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La technique peut-elle transformer la morale?

Publié le 25/03/2005

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technique
Il doit aller au devant des abus. Tous les possibles demeurent une fois que l'action s'est produite. Il faut que les conséquences des actions soient voulues. Il faut pour cela que des principes soient voulus pour que les conséquences soient voulues. Il faut donner à l'agir humain une dimension de volonté et qu'elle soit au principe de ses réalisations. Car la réalité humaine correspond à quelque chose de non- voulu. L'agir a pris des dimensions cosmologiques. La menace des civilisations technologiques repose sur l'idée que la technologie domine aussi l'homme comme elle domine la nature. C'est l'étant dans sa totalité qui est menacé.   Jonas prône l'heuristique de la peur.

La technique est l’ensemble des procédés bien définis et transmissibles, destinés à produire certains résultats jugés utiles. Elle est opposée tant à l’art qu’à la connaissance théorique : à la différence du premier, elle construit des objets utiles, et elle est l’application de la seconde. La morale, d’autre part, désigne l’ensemble des règles de conduite tenues pour inconditionnellement valables. Elle ne désigne pas telle ou telle morale particulière, amis la morale en général- le concept de morale. Transformer la morale serait en changer la forme, la rendre différente, en modifier les caractères généraux. La technique peut-elle transformer la morale ? Un ensemble de procédant visant l’utilité peut-elle rendre différent ce qui définit ce qu’il faut faire, le bien et le mal ? La technique, application de procédés scientifiques, et ses progrès peuvent-ils avoir des effets sur les actions et conduites des hommes, sur la morale ? Technique et morale ne sont-elles pas deux domaines distincts ?

technique

« Texte de Bergson L'homme ne se soulèvera au-dessus de la terre que si un outillage puissant lui fournit le point d'appui.

Il devra pesersur la matière s'il veut se détacher d'elle.

En d'autres termes, la mystique appelle la mécanique.

On ne l'a pas assezremarqué, parce que la mécanique, par un accident d'aiguillage, a été lancée sur une voie au bout de laquelleétaient le bien-être exagéré et le luxe pour un certain nombre, plutôt que la libération de tous.

Nous sommesfrappés du résultat accidentel, nous ne voyons pas le machinisme dans ce qu'il devrait être, dans ce qui en faitl'essence.

Allons plus loin.

Si nos organes sont des instruments naturels, nos instruments sont par là même desorganes artificiels.

L'outil de l'ouvrier continue son bras ; l'outillage de l'humanité est donc un prolongement de soncorps.

La nature, en nous dotant d'une intelligence essentiellement fabricatrice, avait ainsi préparé pour nous uncertain agrandissement.

Mais des machines qui marchent au pétrole, au charbon, à la « houille blanche et quiconvertissent en mouvement des énergies potentielles accumulées pendant des millions d'années, sont venuesdonner à notre organisme une extension si vaste et une puissance si formidable, si disproportionnée à sa dimensionet à sa force, que sûrement il n'en avait rien été prévu dans le plan de structure de notre espèce : ce fut unechance unique, la plus grande réussite matérielle de l'homme sur la planète.

[...] Or, dans ce corps démesurémentgrossi, l'âme reste ce qu'elle était, trop petite maintenant pour le remplir, trop faible pour le diriger.

D'où le videentre lui et elle.

D'où les redoutables problèmes sociaux, politiques, internationaux, qui sont autant de définitions dece vide et qui, pour le combler, provoquent aujourd'hui tant d'efforts désordonnés et inefficaces : il y faudrait denouvelles réserves d'énergie potentielle, cette fois morale.

Ne nous bornons donc pas à dire, comme nous le faisionsplus haut, que la mystique appelle la mécanique.

Ajoutons que le corps agrandi attend un supplément d'âme, et quela mécanique exigerait une mystique. 2- La technique, si on la développe avec modération, ne transforme pas la morale mais la culture. Texte de Freud Nous reconnaissons donc le niveau de culture d'un pays quand nous trouvons qu'en lui est entretenu et traité defaçon appropriée tout ce qui sert à l'utilisation de la terre par l'homme et à la protection de celui-ci contre les forcesde la nature, donc, brièvement résumé : ce qui lui est utile.

Dans un autre pays, les fleuves qui menacent deprovoquer des inondations auraient leur cours régularisé, leur eau amenée par des canaux là où on en est privé.

Lesol serait travaillé avec soin et serait planté des végétaux qu'il est propre à porter, les richesses minérales desprofondeurs seraient extraites avec diligence et transformées pour en faire les outils et instruments requis.

Lesmoyens de communication seraient abondants, rapides et sûrs, les animaux sauvages et dangereux seraientexterminés, l'élevage des animaux domestiqués serait florissant.

Mais il nous faut poser encore d'autres exigences àla culture et il est remarquable que nous espérions les trouver réalisées dans ces mêmes pays.

Comme si nousvoulions dénier la revendication que nous avons tout d'abord élevée, nous saluons aussi comme culturel ce que fontles hommes quand nous voyons leur sollicitude se tourner vers des choses qui ne sont pas du tout utiles etsembleraient plutôt inutiles, par ex.

quand les espaces aménagés en jardins, nécessaires dans une ville commeterrains de jeu et réserves d'air, portent aussi des plates-bandes de fleurs, ou quand les fenêtres des demeuressont ornées de pots de fleurs.

Nous remarquons bientôt que l'inutile, dont nous attendons qu'il soit estimé par laculture, c'est la beauté ; [...] Selon nous, aucun autre trait ne caractérise mieux la culture que l'estime et les soinsaccordés aux activités psychiques supérieures, aux performances intellectuelles, scientifiques et artistiques, au rôledirecteur concédé aux idées dans la vie des hommes.

Parmi ces idées se trouvent tout en haut les systèmesreligieux [...], à côté d'eux, les spéculations philosophiques, et enfin ce qu'on peut appeler les formations d'idéal deshommes, leurs représentations d'une perfection possible de la personne individuelle, du peuple, de l'humanité toutentière, et les exigences qu'ils élèvent sur la base de ces représentations. Transition La technique ne transformerait la morale que si on ne contrôle pas son expansion.

La morale devrait-elle transformerdès lors la technique ? III- La technique pourrait transformer la morale mais pas l'homme. 1- Nous pouvons utiliser avec modération les objets techniques ; est-ce à la technique de transformer la morale ouà la morale de transformer la technique ? Texte de Heidegger Nous pouvons utiliser les objets techniques et nous en servir normalement, mais en même temps, nous en libérer, desorte qu'à tout moment nous conservions nos distances à leur égard.

Nous pouvons faire usage des objetstechniques comme il faut qu'on en use.

Mais nous pouvons, du même coup, les laisser à eux-mêmes comme ne nousatteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre.

Nous pouvons dire "oui" à l'emploiindispensable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire "non", en ce sens que nous lesempêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement de vider notre être.

Mais si nous disonsainsi à la fois "oui" et "non" aux objets techniques, notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu etincertain ? Tout au contraire.

Notre rapport au monde technique devient, d'une façon merveilleuse, simple etpaisible. 2- La technique ne peut pas changer la nature de l'homme ? Quel est le rapport entre technique, morale et travail ?. »

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