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La technique est-elle neutre ?

Publié le 14/10/2005

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technique
Nous ne nous arrêtons pas à cet état primordial du travail où il n'a pas encore dépouillé son mode purement instinctif. Notre point de départ c'est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l'homme. Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de ses cellules de cire l'habileté de plus d'un architecte. Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur. Ce n'est pas qu'il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d'action, et auquel il doit subordonner sa volonté. Et cette subordination n'est pas momentanée. L'oeuvre exige pendant toute sa durée, outre l'effort des organes qui agissent, une attention soutenue, laquelle ne peut elle-même résulter que d'une tension constante de la volonté. Elle l'exige d'autant plus que, par son objet et son mode d'exécution, le travail entraîne moins le travailleur, qu'il se fait moins sentir à lui, comme le libre jeu de ses forces corporelles et intellectuelles ; en un mot, qu'il est moins attrayant. 2.
La technique est l'ensemble des savoir-faire visant à travailler la nature, à construire un monde de culture et de sens. La technique utilise des outils, des procédés, des matières et des matériaux, des méthodes et des procédures qui dans sa dimension moderne nous interroge au plus haut point. En quel sens la technique peut-être une activité neutre ? Neutre signifie ici ce qui ne s'engage ni d'un côté ni d'un autre. La neutralité serait une sorte d'impartialité, d'objectivité. La technique est-elle neutre ? De quel côté est-elle ? Quelles sont ses finalités ? Vise-t-elle le bien, le mal ? Est-elle pour ou contre l'homme ?

technique

« 3.

TRANSITION Si la technique a été le point fondateur du monde de la culture, ce qui est un bien pour l'humanité, dans quellemesure les finalités de la technique peuvent-elles êtres aussi neutres ? II.

La neutralité de la technique est-elle possible ? 1.

La technique : un rapport entre l'homme et la nature Texte Karl MARX, Le Capital, I, c.

7, Editions sociales, la technique est spécifiquement humaine Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature.

L'homme y joue lui-même vis-à-vis dela nature le rôle d'une puissance naturelle.

Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il lesmet en mouvement, afin de s'assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie.

En même temps qu'ilagit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les facultésqui y sommeillent.

Nous ne nous arrêtons pas à cet état primordial du travail où il n'a pas encore dépouillé son modepurement instinctif.

Notre point de départ c'est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l'homme.Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de sescellules de cire l'habileté de plus d'un architecte.

Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte del'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.

Le résultatauquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur.

Ce n'est pas qu'il opère seulement unchangement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience,qui détermine comme loi son mode d'action, et auquel il doit subordonner sa volonté.

Et cette subordination n'estpas momentanée.

L'oeuvre exige pendant toute sa durée, outre l'effort des organes qui agissent, une attentionsoutenue, laquelle ne peut elle-même résulter que d'une tension constante de la volonté.

Elle l'exige d'autant plusque, par son objet et son mode d'exécution, le travail entraîne moins le travailleur, qu'il se fait moins sentir à lui,comme le libre jeu de ses forces corporelles et intellectuelles ; en un mot, qu'il est moins attrayant. 2.

: l'homme est un animal négateur de la nature Texte G.

BATAILLE, L'érotisme in OC, t.

X, Gallimard, p.

212. « Je pose en principe un fait peu contestable : que l'homme est l'animal qui n'accepte pas simplement le donnénaturel, qui le nie.

Il change ainsi le monde extérieur naturel, il en tire des outils et des objets fabriqués quicomposent un monde nouveau, le monde humain.

L'homme parallèlement se nie lui-même, il s'éduque, il refuse parexemple de donner à la satisfaction de ses besoins animaux ce cours libre, auquel l'animal n'apportait pas deréserve.

Il est nécessaire encore d'accorder que les deux négations, que, d'une part, l'homme fait du monde donnéet, d'autre part, de sa propre animalité, sont liées.

Il ne nous appartient pas de donner une priorité à l'une ou àl'autre, de chercher si l'éducation (qui apparaît sous la forme des interdits religieux) est la conséquence du travail,ou le travail la conséquence d'une mutation morale.

Mais en tant qu'il y a homme, il y a d'une part travail et del'autre négation par interdits de l'animalité de l'homme>>. Pour Bataille, l'homme se définit par un double être de négation : il nie la nature, le donné naturel et se nie lui-même.

L'homme n'est pas un animal comme les autres puisqu'il ne se satisfait pas du donné naturel.

Lorsque Batailledit qu'il le nie, il signifie qu'il le modifie, le transforme.

En d'autres termes, l'homme est un être qui se construit unmonde.

L'homme est un être de technique qui n'est pas nécessairement adapté au monde qui l'entoure mais quiadapte ce monde à ses besoins.

Il y a donc une différence radicale entre le monde naturel et le monde culturelhumain.

Mais cette négation ne porte pas simplement sur le monde extérieur, elle porte également sur l'homme lui-même puisque tout individu quitte cette naturalité première qui fait de lui simplement un être de besoins.

L'hommen'est pas qu'un être de besoins, en quoi son éducation fait qu'il ne vit pas seulement selon ses pulsions ; parexemple, l'éducation consiste à apprendre à vivre ensemble et donc à différer ses désirs.

Bataille montre alors le lienentre ces deux négations simplement parce que la négation du donné naturel est aussi négation de sa propreanimalité. 3.

TRANSITION La technique n'est pas neutre : ce qu'elle visait de spécifiquement humain peut aussi devenir inhumain. III.

Une nouvelle éthique pour une technique à visage humain 1.

la toute-puissance de la technologie requiert une nouvelle éthique.

Critique et temporalisation de l'impératifkantien Texte JONAS, Le principe responsabilité, Transformation de l'agir, trad.

J.

Greisch, Ed.

Flammarion, pp.

40-41.. »

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