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La science échappe-t-elle à l'illusion ?

Publié le 08/02/2016

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illusion

Dans un premier temps, la science s'est opposée aux préjugés religieux. Les savants positivistes du XVIIIe et XIXe siècles ont pu croire que la connaissance progresserait sans fin vers la vérité à mesure que les illusions non scientifiques tombaient une à une. Au XXe siècle, on s'est aperçu que la science elle-même était affectée par la subjectivité des scientifiques et pouvait donner lieu à des illusions. C'est la raison pour laquelle Karl Popper, notant que des doctrines chimériques (comme l'astrologie) étaient conformes à l'ob-

servation et que des théories correctes (comme la relativité d'Einstein) paraissaient contraires à l’évidence, a proposé un nouveau critère de scientificité, en plus de la confirmation expérimentale: la falsi-fiabilité. Le discours véritablement scientifique n'est pas celui qui s'affirme comme vrai de manière péremptoire et intéressée (par exemple, pour défendre certaines options politiques), mais celui qui accepte tranquillement, de manière neutre, d'être réfuté et remplacé par une meilleure explication.

illusion

« La sc ience n'est pa s un discou rs sans illusion Le discours scientifique n'échappe pas à l'illusion.

Des hypo­ thèses erronées peuvent être considérées pendant longtemps comme des vérités scientifiques.

En outre, l'établissement de la vérité peut être parasité par des préjugés idéologiques.

La science crée des illusions I l suffit que nous (( parlions d'un objet pour nous croire objec­ tifs», dit Ga ston Bache­ lard dans La Psychana­ lyse du feu.

Or, tout «C ' est dans l'acte même de conna ître , intimement , qu'apparaissent , par une sorte de nécessité fonc­ tionnelle , des lenteurs et des troubles.» Gaston Bachelard , La Format ion de l'espri t sc ient if ique savant, au ssi objectif se veuille-t-il, est le pri­ sonnier de croyances, de préjugés, de mythes qui sont ceux de son époque et qui imprè- gnent , de manière inconsciente, son esprit.

C'es t la raison pou r l a qu e ll e la scie nce évo­ lu e par hy pothèses et rec tificat ions succes­ sives, contre ses p r op res ill usions.

La science est idéologique S elon G eorges Can­ guilhe m, la scie nce d ' un e é po qu e es t i nfl uencée par des m od èles th é o riques, c o mme le m o dè le mécani qu e au xv nr siè cle ou l e mod è le évo lutionniste au XIXe.

Autre exemple , au XIX e siècle, on emploie le mot «cellule » pour désigner l'unité de base du vivant.

Ce terme, qui désigne aussi les cellules d'une ruche, a des connota­ tions idéologiques, ren­ voyant à l'ordre social.

Les savants ont des préjugés A ujourd'hui, certains savants prétendent avoir trouvé le gène de l'intelligence ou celui de l'homosexualité, alors que d'autres savants sou­ lignent qu'aucun carac­ tère physique ou psy­ chologique ne peut être attribué à un seul gène.

O n voit tout de s u ite les préj ugés inqu ié­ ta n ts qui guid ent les partisans d u pr éten d u «gène de l'int elli g en ce».

L'objectivité scientifique totale n'existe pas .

Le savant est sujet à des préjugés qui orientent ses recherches et ses explications .. »

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