La solitude aide-t-elle à la prise de connaissance de soi ?
Publié le 01/04/2012
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De plus, au plus profond de la solitude, l’Homme ne penserait à rien, dépourvu d’échange il atteindrait une complète aliénation mentale en essayant se rappeler de ses souvenirs parfois douloureux comme le personnage principal dans le film « The Wall « de Pink Floyd : Pink est enfermé, seul, dans une chambre d’hôtel, excédé par la drogue, les shows, la célébrité et autrui. Il part rapidement dans le délire, nous montrant ses souvenirs exagérés et en distorsion avec la réalité, qui souligne le fait que pendant tout ce temps, il a été conditionné par une société autoritaire. On pourrait alors dire qu’il en douterait même de sa place en tant qu’individu a part en tiers ou « quelque chose « faisant partie d’une masse et régie par une minorité ayant le plein pouvoir.
«
La construction d’un individu serait alors défavorable voir empêchée par autrui, Rimbaud écrit que «
Je est un autre » autrui serait alors un obstacle à la liberté et réduirait l’individu à l’état d’objet qu’il
pourrait manipuler, surtout au plus jeune âge.
Il y a la un risque d’être absorbé par autrui, qu’il
m’aliène et fasse de moi ce que je ne suis pas.
« L’enfer, c’est les autres » disait Sartre, en
conséquence, il est nécessaire d’établir une distance à l’égard d’autrui.
La solitude est une chance.
Mais il faut bien distinguer deux sortes de solitudes, la solitude subie et la solitude choisie.
Lorsqu’elle est subie, la solitude est une privation, elle empêche la reconnaissance d’autrui, c’est une
manipulation d’autrui qui se place en maitre sur nos actions et nous enferme dans un monde avec
lequel on ne peut pas interagir, autrui nous ignore, on peut alors penser ne pas être car on douterait
du cogito (Descartes, « Cogito ergo sum ») on attribuerait alors cogito à un autre : celui qui aurait
absorbé notre existence.
Lorsqu’elle est choisie, la solitude sert de mise à distance avec autrui, cela est le fruit d’une décision
qui est propre à l’individu qui veut s’isoler.
Par exemple l’envie de s’exiler : montrer au monde, à
autrui, que notre conscience est radicalement différente à la sienne et que l’on veut à tout prix la
protéger, l’exil serait donc la manifestation suprême de l’inébranlabilité de la conscience de soi.
En
voulant s’éloigner du « reste » on cherche une réflexion sur son cas sans jamais prendre en
considération le monde qui nous entoure.
Bergson a dit que la conscience s’endort dans la répétition et n’est maximale que dans le choix,
d’après Bergson, la conscience s’endormirait dans un environnement de répétition, comme par
exemple la société, ou la routine du " métro , boulot, dodo " s’impose de plus en plus, au point de nous
ramener à l’état de légume et, cette conscience, ne serait qu’en éveil maximal que dans le choix
comme dans la solitude choisie.
En société on risquerait alors de perdre notre conscience spontanée,
car on ne penserait plus à nous, celle-ci ne serait à son maximum que dans la solitude.
Peut on être
conscient de soi alors que le simple terme « exister » a été défini par nos ancêtres et non pas par
nous?, on existerait alors car on remplirait des conditions dictées par un autrui, dans un monde ou il
n’y a plus rien à inventer, on accepterait donc un modèle trompeur et justifierait notre soi-disant
conscience de nous par celui ci.
L'homme est une espèce qui est habituée à vivre en groupe, en société, cette vie collective prônée
par la majorité apparaît alors de plus en plus comme une nécessité.
On a vu comment l’on peut
prendre conscience de soi lorsque la solitude est plus favorable qu’autrui, Voyons maintenant
comment autrui peut m’aider à me construire.
Ensuite, autrui peut être un médiateur entre le « moi » et le « moi-même », il peut, à travers
la communication, me faire rendre compte de mon «moi » apparent et intérieur.
En effet grâce à cet
« autrui-miroir », au contact avec celui-ci et l’extériorité qu’il me montre (rires, pleurs,..), que je sais
qu’il est comme moi doté d’une intériorité (joie, tristesse) et donc que j’existe autant que lui (je suis
« moi-même ».
Selon Nietzsche, la conscience est « un réseau de communication entre les hommes », la conscience
serait donc le résultat et le produit d'une histoire dont fait partie autrui et ou autrui aurait une place
essentielle, il me forcerait à analyser et critiquer aussi bien mon entourage que moi-même à travers.
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