissent la conduite humaine en lui donnant un sens.

Il est donc nécessaire que les deux soient compatibles.Plus encore, il semble que la satisfaction des besoins économiques soit facilitée, sinon permise, par la satisfactiondes valeurs morales.

Parce qu'elles structurent la société, les valeurs morales véhiculées par les lois positives etcoutumières font partie intégrante de l'organisation économique de la société.. »