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LA SOCIÉTÉ MODERNE: LUTTE ET INTÉGRATION

Publié le 21/02/2012

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La guerre est un phénomène universel et n'est que la forme systématique et institutionnalisée de la violence collective. Le temps n'est plus où la guerre était, comme à l'époque de la chevalerie, «une défense de la femme et de l'enfant, du pauvre et du vieillard«. Le monde moderne voit se développer une grande variété de conflits armés et la guerre a plus que jamais une finalité politique, en vertu méme des idéologies en présence et de l'enjeu économique. C'est donc en tant que partie intégrante de l'univers politique que noue l'envisagerons ici...

« peu des groupes entiers.

De nos jours encore les sevices subis par des indi- vidus sont souvent le motif - ou le pretexte - de vastes deflagration.

Enfin, et surtout, la guerre a un caractere juridique.

On a memo pu dire que la guerre etait un veritable contrat.

Car it n'y a pas de guerre proprement dite qui ne soit regie par des regles plus ou moins precises, par un droit formel ou coutumier.

Comme Pont remarque certains auteurs, la guerre est loin d'être le combat perpetuel de Hobbes1 (helium omnium contra omnes2) ou une bataille ininterrompue, c'est l'« eta t de guerre g, c'est-a-dire une periode durant laquelle sont mises en application des re- gles juridiques d'une nature particuliere.

(...) (...) En etudiant le duel et les regles qui regissent les combats singu- Hers, on se rend compte de certains aspects de la genese et du role des guer- res.

Le duel est une rixe differee : deux hommes qui se sont insultes ou qui estiment etre separes par un insupportable differend, au lieu de se jeter l'un sur l'autre ou de tenter de s'assassiner mutuellement, par traitrise ou par guet-apens conviennent de retarder cette bataille spontanee et de la rem- placer par un combat regulier et solennel.

Comme dans la guerre, les groupes ou lours dirigeants refrenent leurs impulsions guerrieres pour ne lee dechainer qu'a un moment précis et suivant certaines regles.

On peut voir aussi des analogies entre l'aspect de veritable proces de la guerre, destine a mettre fin a une contestation dont les motifs sont precis& a l'avance, et le duel judiciaire.

Dans le droit international actual, on explique que les Etats sont en quelque sorte obliges de se battre, faute d'une juridiction habilitee a trancher leurs confute.

Les aeropages se reu- nissent spree et non avant la plupart des guerres (comme par exempla le Congres de Berlin de 1878) pour tirer les consequences juridiques de l'isssue du conflit.

Tout se passe comme si les membres du Congres avaient taci- tement organise et prescrit un duel judiciaire dont ils ont attendu le resul- tat pour on tirer les consequences juridiques.

En se plagant tour a tour a l'un de ces differents points de vue, de nombreuses definitions de la guerre ont ate proposees.

(...) (...) Pour notre part, nous proposons la definition suivante : la guerre est une lutte armee et sanglante entre groupements organises. Gaston BOUTHOUL, La guerre, Presses Universitaires de France, Paris, 1953. 1.

Thomas HOBBES (1588-1679) : philosophe anglais.

- 2.

La guerre de tons contre tons. SUJETS DE REFLEXION 1 / Que faut-il entendre par « finalite des guerres » et par « leur motif »? 2 / Indiquer, d'apres ce texte, les rapports de la guerre et de la violence. 3/ En quoi la guerre est-elle un phenomene d'ordre politique? 4 / L'histoire contemporaine confirme-t-elle entierement l'analyse de Bou- THOUL ? Donnez vos raisons. peu des groupes entiers.

De nos jours encore les sévices subis par des indi· vidus sont souvent le motif - ou le prétexte -de vastes déflagrations.

Enfin, et surtout, la guerre a un caractère juridique.

On a même pu dire que la guerre était un véritable contrat.

Car il n'y a pas de guerre proprement dite qui ne soit régie par des règles plus ou moins précises, par un droit formel ou coutumier.

Comme l'ont remarqué certains auteurs, la guerre est loin d'être le combat perpétuel de Hobbes 1 (helium omnium contra omnes 2 ) ou une bataille ininterrompue, c'est l'« état de guerre», c'est-à-dire une période durant laquelle sont mises en application des rè· gles juridiques d'une nature particulière.

( ...

) ( ...

) En étudiant le duel et les règles qui régissent les combats singu· liers, on se rend compte de certains aspects de la genèse et du rôle des guer• res.

Le duel est une rixe différée : deux hommes qui se sont insultés ou qui estiment être séparés par un insupportable différend, au lieu de se jeter l'un sur l'autre ou de tenter de s'assassiner mutuellement, par traîtrise ou par guet-apens conviennent de retarder cette bataille spontanée et de la rem• placer par un combat régulier et solennel.

Comme dans la guerre, les groupes ou leurs dirigeants réfrènent leurs impulsions guerrières pour ne les déchaîner qu'à un moment précis et suivant certaines règles.

On peut voir aussi des analogies entre l'aspect de véritable procès de la guerre, destinée à mettre fin à une contestation dont les motifs sont précisés à l'avance, et le duel judiciaire.

Dans le droit international actuel, on explique que les Etats sont en quelque sorte obligés de se battre, faute d'une juridiction habilitée à trancher leurs conflits.

Les aéropages se réu· nissent après et non avant la plupart des guerres (comme par exemple le Congrès de Berlin de 1878) pour tirer les conséquences juridiques de l'isssue du conflit.

Tout se passe comme si les membres du Congrès avaient taci· tement organisé et prescrit un duel judiciaire dont ils ont attendu le résul­ tat pour en tirer les conséquences juridiques.

En se plaçant tour à tour à l'un de ces différents points de vue, de nombreuses définitions de la guerre ont été proposées.

( ...

) ( ...

) Pour notre part, nous proposons la définition suivante : la guerre est une lutte armée et sanglante entre groupements organisés.

Gaston BouTHOUL, La guerre, Presses Universitaires de France, Paris, 1953.

1.

Thomas HoBBES (1588-1679) : philosophe anglais.

- 2.

La guerre de tous contre tous.

SUJETS DE RÉFLEXION 1 1 Que faut-il entendre par « finalité des guerres » et par « leur motif»? 2 J Indiquer, d'après ce texte, les rapports de la guerre et de la violence.

31 En quoi la guerre est-elle un phénomène d'ordre politique? 41 L'histoire contemporaine confirme-t-elle entièrement l'analyse de Bou­ THOUL? Donnez vos raisons.. »

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