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Rôle de la société dans la formation intellectuelle de l'homme.

Publié le 22/06/2009

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A voir les choses superficiellement, le grand souci de l'adolescent moderne qui se prépare à la vie est de s'instruire, c'est-à-dire, suivant l'étymologie de ce mot, d'entasser dans son esprit le plus de connaissances possible. Mais lorsqu'on réfléchit sur le programme des études auquel il est astreint, on ne manque pas d'être frappé de l'inutilité pratique de la plupart des notions qu'il doit emmagasiner : pour le médecin, à quoi serviront l'histoire et l'algèbre? Quel usage l'avocat pourra-t-il faire, s'il lui en reste quelqu'une en mémoire, des formules de chimie? Aussi devons-nous corriger notre première impression et dire que l'adolescent travaille principalement à sa formation intellectuelle. Les études auxquelles il se livre, les exercices qui lui sont imposés, ont pour but principal de perfectionner l'esprit lui-même : leur variété et leur multiplicité l'assouplissent et le rendent plus capable de s'instruire dans la branche de l'activité humaine qu'il choisira, plus capable surtout d'utiliser les connaissances acquises par l'instruction. Celui qui est instruit a une « tête bien pleine «; celui qui est formé, une « tête bien faite «. Remplir la tête de l'enfant, accumuler des connaissances dans son esprit est relativement facile : le grand moyen de meubler la mémoire est la répétition de ce qu'on veut enregistrer. Former sa tête, éveiller en son esprit le besoin de tout expliquer, l'amener à voir juste, à comprendre rapidement, à apprécier avec finesse est une entreprise autrement délicate et autrement complexe. Ce n'est pas l'œuvre d'un maître seulement; c'est l'œuvre de toute la vie. Mais dans cette œuvre la société joue un rôle de premier plan. Nous allons tâcher de le préciser.

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