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La technique est-elle créatrice de valeur ?

Publié le 25/04/2010

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technique

La technique est-elle créatrice de valeur ?

Le mot même de valeur appliquée à la technique est polysémique, il peut signifier le prix que peut avoir un objet technique. De ce premier point de vue, il faudrait se demander si la technique est le lieu d’une création de devises, de richesses et au nom de quoi, un objet technique pourrait acquérir une grande valeur. D’un autre point de vue, la valeur signifie aussi le caractère des choses en ce qu’elles sont plus ou moins estimées ou désirées par un sujet. Un objet technique aurait une certaine valeur pour moi dans la mesure où il aurait un intérêt pour moi. Mais plus généralement une valeur correspond à une norme de conduite personnelle, sociale relevant de la morale ou de l’éthique, de la politique ou de l’esprit voire de la philosophie. Aussi, le plus pertinent sera de se demander si la technique est capable de créer des normes de conduite personnelle, d’influencer en somme les mœurs et si cette tâche n’est pas trop importante pour elle, si au contraire ce n’est pas à la société en son entier à qui il revient de créer ces valeurs. Aussi, il faudra interroger la nature de la technique, si elle peut être autre chose qu’un savoir-faire doté d’une raison. 

technique

« donc n'est pas réellement apte à choisir un bon gouvernant.

C'est donc le principe même de la démocratie qui estremis en cause par la technocratie, qui pense qu'un personnel administratif compétent doit être mis à la tête del'Etat (les hautes écoles administratives comme l'ENA dispensent des formations de plus en plus techniques).

Bref, ils'agit d'affirmer qu'en matière de politique, un technicien averti serait plus efficace qu'un peuple qui ignore tout de lascience du gouvernement.

4) La technique appelle de nouvelles valeurs morales.

Selon Hans Jonas dans le Principe La technique a transformé en profondeur l'essence de l'agir humain. La technique a considérablement augmentée la portée de l'agir humain.

La portée causale déborde tout ce que l'on a connuautrefois.

La promesse technique s'est transformée en menace, ce que l'homme pourra faire à l'avenir n'a pasd'équivalence par le passé.

Elle a fait apparaître de nouveaux devoirs.

L'éthique antique est inopérante à l'heure de la technique. Aujourd'hui, les conséquences de certains actes ne seront visibles que dans quelques centaines d'années.

L'exemple de la pollution, de la surexploitation des ressources forestières, des pêches abusives, de ladisparition des déchets nucléaires) .Aussi tous nos pronostics à long terme sont incertains.

Le principe responsabilitévoudra donc que l'on favorise les hypothèses pessimistes au profit des hypothèses optimistes.

Le mal est toujourscertain.

Le principe responsabilité dit « Agis de telle façon que les effets de ton action soient compatible avec lapermanence d'une vie authentiquement humaine sur terre.

» Il s'agit d'un droit à l'existence d'une vie pas encoreactuelle.

Ce principe est programmatique, il vise quelque chose qui ne s'est pas encore produit.

L'homme s'est vuremettre une essence, il en est responsable.

Il n'y a donc pas d'échappatoire à notre responsabilité face audéveloppement technique.

Il faut donc une préscience, une anticipation.

Il faut une métaphysique que n'a pas encore la science. Le principe responsabilité pressent l'impossible, il veut le limiter.

Il doit aller au devant des abus. Tous les possibles demeurent une fois que l'action s'est produite.

Il faut que les conséquences des actions soientvoulues.

Il faut pour cela que des principes soient voulus pour que les conséquences soient voulues.

Il faut donner àl'agir humain une dimension de volonté et qu'elle soit au principe de ses réalisations.

Car la réalité humainecorrespond à quelque chose de non- voulu.

L'agir a pris des dimensions cosmologiques.

La menace des civilisationstechnologiques repose sur l'idée que la technologie domine aussi l'homme comme elle domine la nature.

C'est l'étantdans sa totalité qui est menacé.

Jonas prône l'heuristique de la peur.

La peur détecte la menace, il faut faire lapreuve que ce pressentiment est fondé.

Il faut avoir une intelligence de la peur, et connaître ses vraies faces.

Ondoit se prémunir par avance.

Le problème est qu'il n'y a pas de principes éthiques sans menace…risque de cercleherméneutique.

Il faut que l'imagination anticipatrice accompagne l'imagination technologique.

Il faut aller du côtédu non- connu.

Mais le cours des choses ne nous laisse pas du temps devant nous.

Il faut un point d'arrêt audynamisme du progrès.

Il faut revenir à l'équilibre.

Aussi, la technique n'a pas tant détruit toutes valeurs morales,elle en appelle de nouvelles.

4) Le progrès technique comme source de progrès moraux.

Condorcet dans Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain en 1795 décrit l'histoire humaine en 10 étapes.

Les trois premières époques retracent les débuts conjecturaux des sociétés humaines, simples familles ou peuplades isolées qui, passant de la pratique de la chasse et de la pêche à une économie pastorale puisà la sédentarisation agricole, s'acheminent lentement, à travers le développement des arts et des langues et lesformes successives d'organisation sociale et morale, vers un état de civilisation toujours plus complexe.

Mais c'estsurtout, explique Condorcet dans la huitième époque, à l'imprimerie qu'il faut attribuer, pour avoir « répandu unelumière indépendante et pure », le recul décisif des superstitions et des préjugés désormais soumis à l'examencritique de la raison qui génère toutes les sciences, – mathématiques, astronomiques et naturelles aussi bienqu'économiques, juridiques et morales.

Sur l'héritage que laissent Bacon, Galilée et Descartes, s'ouvre l'avant-dernière période dédiée à la recherche de la nature de la vérité et des droits naturels de l'individu, et qui estmarquée par l'influence des Lumières dont la Révolution française couronna en politique les idées de liberté depenser, de tolérance, de justice et de perfectibilité indéfinie.

Le progrès de l'humanité n'est garanti que parl'inépuisable travail des scientifiques, la connaissance mathématique et des sciences de la nature ne connaîtront pasd'achèvement.

Le progrès n'est de l'ordre de l'accumulation, c'est véritablement l'esprit humain qui progresse.

Duprogrès technique découlera le progrès moral.

Au centre du progrès humain se trouve une technique : l'imprimeriedont presque tout a découlé.

Par là, le développement technique a apporté du progrès à l'homme.

Le progrès humainest redevable à la technique de lui avoir rapporté des outils pour développer le savoir, le diffuser.

La technique adonc crée des valeurs morales.

Conclusion.

La technique en soi ne porte que la valeur de l'efficacité, elle est donc neutre au sens où elle ni vrai ni juste ni belle.Cependant la technique peut être utilisée à des fins politiques ou sociales et peut devenir en certains termes unevaleur, dans la mesure où elle est par excellence ce qui est efficace et opérationnelle.

De ce point de vue,l'efficacité technique comme seule valeur n'est en vérité pas une valeur morale.

Cette prise de pouvoir de latechnique est en vérité un danger car aucune morale n'est en mesure de donner du sens et de contrôler latechnique.

La morale et la technique apparaissent comme deux domaines étrangers ne pouvant agir l'un sur l'autre.Mais, on ne peut rejeter d'un bloc la technique et ne voir en elle qu'une menace.

Elle peut être le vecteur d'unprogrès moral via la diffusion des savoirs.. »

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