Devoir de Philosophie

La vérité n'est-ce que des mots?

Publié le 09/03/2005

Extrait du document

Dans ce sens la vérité est une affaire de mots, c'est leur sens, la cohérence des mots entre eux.       II : Conception métaphysique de la vérité.   1)      « Le vrai est le Tout. » dit Hegel. En ce sens, la vérité n'est pas un simple accord entre les mots et les choses, elle est aussi tout le désaccord des mots et des choses. En ce sens, la vérité n'est pas qu'une affaire de mots, elle n'est pas l'accord abstrait entre la représentation d'un mot et la représentation d'une chose, elle est plutôt le mouvement même de l'esprit qui va des choses aux mots et inversement et qui les unit réellement. 2)      « La vérité est norme d'elle-même » dit Spinoza, dès lors, elle ne dépend pas d'un accord entre l'esprit et la chose. Elle n'est pas une norme qu'on viendrait appliquer de l'extérieur à une idée, c'est plutôt l'idée vraie qui s'impose elle-même comme vérité, sans prendre la forme d'un discours. Par exemple, l'idée de triangle s'impose comme polygone à trois sommets, ce n'est pas nous qui créons sa vérité en énonçant sa définition.   III : Conception existentielle : vivre dans la vérité, une affaire de parole.

introduction :

Les discours qui prétendent énoncer la vérité s'opposent tous : la vérité scientifique n'est pas la même que la vérité religieuse, celle de l'artiste diffère de celle de l'homme politique, et les scientifiques entre eux ne sont pas d'accord sur la vérité, comme les religions entre elles, les hommes politiques entre eux.... tous ont un certain discours sur la réalité qu'ils nomment « vérité « par ce qu'il révèle selon eux la réalité, il éclaire le sens des faits, en dévoile la signification.

Mais le sens est une propriété du discours, non des faits. Mettre la vérité dans le réel, c'est confondre les mots et les choses. La vérité est une affaire de mots. Tout discours sensé est vrai en tant qu'il entretient un rapport observable avec le réel.

Cependant, faire de la vérité une affaire de mots, c'est un peu vite opposer les mots et le réel, or les mots aussi sont réels, et les choses peuvent aussi bien être des rêves que les mots. Dès lors, la vérité peut être conçue comme l'expression du réel à travers les choses aussi bien qu'à travers les mots.

problématique :

La vérité est conçue comme un discours cohérent sur la chose, dans ce sens, elle est une affaire de mots, cependant s'il n'y a rien derrière le discours, si la chose est un rêve, les mots disent ils la vérité ?

 

« Il est clair qu'un tel point de vue est erroné, en ce qu'il isole de façon brutale et absurde chaque moment(bouton, fleur, fruit), alors que l'un amène l'autre, que leur enchaînement est nécessaire, et que chaqueétape ne se comprend que comme maillon d'un processus unitaire.

« Cette égale nécessité constitue seule lavie du tout.

»Cet exemple simple doit nous mettre sur la voie qu'ouvre la dialectique, et en particulier la façon dont ellecomprend l'histoire de la philosophie.

Un système ne réfute pas plus l'autre que la fleur ne réfute le bouton.Chaque doctrine n'est qu'un moment unilatéral de la vie du tout, de l'exposition et la compréhension de lavérité.

Le bouton n'est pas « faux », il est insuffisant, il est amené nécessairement à être dépassé, nié par lafleur.

Mais celle-ci est littéralement incompréhensible, impossible sans le bouton dont elle conserve quelquechose.On peut dire que le fruit est virtuellement contenu dans le bouton, comme l'homme est déjà contenu dansl'embryon.

Mais cette totalité ne s'est pas encore déployée, n'a pas atteint sa vérité, son acmé, il lui manque« la plénitude du détail ».« Le vrai est le tout » signifie donc que comprendre, c'est comprendre la totalité d'un processus, d'unmouvement, dont chaque figure est nécessaire.

Isoler un moment, voire même isoler le résultat, n'est riend'autre que faire violence à la vérité.

Il faut comprendre chaque étape comme résultat (qui nie, dépasse etconserve ce qui l'amène, comme la fleur nie, dépasse et conserve le bouton), mais un résultat qui lui-mêmeest régi par la contradiction et doit relancer le processus (comme la fleur amènera le fruit).

A la conceptiond'une opposition figée et rigide (le vrai s'oppose au faux, telle doctrine à telle autre), Hegel substitue l'idéed'un développement organique.

Chaque moment unilatéral amène nécessairement l'autre, et comprendre lavérité est comprendre le moment comme tel, comme étape, résultat, devenir.« Le vrai est le tout.

Mais le tout est seulement l'essence s'accomplissant et s'achevant moyennant sondéveloppement.

De l'Absolu, il faut dire qu'il est essentiellement résultat, c'est-à-dire qu'il est à la finseulement ce qu'il est en vérité ; en cela consiste proprement sa nature qui est d'être réalité effective, sujetou développement de soi-même.

»Hegel combat donc la philosophie romantique, celle de l'enthousiasme, du sentiment, de l'immédiat.

Il combatune fausse profondeur, qui se gargarise de grands mots (l'Absolu, Dieu, etc.) et à qui manque « la douleur, lesérieux et la patience du négatif ».

La profondeur ici n'est que le vide, le refus du travail, le refus decomprendre comment l'esprit, la conscience, la vérité se développent, c'est-à-dire se produisent eux-mêmes.« Si je dis : "tous les animaux", ces mots ne peuvent passer pour l'équivalent d'une zoologie ; avec autantd'évidence, il apparaît que les mots de divin, d'éternel, d'absolu, n'expriment pas ce qui est contenu en eux,et de tels mots n'expriment en fait que l'intuition entendue comme l'immédiat.

»Or Hegel en disant « Le vrai est le tout » ou encore « Le vrai est le devenir de soi-même » entend restaurerles droits de la médiation.

L'immédiat, le simple, c'est le non encore développé, (ce qu'on pourrait comparerau bouton, à l'embryon), c'est-à-dire ce à quoi manque la détermination, le détail, la vérité.Contre la fadeur de l'immédiat, Hegel entend restaurer les droits du système, seul apte à reprendre à soncompte le développement de la vérité.La Phénoménologie de l'esprit tente d'exposer l'histoire de la conscience et de son développement de sondegré le plus humble (la certitude sensible) à sa vérité (le savoir absolu).

Comprendre la conscience, et cequi l'amène à ce qu'elle est réellement, c'est retracer son devenir et surtout la nécessité de celui-ci.Dire par exemple pourquoi l'on passe nécessairement de la conscience désirante au fameux épisode de lalutte à mort pour la reconnaissance, c'est-à-dire du désir à la conscience de soi.

Il faut pour cela séjournerdans chaque expérience que la conscience fait, et dévoiler les enjeux, et, à la fois, la vérité et l'unilatéralitéde cette expérience.Les Leçons sur la philosophie de l'histoire (1837) tentent de comprendre la totalité de l'histoire humainecomme la réalisation de l'idée de liberté.

Si cette idée est présente dès l'empire perse et du despotisme quiconçoit qu'un seul est libre, elle se développe au travers de la cité grecque (plusieurs sont libres) jusqu'à soncomplet déploiement dans l'État prussien où enfin l'État se fonde sur l'idée que l'homme en tant qu'homme estlibre.A chaque point du système hégélien, la totalité d'un processus est étudiée, chaque étape est comprisecomme expérience ou moment contradictoire qui se verra à la fois achevé et dépassé par le moment suivantdu processus.

Si « le vrai est le tout », c'est que ce qui disparaît n'est pas inessentiel ou faux.

Rien nepréexiste à sen exécution, rien n'est réel qui n'ait à se manifester, se déployer.

Ce qui importe n'est donc pastelle étape prise isolément, mais le mouvement même qui enchaîne ces étapes« La Manifestation est le mouvement de naître et de périr, mouvement qui lui-même ne naît ni ne périt, maisqui est en soi, et constitue la réalité effective et le mouvement de la vie de la vérité.

»Voilà pourquoi la philosophie, qui est savoir du vrai, est compréhension des mouvements, des manifestations,des contradictions.« L'élément de la philosophie est le processus qui engendre et parcourt tous ses moments, et c'est cemouvement dans sa totalité, qui constitue le positif etla vérité du positif.

»Il s'agit de la définition même d'un système, c'est-à-dire d'un ensemble théorique qui prétend ne rien laisser àl'extérieur de lui-même, mais au contraire pouvoir intégrer, comprendre, ressaisir la totalité de la vie.Hegel s'était donné pour tâche de « penser la vie ».

La vie est saisie comme processus, mouvement, ce quiinterdit d'isoler un moment et de l'opposer simplement aux autres.

« Le vrai est le tout » signifie que lemouvement prévaut sur ses étapes, que le devenir est au moins aussi important que ce à quoi il amène, etqui ne peut se comprendre sans lui.La dialectique a reçu bien des définitions au cours de l'histoire de la philosophie, de Platon à Hegel.

Cedernier a mis au jour sa compréhension moderne (dont héritera Marx).

Elle consiste à mettre en avant les. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles