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La société a-t-elle un rôle dans la formation de la personnalité ? Quel est ce rôle ?

Publié le 08/06/2009

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Introduction Dire de quelqu'un qu'il a de la personnalité, n'est-ce pas souligner qu'il n'est pas comme les autres hommes ? Et cependant, après Th. RIBOT, il est commun en psychologie de donner à ce mot le sens de « unité psychologique individuelle », que l'on oppose aux « dédoublements de la personnalité ». Il y a donc deux sens de ce mot. Dans un cas comme dans l'autre, la personnalité semble être l'affirmation du moi à l'encontre de l'influence sociale. La personnalité ne doit-elle rien à la société ? Et, si celle-ci a un rôle en sa formation, quel est ce rôle ? I. Rôle de la société dans la formation de la personnalité, au sens de unité psychologique individuelle» 1°) Analyse des faits A. — La société a un rôle fondamental dans la première élaboration du « moi » a) Il semble bien qu'il faille admettre avec M. H. WALLON que le premier état mental de l'enfant est une « confusion primitive ». « Au lieu d'aller du moi aux choses par l'intermédiaire des sensations, la perception commence par être diffuse dans les choses, par être ces choses elles-mêmes, dont on ne se distingue pas la conscience et le moi ».

« II.

Rôle de la société dans la formation de la personnalité, au sens d'individu qui se distingue des autrespar ses propriétés caractéristiques, et spécialement sa valeur personnelle A.

— La société semble, de ce point de vue, avoir un rôle destructeur de la personnalité.En effet, plus l'individu se « conforme » aux habitudes sociales, à la manière commune d'agir, de vivre, etc., auxréactions et sentiments collectifs, et moins il se distingue des autres, moins il acquiert de « personnalité ».

Lessociétés ou mouvements totalitaires sont évidemment destructrices des personnalités : l'individu n'est qu'unexemplaire du même type que les autres.Or, l'imitation, moyen le plus fort de l'action de la société, semble bien être la loi la plus commune parmi les hommes: habillement, langage, jugements, actions, etc., sont des copies conformes du comportement d'autrui.

Beaucoupavant d'agir ne se posent qu'une seule question : que font les autres ? B.

— Il y a autant de « moi » en tout individu que de groupes sociaux différents auxquels il appartient.« Un homme a autant de « moi » sociaux, dit même JAMES, qu'il y a d'individus à le connaître et à se faire de lui uneidée.

»Si chacun de nos « moi » sociaux est constitué par nos attitudes et nos jugements habituels, etc., il est certain quenous modifions ces attitudes et ces jugements selon les milieux où nous vivons.

Le caractère lui-même peutapparaître différent.

Tel officier autoritaire et craint de ses hommes, peut, en son foyer, être dominé par sonépouse, etc. C.

— Malgré tout, la société contribue à diversifier les personnalités et à les accentuer.a) La multiplicité des « moi » sociaux, qui est un fait indéniable, ne détruit pas l'unité synthétique du «je », sauf encas de maladie (dédoublement de la personnalité).En effet, c'est bien le même sujet qui s'attribue les diversités de ses réactions vis-à-vis d'autrui ; il a conscienced'être le même sous cette diversité et malgré elle.

W.

JAMES fait remarquer que « cette identité est sans doute ladonnée la plus indéracinable du sens commun ».D'ailleurs, dans la mesure où la personnalité s'affirme, les différences deviennent moins accentuées, jusqu'àdisparaître totalement chez les individus de très forte personnalité.b) La société diversifie les personnalités par la diversité de son influence.

Il y a une telle abondance de variété dansles influences sociales que même si l'individu n'avait aucune réaction personnelle, il n'y aurait jamais deux hommesayant le même caractère, la même « personnalité ».

Deux vrais jumeaux vivant ensemble de la même manièrefinissent toujours par être différents l'un de l'autre.En effet, outre l'influence familiale, qui elle-même peut s'exercer de façon diverse sur des frères (parce que, parexemple, l'un sera plus aimé que l'autre, etc.), l'individu subit celle des camarades ou amis de rencontre, desgroupes auxquels il s'agrège, celle de ses lectures, etc.D'autre part, deux individus placés dans le même milieu, vivant la même vie, réagissent différemment : l'un seramarqué, peut-être même profondément, par telle réflexion, telle attitude d'autrui qui n'aura pas touché du toutl'autre.c) Surtout, c'est par la diversité de ses apports que la société donne à l'individu les moyens de former et dedévelopper sa personnalité.La valeur de la personnalité de chacun dépend, en effet, de la valeur de la synthèse personnelle, faite avec lesapports sociaux.

C'est l'originalité de cette synthèse qui fait la personnalité au deuxième sens du mot.L'éducation doit précisément avoir pour but de donner à l'enfant les moyens d'agir personnellement.

Elle serapleinement réussie si l'intéressé devient capable non seulement de prendre sa propre vie en charge, mais des'affirmer d'une manière plus forte et de prendre des responsabilités pour lui-même et pour les autres. Conclusion Il est hors de conteste que la société a un rôle et une importance considérable dans la formation de la personnalité.Il y a longtemps que le proverbe populaire dit : « Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es ».

Il reste que, malgrécette influence et parce que celle-ci varie selon les individus, un homme est lui-même et non pas un autre.

Etcertains savent affirmer leur personnalité en se construisant eux-mêmes, sans doute avec les donn5es du milieu oùils ont grandi et vécu, mais d'une manière telle que, loin de n'être plus qu'une réplique des autres, ce sont eux quimarquent ceux qui les fréquentent.

Et c'est pourquoi l'on peut décrire les personnalités, mais non en faire un objetde science : « L'individualité psychique, dit HOFFDING, est l'une des limites positives de la science.

». »

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