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La vie des formes

Publié le 08/10/2012

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Henri Focillon nait à Dijon en 1881 et meurt dans le Connecticut aux Etats-Unis en 1943.  Fils d’un graveur, il fut directeur du musée des Beaux Arts à Lyon et professeur d’Histoire de l’art d’abord à la Sorbonne et plus tard à l’université de Yale aux Etats-Unis, où il choisit de s’exiler jusqu’à la fin de sa vie. Parallèlement à ces activités, il est l’auteur de plusieurs ouvrages théoriques sur l’art : en effet son esprit curieux le porta à s’intéresser aussi bien à l’art de son temps, qu’à l’art médiéval ou encore à l’estampe japonaise.  George Kubler, un ancien élève de Focillon, nous apprend que sa méthode en tant qu’enseignant d’histoire de l’art consistait à « s’associer à ses élèves comme collaborateurs plutôt que de les plier à la hiérarchie « (George Kubler, L’enseignement d’Henri Focillon dans Relire Focillon). En effet Focillon eut un rôle novateur dans l’enseignement : il institua à Paris comme à Lyon et plus tard aussi à Yale, des « groupes d’étudiants « ; ces groupes avaient pour but de préparer les élèves de l’université à s’associer aux professeurs dans des recherches avancées. L’original...

« contemporains.

Il se place notamment contre Taine, Panofsky, Male, Wölfflin et Riegl.  A travers la phrase empruntée à Balzac « Tout est forme, même la vie est forme », l'auteur nous présente l'intention derrière son ouvrage : dégager les logiques sous lesquelles apparait et se métamorphose la forme, et ses caractéristiques en tant qu'entité à la fois autonome et à la fois rattachée à un sens, ainsi que les liens qui unissent la forme et ses possibles interprétations.

Une fois ces éléments identifiés, la question ultime que se pose Focillon est : dans la vie d'une forme et lors de ses transformations multiples, quelle est la part de nécessité et quelle est la part de liberté?    Dans le premier chapitre intitulé Le monde des formes, l'auteur se pose le problème de la définition de l'oeuvre d'art, problème qui, comme lui-même le souligne, avait déjà été posé précédemment dans l'histoire de l'art.

A cet égard, Focillon précise que la réponse à cette question varie : selon que la personne soit l'artiste, le commanditaire ou un simple observateur, chacun aura des attentes et des besoins différents, donc une définition différente de ce qu'est l'oeuvre d'art.

Mais il ajoute ici à cette définition une notion-clé : bien qu'elle soit à la fois matière et esprit, l'oeuvre d'art est avant tout une forme.  Quelles sont les caractéristiques de cette forme pour Focillon? Elle est avant tout dynamique, elle est définie par l'espace qui l'entoure et en même temps elle définit l'espace autour d'elle, ainsi que d'autres espaces possibles : « Elle est stricte définition de l'espace mais elle est suggestion d'autres formes.

Elle se continue, elle se propage dans l'imaginaire, ou plutôt nous la considérons comme une sorte de fissure, par laquelle nous pouvons faire entrer dans un règne incertain, qui n'est ni l'étendu, ni la pensée, une foule d'images qui aspirent à naitre. » Comme les formes qui sont générées dans la nature, la forme de l'oeuvre d'art est vivante, et à son tour elle génère d'autres formes.

C'est avec le même regard que le biologiste aurait pour un organisme vivant que Focillon scrute cette forme et son devenir.  D'autre part, la forme est matière : par sa nature plastique elle est profondément ancrée dans le réel, car elle est « mesure de l'espace ».    Or, dès que la forme apparaît, nous sommes tentés de lui attribuer un sens, de lui faire correspondre une. »

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