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La valeur morale d'une action se mesure-t-elle à son utilité sociale ?

Publié le 24/05/2012

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morale

Nous sommes ainsi amenés à une dernière remarque :

le point de vue social n'est pas tout; le point de vue personnel

de l'agent conserve son importance et doit entrer en compte

pour apprécier la valeur morale des actes humains. Une action

dans laquelle l'individu se comporte véritablement en homme

présente une haute valeur morale même si elle n'a pour la

société aucune utilité quelconque (exemples).

morale

« tivement réalisé ; cette formule laisse de côté l'intention dans les deux sens du mot: ce qu'on croyait et voulait réaliser; le but visé en agissant.

Du point de vue de la moralité authen­ tique, c'est cette double intention qui compte et non l'impor­ tance de l'œuvre réalisée : la valeur morale d'un don dépend avant tout, non pas de la valeur commerciale de ce qui est donné, mais de la générosité du donateur et de son désinté­ ressement (ex.

: l'obole de la veuve et les munificences d'un " bienfaiteur" vaniteux), de la manière de donner qui, on le sait, vaut plus que ce qu'on donne.

La valeur morale enfin est liée à la personne qui agit plus qu'à son action : on vaut par ce qu'on est plus que par ce qu'on fait.

IV.

Nous sommes ainsi amenés à une dernière remarque : le point de vue social n'est pas tout; le point de vue person­ nel de l'agent conserve son importance et doit entrer en compte pour apprécier la valeur morale des actes humains.

Une action dans laquelle l'individu se comporte véritablement en homme présente une haute valeur morale même si elle n'a pour la société aucune utilité quelconque (exemples).

Conclusion.

- Il faudrait donc, non seulement dissocier les deux notions de moral et d'utile, mais encore établir entre elles une certaine opposition: c'est en faisant fi de l'utile que l'hom­ me se hausse aux plus hautes cimes de la moralité.

A LA RACINE DE L'ATTITUDE UTILITARISTE « Entre la pure loi morale et « le plus grand bonheur possible du plus grand nombre d'hommes possible "• quelle différence voyez-vous ? Cet égoïsme à très longue portée est une imitation presque parfaite de la vertu ; il lui ressemble comme une poupée à un être vivant ; il ne lui manque, bien entendu, que l'amour qui est l'âme de l'inspiration vertueuse : à cela près, toutes les apparences y sont.

( ...

) Nous voilà donc devenus ascètes par utilité.

Qui eût rêvé harmonie plus miracu­ leuse entre mon avantage et mon devoir ? L'intérêt c'est vraiment l'ascétisme devenu attrayant.

( ...

) Malgré toute leur intellectualié, ces entreprises sont pourtant au service de notre plaisir.

( ...

) La conscience intéressée ne devient pas une conscience héroique ; elle reste intéressée malgré toutes ses ruses.

Cette conscience a donc beau raffiner indéfiniment sur le plaisir, - elle reste prisonnière du plaisir, elle ne met pas sa valeur en question.

>> W.

Jankélévitch, La mauvaise conscience, p.

8-11, Alcan, 1939.. »

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