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La vérité n'est-elle que scientifique ?

Publié le 22/02/2012

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Par exemple, aux yeux des Grecs, la valeur des mathématiques ne dépend pas seulement de la perfection de leur objet, elle est aussi liée à leur côté logique, à la rigueur de leurs démonstrations. La logique suppose au départ qu'il y a des propositions vraies et des propositions fausses et qu'on ne peut raisonner sans suivre les principes d'identité (A est A), de contradiction (une proposition ne peut être en même temps vraie et fausse), du tiers exclu (une proposition est soit vraie, soit fausse : il n'y a pas de juste milieu possible).
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« Si la métaphysique était une science, elle mettrait tout le monde d'accord, comme on le voit en mathématiques eten physique.

Or, les métaphysiciens se chamaillent comme des chiffonniers.

Une idée est-elle à peine lancée qu'uneidée contraire lui est aussitôt opposée.

En lice à ma gauche les chevaliers du caractère fini du monde, à ma droiteceux du caractère infini.

Les lances sont les arguments, les armures sont la rhétorique, mais tous les chevaliersfinissent à terre.

C'est à cela d'ailleurs que l'on reconnaît un métaphysicien: à son air d'éclopé.

La métaphysique estun tournoi sans vainqueur.

Comment d'ailleurs pourrait-il en être autrement puisque l'expérience ne peut départagerles uns et les autres?La raison est avide de totalité, car elle juge mesquine la limitation à un domaine déterminé.

Mais le monde commetotalité, selon Kant, n'est pas connaissable; il est juste pensable.

On ne connaîtra jamais le monde entier. III - Et cette démonstration repose forcément sur de l'indémontrable, c'est à dire sur une croyance.

On ne peutdémontrer qu'en partant d'hypothèses, elles-mêmes indémontrables.

La science a donc pour but de dissiper despréjugés mais repose sur de l'indémontrable, des croyances. Toute démonstration suppose des principes ou des présupposés qui ne sont pas eux-mêmes démontrés.

Pour lesdémontrer, il faudrait partir d'autres principes, eux-mêmes indémontrés.

Une démonstration parfaite engagerait dansune régression indéfinie, empêchant la démonstration de commencer puisque les principes recherchés ne sont jamaisatteints.

Démontrer suppose donc d'admettre des propositions premières indémontrées.

C'est là la faiblesse de toutdiscours démonstratif.

Il suffit de contester les points de départ pour annuler la conclusion.«D'où il paraît que les hommes sont dans une impuissance naturelle et immuable de traiter quelque science que cesoit dans un ordre absolument accompli.

Mais il ne s'ensuit pas de là qu'on doive abandonner toute sorte d'ordre.Car il y en a un et c'est celui de la géométrie...» Pascal, De l'esprit géométrique (1658). • Pascal fait remarquer que le modèle démonstratif de la géométrie nous amène dans un cercle vicieux: car ilsuppose que les termes que l'on utilise soient toujours définis de manière claire et distincte.

Or, pour définir unterme, il faut d'autres termes: on entre ainsi dans une régression à l'infini dont on ne peut sortir.

Il est donc vain decroire pouvoir tout démontrer.

Seule la géométrie échappe relativement à ce problème.

Non pas parce qu'elleparvient à tout démontrer, mais parce qu'elle «ne suppose que des choses claires et constantes par la lumièrenaturelle».

Mais elle est la seule dans son genre.

Certains domaines du savoir sont donc inaccessibles à la science.

C'est le domaine de la croyance.

Dans cedomaine, la tolérance est de rigueur, car rien ne peut être prouvé.

(ex: on ne peut prouver ou réfuter l'existence deDieu) C'est donc le savoir qui délimite le domaine de la croyance.

On peut tout d'abord noter que le concept deconnaissance tel que l'utilise le sens commun peut garder sa légitimité a condition d'être limité a sa fonction derepère pour l'action et de ne pas prétendre concurrencer la connaissance scientifiques.

Inversement il seraitabsurde de prétendre remplacer toutes les connaissances du sens commun par des propositions de typescientifique. Conclusion: Les sciences modernes ont indiscutablement fourni des critères très puissants pour définirrigoureusement la notion de connaissance.

Mais d'une part il faut se garder de considérer les connaissancesscientifiques comme des absolus: leur statut scientifique implique un caractère hypothétique et la possibilité de lesréviser, et d'autre part il serait certainement réducteur de prétendre appliquer a toutes les démarches de l'esprithumain le modèle de la rationalité scientifique.

La connaissance issue de la fréquentation intime ou de la réflexionintérieure a une validité propre, reste a savoir s'il ne serait pas souhaitable de réserver a ce type de connaissance leterme de croyance conformément a la distinction critique de Kant entre raison théorique et raison pratique: « j'ai dusupprimer le savoir pour faire place a la croyance » ** Références : Kant, critique de la raison pure Platon, Ménon Platon, La République (fin du livre VI et début du livreVII, Le soleil la ligne la caverne, pour bien situer la croyance ou conviction) Brochard, De l'erreur, pages 104 et 151.Alain, Définitions, 72 Positivisme. »

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