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La technique est-elle libératrice ?

Publié le 22/03/2004

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technique

La question posée renvoie à une approche philosophique déterminée de la technique. Il faut remarquer que dans le sujet, il est question de La technique et non de techniques. Quel est le sens de ce singulier ? La technique n'est-elle qu'un regroupement de toutes les techniques ou est-elle d'un autre ordre ? Il n'est donc pas possible de traiter ce sujet sans poser la question de l'essence de la technique. De quelle technique parle-t-on lorsqu'on envisage la technique comme libératrice ?  Dire de l technique qu'elle est libératrice, c'est dire qu'elle émancipe les Hommes de quelque chose, elle défait une ou des contraintes, qu'elles soient naturelles ou culturelles. Elle serait émancipatrice en son essence dans la mesure où elle affranchirait les hommes de toutes les pesanteurs du monde. L'idée d'une technique libératrice rencontre vite, trop vite peut être, une objection selon laquelle la technique ne pourrait être ni émancipatrice ni dominatrice parce qu'elle ne serait qu'un moyen ou un ensemble de moyens dont les hommes pourraient faire un usage émancipateur ou un usage dominateur. Or objecter que la technique n'est en sois ni émancipatrice ni dominatrice, c'est supposer qu'elle est en sont essence moyen. Or l'est-elle ? Si elle est moyen, elle se réduit à ses outils, des objets, des machines, des appareils, sa présence se confond avec celle d'objet techniques dont on n'interroge pas les différences. Mais la simple collection d'objets techniques constitue-t-elle la technique ? Car déjà l'usage de moyens techniques révèle lui aussi de la technique.  Plus précisément encore, lorsqu'on envisage la technique comme émancipatrice, on parle non pas de la technique en général, mais de la technique moderne. Dans la question : "la technique est-elle libératrice ?" est en fait plus souvent sous entendu : La technique moderne est-elle libératrice ? Or en quoi réside la technique moderne ? Réside-t-elle seulement dans le machinisme ?  

I) La technique comme ruse de l'esprit ouvre à la fois la possibilité d'un libération et d'un asservissement ( Hegel )

II) La technique moderne comme industrie n'est libératrice que dans une forme de société qui est à la hauteur de ses exigences. ( Marx )

III) La technique moderne n'est pas la libération des hommes, mais la libération du mouvement pour le mouvement. ( Heidegger )

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« créatrices de besoins artificiels, la technique se présente bien ici implicitement comme porteuse de l'idéede sa finalité : et il est révélateur qu'une marque puisse avoir à manier cet argument pour lutter contreses concurrents, comme pour témoigner d'un état de fait.

Nous avions déjà croisé en route l'idée del'articulation entre le besoin naturel et à l'orienter vers les finalités qu'elle suggère, ce qui peut laissercraindre qu'en ce nouveau sens la technique devienne l'objet propre du travail. La question d'un destin technique du travail était solidaire de celle de la libération ou non par le travail.Cette même question se repose ici pour la technique, dont on peut se demander si elle est vraiment lamédiation qui libère, ou au contraire la médiation qui emprisonne.

L'ambivalence des relations entrel'homme et la technique sur ce point pose la question du statut de l'homme lui-même : si en effet latechnique devient décisive dans le travail par lequel l'homme conquiert son humanité, la tentation estgrande de voir dans le développement technique un trait essentiel de l'homme.

C'est le pas que franchit Bergson , qui parle dans « L'évolution créatrice », de l' « invention mécanique » comme « démarche essentielle », quitte à aller jusqu'à dire que l'histoire retiendra davantage la « machine à vapeur » que les « guerres et les révolutions ».

Ce propos conduit Bergson à définir l'intelligence humaine comme « faculté de fabriquer des objets artificiels », et ce, au détriment direct d'une autre compréhension de l'intelligence, celle qui la comprendrait comme faculté d'articuler desmoyens avec des fins.

Une certaine formule de l' « Evolution créatrice » doit retenir notre attention : Bergson veut en effet substituer à l' « homo sapiens », l'homme qui pense, l' « homo faber », l'homme qui fabrique.

Cette formulation est lourde de conséquences :elle témoigne de la portée de cette question de la technique surl'identité humaine elle-même.

Si l'homme devient « homo faber », il n'est plus qu'un fabricateur d'outils, un être tourné vers l'efficacitéavant tout autre souci ; alors que tant qu'il est encore un homosapiens, il reste un être capable de juger de la qualité morale d'unefinalité. Technique et besoin La technique est d'abord pour l'homme un moyen de se maintenir en vie.

Elle est, dit Platon, « l'intelligence quis'applique aux besoins de la vie ».

C'est que l'être humain n'a pas les facultés innées des autres animaux : il naît nuet sans armes.

La technique comblera ce manque. Technique et culture L'intelligence pratique prend chez l'homme la place de l'instinct.

Sa faiblesse naturelle est ainsi largement compenséepar la technique, qui lui permet de s'adapter aux situations nouvelles et surtout de dominer et de façonner sonenvironnement.

La technique permet donc le passage de la nature à la culture.

L'homme, nous l'avons vu, produitson milieu : son habitat, ses outils et, finalement, la civilisation.

Fruit d'un manque, la technique consacre donc lasupériorité de l'être humain.

Elle est émancipatrice : synonyme d'invention et de progrès, elle nous fait entrer dansl'histoire des civilisations.

L'évolution n'est plus exclusivement biologique. Toute technique est-elle souhaitable ? La technique a toutefois l'efficacité pour seule préoccupation.

Essentiellement pratique, tournée vers l'action, elletraite des moyens à mettre en oeuvre pour réaliser un projet, sans se préoccuper de la question des finspoursuivies.

Le caractère pragmatique de la technique se distingue en cela de la vocation théorique ou spéculativede la science : la technique est un savoir-faire, elle n'est pas un pur savoir.

Elle dépend donc toujours d'une finalitéextérieure à elle-même : elle est un instrument, un outil au service de l'homme.

Or, rendre l'activité techniqueautonome, indépendante des choix politiques ou éthiques ne représente-t-il pas le grave danger de soumettrel'homme à un progrès technique érigé en fin dernière ? La croissance de nos sociétés, l'augmentation de laproductivité ne perd-elle pas son sens, si elle met en péril l'humanité, si elle accroît la misère des travailleurs et sielle détruit notre environnement ? La réponse de Descartes La technique peut apporter le bonheur terrestre. »

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