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La société nous corrompt-elle?

Publié le 02/01/2011

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Introduction : En janvier 1757, le roi Louis XV a manqué être assassiné par Robert François Damiens, armé d'un canif à deux lames. Cet attentat a bouleversé le peuple et Damiens a été jugé puis condamné à mort malgré le souhait de clémence du roi. Lors de son procès, sommé d'expliquer son geste, il invoque le fait que s'il ne s'était pas trouvé en compagnie de telle société ou que s'il avait servi d'autres personnes –il était domestique chez des parlementaires opposés au roi-, jamais il n'aurait souhaité vouloir tuer Louis XV. Plus généralement, dans le cadre des grands procès, les juges s'interrogent toujours sur le cadre de vie du criminel, les personnes qu'il a rencontrées, la société enfin dans laquelle il a vécue ou à laquelle il a été confrontée, et l'influence qu'elle a pu avoir sur la prise de décision de son acte. Peut-on alors dire que la société pervertit notre nature humaine, qu'elle nous corrompt ?

« Transition : A contrario, exemple de Sa Majesté des Mouches , de William Golding.

Un groupe d'enfants est le seul survivant au crash d'un avion.

Malgré les efforts de certains pour recréer une société, une organisation, les enfantsse rebellent contre l'autorité.

Le verni de la société disparaît, les enfants deviennent brutaux, sauvages, se font laguerre.

Rappel de Hobbes et du Léviathan qui voit dans l'état de nature un état de guerre permanente, non que les hommes soient toujours en train de se battre, mais que c'est un risque toujours possible.

La société aurait donc unapport relationnel pour l'homme, elle lui apporterait une certaine discipline, et la morale.

II) La société comporte également des avantages en tant qu'elle permet à l'homme de réaliser sonhumanité ; elle peut être porteuse de valeurs lorsque la morale et la conscience interviennent.

A) Une société génératrice de valeurs : la nécessité du lien avec autrui.

L'homme a besoin de vivre en société, ilpossède un instinct grégaire à l'image des animaux.

La solitude l'effraie, il ressent la nécessité d'être entouré.

ð Citation : Traité de la nature humaine, Hume : « Dans toutes les créatures qui ne font pas des autres leurs proies et que de violentes passions n'agitent pas, se manifeste un remarquable désir de compagnie qui les associe les unesaux autres.

Ce désir est encore plus manifeste chez l'homme : celui-ci est la créature de l'univers qui a le désir leplus ardent d'une société, et il y est adapté par les avantages les plus nombreux.

Nous ne pouvons former aucundésir qui ne se réfère pas à la société.

La parfaite solitude est peut-être la plus grande punition que nous puissionssouffrir.

»ð Exemple : Robinson Crusoé, Daniel Defoe.

Naufragé sur une île déserte, Robinson Crusoé adapte aussitôt l'environnement à ses propres besoins pour recréer ce qu'il connaît de la vie en société : maisons, vêtements,techniques, tout découle de ce qu'il a appris au contact des autres et des réflexes acquis dans le cadre commun.De plus, sa rencontre avec le sauvage Vendredi le pousse à s'associer avec lui pour avoir de la compagnie car il nesupporte plus sa solitude forcée.

Un perroquet parlant ne suffit pas à remplacer une conversation humaine.

B) La société permet une prise de conscience de soi et des autres, de se distinguer des animaux, de sepositionner en tant qu'être humain et donc de sortir de l'animalité.

ð Citation Rousseau : L'Emile ou de l'éducation : « O Émile ! où est l'homme de bien qui ne doit rien à son pays ? Quel qu'il soit, il lui doit ce qu'il y a de plus précieux pour l'homme, la moralité de ses actions et l'amour de la vertu.Né dans le fond d'un bois, il eût vécu plus heureux et plus libre : mais n'ayant rien à combattre pour suivre sespenchants, il eût été bon sans mérite, il n'eût point été vertueux, et maintenant, il sait l'être malgré ses passions.

»Malgré et à cause de la corruption apportée par la société, l'homme peut développer sa bonté et sa vertu.

Ildéveloppe ces qualités en réaction au mal de la société, des passions qu'elle suscite.ð Ce besoin de se lier à une société de s'ouvrir aux autres et donc de créer véritablement un monde humain hissel'homme au-dessus de l'animal.

Hors de cela, l'existence ne saurait avoir pour lui une existence véritable.

On peutalors citer l'exemple d'Helen Keller qui, suite à une maladie, devient sourde et aveugle à 19 mois et muette parconséquent.

N'ayant aucune relation avec le monde extérieur, l'enfant devient capricieuse, insupportable, jusqu'à cequ'une éducatrice engagée par ses parents parvienne à communiquer avec elle en instaurant un langage de signestracés au creux de la main.

Comprise et pouvant être comprise par son entourage, la jeune Helen est redevenue uneenfant quasi normale.

C) Par la culture et l'éducation qu'elle apporte, la société donne à l'homme de se réaliser pleinement, il peut agirvraiment et non plus réagir, profiter des moyens mis à sa disposition par la société.

Il vit réellement, sans secontenter de se laisser vivre.

Le développement de l'homme ne peut se faire que comme "animal politique", selonl'expression d'Aristote, qui gagne à vivre en société parce que la présence de règles et la confrontation aux autresest le moyen de se discipliner et de découvrir ce qu'il n'aurait pu penser par lui-même.

ð Citation : Kant, Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique : « Le moyen dont la nature se sert pour mener à bien le développement de toutes ses dispositions est leur antagonisme au sein de la Société, pourautant que celui-ci est cependant en fin de compte la cause d'une ordonnance régulière de cette Société.

J'entendsici par antagonisme l'insociable sociabilité des hommes, c'est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclinationqui est cependant doublée d'une répulsion générale à le faire menaçant constamment de désagréger cette société.[…] Il s'attend à rencontrer des résistances de tous côtés, de même qu'il se sait par lui-même enclin à résister auxautres.

C'est cette résistance qui éveille toutes les forces de l'homme, qui le porte à surmonter son inclination à laparesse, et sous l'impulsion de l'ambition, de l'instinct de domination ou de cupidité, à se frayer une place parmi sescompagnons qu'il supporte de mauvais gré, mais dont il ne peut se passer.

L'homme a alors parcouru les premierspas qui, de la grossièreté, le mènent à la culture dont le fondement véritable est la valeur sociale de l'homme.

Transition : Aristote : La Politique : «L'homme est de par sa nature un animal fait pour la société civile.

Aussi quand même n'aurait-on pas besoin les uns des autres, n'en désirerait-on pas moins de vivre ensemble.

A la vérité, l'intérêtcommun nous rassemble aussi, chacun y trouvant le moyen de vivre mieux.

Voilà donc notre fin principale, communeà tous et à chacun en particulier.

[…] Mais ce n'est pas seulement pour vivre ensemble, c'est pour bien vivreensemble qu'on s'est mis en État.

» Au-delà des valeurs raisonnables de la société qui nous permettent de vivresans nous entretuer, l'établissement de l'Etat nous donne de « bien vivre ensemble » et donc de limiter lacorruption.

Par l'Etat, le pouvoir politique doit rendre la société plus morale.

III) Pour limiter au mieux la corruption, et préserver les avantages de la société, celle-ci a mis en place. »

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