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La servitude engendre-t-elle la révolte ?

Publié le 02/08/2005

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« Le révolté, au sens étymologique, fait volte-face. Il marchait sous le fouet du maître. Le voilà qui fait face. II oppose ce qui est préférable à ce qui ne l'est pas. » Camus, L'Homme révolté. Cependant, les sociétés cherchent à aveugler les citoyens quant à leur rôle et masquent la vérité politique et sociale afin d'empêcher que là où il y a oppression il y ait révolte. L'appareil de domination se fait habile afin d'empêcher que les individus prennent la mesure de leur réel asservissement. C'est ce qui a été analysé à travers les biens de consommation, la massification des moyens de communication et autre formes "d'opium du peuple" qui contribuent à cacher la profondeur de la servitude. Donc, pour qu'il y ait révolte il faut aussi que la servitude soit reconnue comme telle, dans sa force et dans sa gravité. "L'homme n'est pas enfermé en lui-même, mais présent toujours dans un univers humain, et c'est ce que nous appelons l'humanisme existentialiste.

"Là où il y a oppression, il y a révolte" dit un vieux dicton chinois. On aurait donc tendance à considérer l'énoncé comme une évidence de la raison. Il y a en effet une contradiction apparente entre l'homme représenté comme un individu exigeant la liberté et l'homme acceptant placidement d'être tenu "dans les fers", comme le dit Rousseau  ("L'homme est né libre et partout il est dans les fers"). Qu'en est-il donc des mécanismes qui expliquent que la servitude puisse être consentie ?  

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