La vie des formes
Publié le 08/10/2012
Extrait du document
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contemporains.
Il se place notamment contre Taine, Panofsky, Male, Wölfflin et Riegl.
A travers la phrase empruntée à Balzac « Tout est forme, même la vie est forme », l'auteur nous présente
l'intention derrière son ouvrage : dégager les logiques sous lesquelles apparait et se métamorphose la forme,
et ses caractéristiques en tant qu'entité à la fois autonome et à la fois rattachée à un sens, ainsi que les liens
qui unissent la forme et ses possibles interprétations.
Une fois ces éléments identifiés, la question ultime que
se pose Focillon est : dans la vie d'une forme et lors de ses transformations multiples, quelle est la part de
nécessité et quelle est la part de liberté?
Dans le premier chapitre intitulé Le monde des formes, l'auteur se pose le problème de la définition de l'oeuvre
d'art, problème qui, comme lui-même le souligne, avait déjà été posé précédemment dans l'histoire de l'art.
A
cet égard, Focillon précise que la réponse à cette question varie : selon que la personne soit l'artiste, le
commanditaire ou un simple observateur, chacun aura des attentes et des besoins différents, donc une
définition différente de ce qu'est l'oeuvre d'art.
Mais il ajoute ici à cette définition une notion-clé : bien qu'elle
soit à la fois matière et esprit, l'oeuvre d'art est avant tout une forme.
Quelles sont les caractéristiques de cette forme pour Focillon? Elle est avant tout dynamique, elle est définie
par l'espace qui l'entoure et en même temps elle définit l'espace autour d'elle, ainsi que d'autres espaces
possibles : « Elle est stricte définition de l'espace mais elle est suggestion d'autres formes.
Elle se continue,
elle se propage dans l'imaginaire, ou plutôt nous la considérons comme une sorte de fissure, par laquelle nous
pouvons faire entrer dans un règne incertain, qui n'est ni l'étendu, ni la pensée, une foule d'images qui aspirent
à naitre. » Comme les formes qui sont générées dans la nature, la forme de l'oeuvre d'art est vivante, et à son
tour elle génère d'autres formes.
C'est avec le même regard que le biologiste aurait pour un organisme vivant
que Focillon scrute cette forme et son devenir.
D'autre part, la forme est matière : par sa nature plastique elle est profondément ancrée dans le réel, car elle
est « mesure de l'espace ».
Or, dès que la forme apparaît, nous sommes tentés de lui attribuer un sens, de lui faire correspondre une.
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