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La vérité est-elle relative à une culture ?

Publié le 27/02/2008

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culture

La vérité dépend-elle de paramètres culturels pour être définie, appréciée ? Ne doit-elle pas au contraire s'imposer à tous, et sans relativité, sous peine de voir sa valeur contestée? La vérité n'est-elle pas, en droit, universelles ?

  • Les termes du sujet

La vérité: -> aspect scientifique : savoir établi et prouvé sur un point donné. -> aspect philosophique : signification et valeur du terme vérité selon les cultures. Relative à : -> idée de soumission, de dépendance. -> idée de limitation de la portée et de l'extension de toute vérité.

Une culture : -> sens général : ensemble des règles de vie et représentations théoriques construites par les hommes. -> sens plus restreint : ensemble des savoirs, habitudes, références et comportements identifiés selon un critère social ou intellectuel (culture populaire, culture scientifique, etc.).

culture

« choses » disait Pascal.

Elle ne peut nous donner de réponse sur un sujet aussi intime que la vérité.

Cette dernière, par son exigence unitaire, n'est donc jamais saisie par l'analyse et répondd'une conviction profonde au-delà des raisonnements.

Ensuite, prenons unexemple où la vérité est relative : dans le domaine religieux, le christianismereconnaît que Jésus est Dieu.

Ce qui n'est le cas ni du Judaïsme, ni de l'Islam.Donc, selon l'appartenance religieuse, ce qui sera reconnu comme vraidépendra de la culture (la religion en faisant partie).

Ici, où le raisonnementmathématique et objectif n'a plus raison d'être, la vérité est bien l'affaire depoints de vues.

« Vérité au-delà des Pyrénées, mensonge en deçà » rajoutaitPascal.

Il suffit d'une simple chaîne de montagne, d'une localisationgéographique différente (ce qui, notez-le, n'existe pas dans l'espacemathématique) pour que les critères de la vérité changent entièrement.

Lesdifférentes cultures, à travers les coutumes, les traditions, les habitudes, lesrituels, les religions, les arts, les langues…ne considèrent pas du tout lesmêmes vérités.

Etre monogame sera pour nous un signe de respect de lafemme par exemple, alors qu'être polygame est reconnu dans d'autres culturescomme totalement naturel…etc.

C'est ici davantage l'imagination, la coutumequi priment sur la raison.

Le pouvoir de la culture est de construire sonidentité à travers ses œuvres de production.

Cela apparaît comme étant bienplus vrai que n'importe quelle démonstration à toute personne qui appartientou qui s'intéresse à cette culture.

Ce pouvoir est donc bien supérieur à celuide la raison.

Les vérités admises en dépendent totalement.

III/ La vérité est l'objectif d'une recherche. Nous venons d'établir que la vérité dépendait entièrement de la culture et que, donc, il existerait plutôt« des vérités » que « la vérité ».

Or, le problème se prolonge dans la mesure où toutes ces vérités, quelle que soitleur origine, vont se déclarer comme étant la vérité.

Leur reconnaissance comme vérité, nécessite en effet, qu'elles se présentent comme des certitudes et des points de repères fixes.

Cela amène toutefois à dire que les autresvérités sont nécessairement…des erreurs.

Bien qu'elles proviennent de quelque chose de relatif (les différentescultures) et qu'elles tendent à l'unité (comme ce qui unit un peuple), ces vérités peuvent alors se présenter commemensonge lorsqu'elles cherchent à s'imposer comme un absolu universel.

Nous nous en référons ici à Paul Ricoeurdans son ouvrage Histoire et Vérité : « A mesure que nous nous élevons vers des vérités qu'il faut former, travailler, la vérité dans le champ des œuvres, principalement des œuvres de civilisation, alors le mensonge peutconcerner de très près l'œuvre de la vérité cherchée ; le mensonge vraiment « dissimulé » n'est pas celui quiconcerne le dire de la vérité connue, mais celui qui pervertit la recherche de la vérité.

Il m'a semblé avoir touché unpoint où l'esprit de mensonge est le plus contigu à l'esprit de vérité, antérieur lui-même aux vérités formées ; cepoint, c'est celui où la question de la vérité culmine dans le problème de l'unité totale des vérités et des plans devérité.

L'esprit de mensonge contamine la recherche de la vérité par le cœur, c'est-à-dire par son exigenceunitaire ; il est le faux pas du total au totalitaire.

» Ainsi, si la vérité répond à une exigence d'unité, et nous l'avonsvu précédemment, nécessite d'être saisie comme certitude, elle devient mensonge lorsqu'elle en vient à s'imposercomme exigence de destruction de tout ce qui n'est pas elle.

Dans ce cas, elle n'est plus susceptible d'être mise endoute et déclare toutes les autres vérités des illusions à détruire.

Ainsi en va-t-il aussi bien lorsque la véritémathématique déclare illusoire toute vérité culturelle ou à l'inverse lorsqu'un peuple déclare détenir la vérité au pointde considérer ceux qui ne sont pas élus, élevés à cette dignité, comme des erreurs vivantes.

Conclusion : -La vérité est nécessairement une puisqu'elle peut être démontrée.-Les hommes ne peuvent pourtant l'approcher qu'à travers leurs cultures.-Elle devient mensonge lorsque cette origine culturelle est posée comme absolue.La vérité est ce même besoin d'unité pour tous qui doit rester une constante recherche à travers les différentsprismes culturels.. »

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