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LA TRADITION DE PLATON ARCÉSILAS (315-241 av.

Publié le 21/10/2012

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LA TRADITION DE PLATON ARCÉSILAS (315-241 av. J.-C.) Dirigea l'Académie de 268 à sa mort. Il prétendit renouer avec la tradition socratique et l'école devint la Nouvelle Académie. Comme Socrate, il n'écrivit point. De Socrate et des grands Sophistes, il avait hérité une répugnance profonde pour le dogmatisme — si répandu en son temps — et son enseignement consistait en dialogues, en discussions qui portaient, en premier lieu, sur la conception stoïcienne de la vérité. Il est impossible d'établir une séparation nette entre l'opinion et la vérité, car l'assentiment que, selon la théorie de la « représentation compréhensive «, le sage apporte à l'évidence, fonde l'évidence elle-même, laquelle naît du travail de l'esprit. Le sage suspendra donc son jugement (épochè). Mais la vie le sollicite, et si nulle vérité ne peut servir de critère pour l'action, cependant l'homme doit agir, non point arbitrairement mais en fonction de ce qui lui paraît raisonnable, et pouvoir se justifier de ses actes. ( H.D.) CARNÉADE (215-129 av. J.-C.) qui dirigea l'Académie jusqu'à sa mort, n'écrivit point, lui non plus, et il ne nous est connu qu'à travers son disciple Clitomaque. En 156, il fut envoyé à Rome comme ambassadeur et sa parole étonna les foules. Carnéade était, en effet, un terrible raisonneur. Il s'attaqua au dogmatisme stoïcien, mais sa critique n'est pas seulement négative : elle ouvre à une théologie plus pure, à une morale qui fait davantage appel à la liberté. Il ne renonce pas au probabilisme d' Arcésilas, mais fait du « persuasif « un critère non plus seulement pratique, mais théorique. Le critère de l'évidence n'est plus cherché du côté de l'objet, mais dans le sujet lui-même : nous parvenons à une vérité probable par un effort d'analyse et de critique de nos représentations, de synthèse et de comparaison. Nos représentations n'étant jamais « solitaires «, mais suspendues les unes aux autres, comme les chaînons d'une même chaîne. (H.D.) CLITOMAQUE (18o-t Io? av. J.-C.) Né à Carthage, il porta d'abord le nom de Hasdrubal, se fit le prophète de la philosophie de Carnéade (à qui il succéda dans la direction de l'Académie) et se suicida, croit-on, vers IIo. On lui attribue plus de 40o traités. PHILON DE LARISSE (vers 148140-vers 87-85 av. J.-C.) Disciple de Clitomaque, lui succéda dans la direction de l'Académie vers IIo av. J.-C. Le néo-platonicien Numenius raconte qu'après avoir exagéré les dogmes de Clitomaque, il changea d'avis et devint lui-même dogmatique, « retourné par l'évidence qu'il trouvait dans les impressions passives et leur accord entre elles. « ANTIOCHUS D'ASCALON (?-69 av. J.-C.) Philosophe sceptique, puis éclectique, scholarque académicien de 85 à 69, fut le maître de Lucullus, de Varon et de Cicéron; ce dernier fut son élève à Athènes en 79 et fit, en 46, l'exposé de sa doctrine dans le Lucullus et en 47, dans le premier livre des Seconds Acad...
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« stoïcien.

Ce contraste, pas plus que le style antithétique de ses écrits ne sont à mettre au compte de la rhétorique, comme le veut, ici encore, une censure sans faiblesse.

A travers la vie, la pensée et le style de Sénèque, il y a cette même tension, et une sorte de rupture qui n'est plus de l'époque classique.

Le bon usage de Sénèque serait, pour reprendre un mot de Kierkegaard, non pas de regarder le miroir, mais de nous y regarder.

Sur bien des points d'ailleurs, la sagesse des siècles en a usé ainsi : c'est surtout à travers Sénèque que se sont répandues et imposées certaines doctrines stoïciennes.

Il vaut la peine de rappeler que Mon­ taigne, qui a pris la défense du philo­ sophe contre un pamphlet contemporain, s'est même reconnu dans son style, disant que son inclination le portait « à l' imi­ tation du parler de Sénèque ».

VICTOR GOLDSCHMIDT EPICTÈTE (1•• siècle) (Voir page 92.) MARC-AURÈLE (12I-I81 après J.-C.) Chez Marc-Aurèle, le stoïcisme prend de.s accents personnels qui ne pouvaient, auparavant, s'exprimer ni dans des exposés dogmatiques, ni même dans des Lettres ou Consolations.

Les Pensées que l'auteur s'adresse A lui-même ont pour origine lointaine la pratique de l'examen de conscience que Sénèque déjà avait empruntée au pythagorisme.

Pourtant, ce ne sont, à aucun degré, des Confessions, ni même des pages de Journal.

Prises au jour le jour, ces notes ne reflètent pas les événements, mais plutôt les réponses que leur fait l'auteur et le dialogue est surtout avec lui-même; les choses extérieures ne se présentent pas sous leur propre nom, on les devine seule­ ment comme les causes anonymes des troubles et des tentations contre lesquels Marc-Aurèle invoque le secours de la philosophie : la misanthropie, la peur de mourir, le sentiment du vide, de la monotonie, le découragement brusque et, dominant tout, la conscience de la fuite du temps et de l'impuissance humaine.

La méditation ne parvient pas toujours à rétablir la tranquillité de l'âme; mais à aucun instant, on ne songe à chercher réconfort et appui dans le titre impérial.

Le livre de Marc-Aurèle n'est pas seule­ ment un document humain.

C'est le dernier grand témoignage que nous ayons du stoïcisme antique.

Marc-Aurèle con­ serve les deux thèmes fondamentaux de la doctrine : l'autonomie de l'individu et son rattachement à l'univers.

A la suite de Sénèque, il insiste sur la dignité de l'âme et oppose aux fonctions vitales la raison (et la volonté réfléchie).

C'est elle qui nous apparente à la divinité et qui fonde la communion entre les hommes.

Mais à la différence du stoïcisme platonisant de Sénèque, Marc-Aurèle ne croit guère à la survie et rejoint sur ce point, avec un pessimisme qui n'est qu'à lui, la position de Chrysippe.

D'une façon analogue, des affirmations très nettes sur l'ordre cosmique et sur la providence divine coexistent avec des considérations sur l'instabilité des choses, emportées dans un flux héraclitéen, et soumises au retour éternel.

Ici encore, des thèmes du stoïcisme ancien sont retrouvés, mais interprétés dans un sens pessimiste qu'ils n'avaient pas à l'origine.

Au reste, quel que soit l'ordre du monde, l'auto­ nomie de la volonté morale s'affirme et se suffit.

En ce sens, c'est un stoïcisme, non pas sans doute littéral, mais, malgré tout, authentique, qui s'exprime dans cette phrase : « S'il y a un Dieu, tout est pour le mieux; si tout marche au hasard, ne marche pas toi-même au hasard.

» (IX, 28, 3.) VICTOR GOLDSCHMIDT LE NÉO-PLATONISME APOLLONIUS DE TYANE ( ?-g7) né à Cappadoce, établit une école pytha­ goricienne à Ephèse: la réputation de magicien et de charlatan que lui attribua Philostrate, dans la biographie romancée qu'il fit de ce philosophe savant et vertueux, est entièrement légendaire.

PHILON D'ALEXANDRIE (40 av.-40 ap.

J.-C.) occupait une place en vue dans la riche communauté juive d'Alexandrie.

C'était un milieu où la culture grecque avait acquis depuis longtemps droit de cité; sans doute lisait-on toujours la Bible, mais dans sa traduction grecque, et, comme le note Bréhier, on l'expliquait comme les Grecs expliquaient Homère, par la méthode allégorique.

Ce point est très important, car la Genèse ainsi entendue, par exemple, s'ouvre sur l'his­ toire d'une intelligence pure, revêtue d'un habit terrestre (Adam), s'appuyant sur la sensation (Eve) et se laissant fina­ lement entraîner par le plaisir; quant au reste de la Genèse, il montre de quelüs façons l'homme peut redevenir pure intelligence.

Ce symbolisme systé­ matique s'accompagne d'une autre ten­ dance essentielle : de plus en plus, en effet, on considère que la vérité philo­ sophique se trouve dans une synthèse de Platon et d'Aristote, à qui viendront s'ajouter les Stoïciens.

De fait, Philon est le premier qui ait cherché à combiner les dogmes fondamentaux de la théologie judaïque avec les thèmes majeurs de la philosophie grecque.

Le monde de Philon est profondément hiérarchisé; Dieu est radicalement transcendant et ne rqoint les créatures que grâce à de nombreux intermédiaires.

Philon en donne le détail: c'est d'abord le Logos ou Verbe, Fils de Dieu, qui est comme le modèle du monde; puis la série des puissances, celle qui crée et celle qui châtie; c'est la Sagesse avec laquelle le Verbe s'unit pour produire le monde; ce sont encore les anges et les démons ignés.

Tous ces intermédiaires, s'ils sont indispensables pour expliquer la création, sont également indispensables à l'âme qui veut remonter vers Dieu; le sage, parvenu à l'état de pur esprit, sera lui-même un intermé­ diaire.

Mais, plus encore que cette vision du monde si bien ordonnée, le thème essentiel de Philon est sans doute celui de la Trinité; Dieu, en effet, descend vers le monde par deux degrés principaux: le Verbe, d'abord, puis le Saint-Esprit; le premier est directement issu de Dieu, et le second procède du premier, mais l'un et l'autre sont de même substance que Dieu et forment avec lui la Trinité indivisible.

Or cette représentation de trois formes substan­ tiellement unies, quoique hiérarchisées, va devenir un cadre de pensée courant.

Transcrite en termes philosophiques comme la synthèse de l'Un, de l'Intelligence et de l'Ame du monde, l'idée de la Trinité va fournir le ferment de cette vaste synthèse dont rêvaient alors les philo­ sophes; comme le remarquait déjà Ra­ vaisson, l'Ame du monde, c'est Dieu tel que les Stoïciens l'avaient compris; l'Intelligence, c'est le Dieu d'Aristote; l'Un, le principe suprlme, c'est le Dieu de Platon.

Ainsi, dans la mesure où la philosophie alexandrine, sous ses dif­ férentes formes, a cherché à fusionner les trois grands principes des trois grandes philosophies grecques, l'idée de la Trinité, introduite par Philon, aura été d'une importance capitale.

(M.C.) PLUTARQUE DE CHÉRONÉE (vers 45-50-1 25) Platonicien très attaché à l'héritage grec, représente la réaction nationale en faveur des traditions religieuses et combat violemment les grands dogmatismes post­ aristotéliciens.

NUMÉNIUS (rr• siècle) Néoplatonicien, né à Apamée, en Syrie, il définissait Platon comme un Moïse grec.

Sa théorie des trois dieux est une interprétation du Timée.

PLOTIN (205-270 après J.-C.) (Voir page gB.) PORPHYRE (233-305) était originaire de Syrie.

Il avait déjà beaucoup étudié, et même écrit plusieurs traités consacrés à la symbolique religieuse, aux mystères et au rituel, lorsqu 'il entra à Rome à l'école de Plotin.

D'esprit beaucoup moins philosophique que son maître et plus religieux au sens traditionnel du terme, il fut le vulgarisateur de la doctrine qu'il s'appliqua à organiser, à systématiser.

Son œuvre est celle d'un g6g. »

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