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la violence de l'état est-elle nécessaire au maintenant de l'ordre social

Publié le 11/02/2013

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CORRIGES ET PLANS page 1 2 3 4 « Il n'est pas impossible que le sport soit l'idéologie d'un monde qui ne croit plus en rien. « Qu'en pensez-vous ? La ville est-elle à l'origine de la violence urbaine ? L'écologie s'oppose-t-elle aux desseins de l'homme qui a vocation à transformer son environnement ? C'est aux pouvoirs publics de restaurer le lien social. « Qu'en pensezvous ? 5 La violence peut-elle être légitime ? « Façonné par le temps des médias, le citoyen s'embrouille et la 6 démocratie s'affaiblit. « « La France est malade car le travail perdu la centralité qui devrait 7 être la sienne. « Cette société n'a rien à faire des vieillards sans force de travail 8 utilisable... La fonction des vieux c'est d'attendre la mort. De plus en plus souvent à l'hôpital car personne n'en veut ! «. « Notre société est malade de ses remèdes «. Considérez-vous cette 9 affirmation comme une provocation, une réalité ou une gageure ? La devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité « garde-t-elle un 10 sens aujourd'hui ? 11 L'allongement de l'espérance de vie, espoir ou cauchemar ? 12 L'intégration républicaine fonctionne-t-elle encore face à la diversité culturelle ? Le développement économique s'est réalisé contre la nature. Il doit se faire maintenant avec la nature en tenant compte d'un certain nombre 13 de préoccupations (sociales, environnementales....). Qu'en pensez-vous ? 2 8 12 16 19 20 22 23 29 35 40 41 43 1 « Il n'est pas impossible que le sport soit l'idéologie d'un monde qui ne croit plus en rien. « Qu'en pensez-vous ? Fiche repère Niveau de difficulté 4/5 Sujet un peu difficile, à la fois sur le sport et sur la crise des valeurs dans notre société ; la difficulté réside dans le risque d'un hors sujet si l'on ne traite que le sport. Difficulté aussi liée à l'ampleur du sujet : on se limitera dans ce genre de sujet au monde occidental, auquel semble renvoyer la phrase « un monde qui ne croit plus en rien «), même si des remarques concernant les pays du Sud, où les problèmes sont sensiblement différents, peuvent trouver leur place. Le sujet est vaste, et le circonscrire aux pays du Nord est ici indispensable. Points de contenu Ce n'est pas tant un sujet sur le sport, mais sur la place du sport dans nos société et sur les valeurs de nos sociétés. Un sujet qui suppose un peu de hauteur, car il faudra évoquer la crise des valeurs et ses incidences sur les comportements sociaux. Points de méthode Sujet qu'il faut travailler impérativement pour le reformuler, afin de bien le cerner et construire une problématique cohérente. L'opinion émise, avec précaution (« il n'est pas impossible que... «, n'en est pas moins nette et désabusée : il faudra la discuter. On entrevoit alors le plan classique : « Effectivement... mais ... «. Le sujet est dans le télescopage de deux termes apparemment sans rapport : le terme idéologie renvoie à idées (politiques ? religieuses ? philosophiques ?), celui de sport au corps, au physique. De nombreux sujets reposent sur cette manière paradoxale d'affirmer quelque chose. Il ne faut pas se laisser déstabiliser : reformuler le sujet c'est le poser avec ses propres mots. I - S'approprier le sujet en le questionnant : 20 à 30 minutes Méthode : Matériellement, on peut privilégier la feuille au format 21/29, en inscrivant le sujet au centre de la feuille, et en l'entourant progressivement de toutes les questions qu'il suscite, de façon à avoir sous les yeux l'ensemble des idées : c'est la prise de notes en arborescence (en arbre) : l'idée centrale est le tronc, duquel partent des branches qui peuvent se sous diviser en branches plus réduites. Chaque idée nouvelle vient alors s'inscrire à partir d'une nouvelle flèche issue du sujet inscrit au centre de la feuille, sauf si elle concerne une idée déjà inscrite, qu'elle vient alors compléter : on évitera ainsi d'avoir trop de pistes qui risquent de rendre l'élaboration du plan difficile. On peut aussi lister les idées au fur et à mesure : il faudra ensuite les regrouper en leur attribuant le même numéro par exemple. 1) Le sport soit l'idéologie...Le sport est-il une idéologie ? Le sport est pourtant d'abord une activité physique. Le mot idéologie est sans doute excessif : mais que signifie cette formule ? Le sport occuperait la place des idéologies qui ne mobilisent plus les citoyens ? Mot clé : idéologie : système d'idées, de croyances, de doctrines. Une religion (christianisme), une philosophie (stoïcisme), une organisation sociale et politique fondée sur des valeurs (le communisme) sont des idéologies. Les deux termes semblent éloignés, et le début de la phrase (il n'est pas impossible que...) souligne que l'idée est peut-être excessive, mais pas à exclure : on pense à la « gloire « d'une Zidane, au « culte « du corps 2 parfait. On sait aussi que le sport véhicule des valeurs (sens de l'effort, respect des règles fixées, de l'adversaire. Les activités sportives organisées pour les jeunes par les collectivités locales notamment renvoient à un souci d'éducation, à certaines valeurs (effort, respect de l'adversaire, ...) : peut-on parler là d'idéologie ? 2) Un monde qui ne croit plus en rien ... : de quoi s'agit-il ? Nos sociétés ne croient-elles plus en rien ? Les religions, les idéologies semblent effectivement reculer dans les sociétés occidentales, sociétés matérialistes, qui semblent essentiellement préoccupées d'accéder à la consommation. Le sujet semble bien concerner les pays riches, même si ces maux aussi atteindre certains pays du Sud. Définir des mots isolés est souvent paralysant. Il est préférable de questionner le sujet, de façon à être d'emblée dans une démarche ou une recherche problématisée. Notion-clé : La problématique est une façon dynamique de parler d'un problème de société. Elle doit préciser la manière d'envisager la question, le problème soulevé, et par conséquent suggère la manière dont on va y répondre. La problématique ici a été amorcée en développant l'affirmation, la thèse de l'auteur, en l'illustrant, en cherchant son bien-fondé : c'est la première étape. Mais cette affirmation est proposée pour être discutée, nuancée. Il faut donc chercher dans une deuxième étape les arguments qui la contredisent, et la discuter point par point. Chaque argument sera repris, discuté, contesté. Méthode Dans cette première étape du travail, s'obliger à bien aller dans le sens de l'opinion évoquée, de la thèse soutenue par l'auteur de la citation, sans trop penser tout de suite à la contradiction, aux contre arguments qui peuvent surgir et qu'on va au contraire développer dans la deuxième étape en construisant la problématique. S'imposer systématiquement de chercher les raisons qui font dire à quelqu'un « Il n'est pas impossible que le sport soit l'idéologie d'un monde qui ne croit plus en rien « pour bien comprendre et s'approprier le sujet. Se demander : « De quoi parle-t-il ? « II - Poser une problématique et chercher les idées : 60 à 70 minutes Méthode Matériellement, on peut prendre une deuxième feuille sur lequel on replace en son centre le sujet, et dont les branches, reprenant les idées de la première feuille, vont chercher les contre exemples, les éléments contradictoires : au fur et à mesure que les idées, viennent, on peut donc les noter sur l'une ou l'autre feuille, selon qu'elles correspondent à la thèse de l'auteur, ou à sa discussion. C'est du temps gagné car les idées se classent au fur et à mesure Reprise critique des deux points évoqués ci-dessus : 1) Face au sport présenté comme une religion, on pense alors au sport spectacle, au sport business, qui n'a rien à voir avec une religion, et qui dans ses compétitions entraîne parfois l'usage de drogue, la tricherie, etc. Le sport s'est d'autre part développé comme pratique, comme activité physique que s'imposent les habitants des pays riches qui souffrent de plus en plus d'obésité ou veulent soigner l'image de leur corps : il s'agit donc d'un souci de santé ou d'image. Les collectivités locales qui organisent des activités physiques le font dans un souci de santé publique indispensable de nos jours. Méthode Faire un lien à chaque fois que c'est possible avec les politiques locales ; vous devez savoir que des activités sportives sont organisées ou soutenues par votre commune. 3 2) Par ailleurs, on ne peut pas plus affirmer catégoriquement que les hommes ne croient plus en rien : des valeurs sont réaffirmées chaque jour : les valeurs traditionnelles (famille, amitié), mais aussi les valeurs républicaines, les droits de l'homme, etc. Les religions elles-mêmes semblent retrouver une force nouvelle, et les regards se tournent depuis plusieurs décennies déjà vers l'Orient (bouddhisme, sagesse orientale). Certains annoncent même un affrontement entre deux civilisations opposant deux religions : judéo-chrétienne et islamique. Méthode : Aucun sujet ne peut se limiter à une simple illustration d'une pensée, d'une affirmation. Il s'agit toujours de préciser, de discuter un point de vue, de montrer la complexité des questions soulevées qui se réduisent rarement à des affirmations péremptoires : cela revient à privilégier souvent le plan en deux parties. On parvient alors à construire une problématique : 1 - Effectivement.... A - Nos sociétés apparaissent beaucoup moins « croyantes « que celles qui les ont précédées, du fait du vide laissé par la régression des pratiques religieuses ou des désillusions laissées notamment par la faillite des idéologies communistes sur le modèle de l'ex-URSS. Elles semblent bien ne plus croire en rien et ne se préoccuper que d'améliorer leur vie quotidienne dans une société de consommation triomphante, au moins pour ceux qui y ont accès. B - De ce fait, le sport semble occuper une place démesurée et peut apparaître comme la seule activité rassembleuse, identificatrice, porteuse de valeurs, au niveau local, national ou international. La passion autour du sport semble parfois l'écho de celle que l'on trouvait dans les églises ou dans les meetings politiques. 2 - Pourtant... A - On ne peut pas réduire le sport à une idéologie : c'est aussi un spectacle où l'argent tient une place de plus en plus importante, c'est aussi un exercice physique répondant à un souci de santé dans un monde de sédentaires où il apparaît comme indispensable. B - Et on peut pas non plus dire que les hommes ne croient plus en rien : des valeurs sont fortement proclamées dans nos sociétés (Droits de l'homme, valeurs républicaines, défense de l'environnement...) qui sont présentes dans les débats de sociétés, dans les choix politiques que les citoyens ont à faire lors d'élections ou qu'ils mettent en oeuvre dans la vie associative. Les valeurs religieuses restent également fortement présentes et n'ont pas disparu. Méthode Comme pour toute affirmation, il s'agit de la discuter, de la nuancer. On retrouvera fréquemment la problématique suivante : 1 - Effectivement, on peut dire que 2 - Mais il faut aussi reconnaître que La problématique clairement posée permet alors de compléter les développements déjà posés, de chercher d'autres exemples : le cadre est fixé, le sujet est compris et la manière dont on va le traiter se précise : chaque « branche « sur la feuille de papier s'alourdit de mots, de notions, de noms propres renvoyant à un exemple. Méthode Votre travail doit être argumenté, illustré : chiffres précis, dates précises ne sont pas indispensables, mais vous ne devez pas vous en tenir à des généralités vagues. Votre problématique sera convaincante si elle s'appuie sur des raisonnements, l'évocation de faits, de références, d'exemples. 4 III - Rédiger : 90 minutes, y compris 10 minutes de relecture Méthode L'introduction, la conclusion seront rédigées au brouillon, et éventuellement tel passage qui fait problème. Mais le temps imparti ne permet pas de rédiger entièrement au brouillon. Pour le reste, il faut donc avoir, à partir du brouillon, organisé ses idées pour savoir dans quel ordre on présentera tous les éléments qui correspondent à chaque partie. On peut les numéroter en les regroupant. L'introduction doit poser le sujet, et annoncer le plan. Poser le sujet peut se faire en évoquant un fait, une situation, qui l'illustre. Il faut ensuite reformuler le sujet, l'expliciter pour que le correcteur constate rapidement qu'il est bien compris. Annoncer le plan ne signifie pas faire un résumé de tout ce qui va suivre, mais exposer la manière, la démarche que l'on va suivre pour le traiter, la thèse que l'on va soutenir. Une transition rapide annoncera clairement le passage de la première partie à la deuxième. La conclusion doit reprendre l'essentiel de la démarche suivie, en quelques lignes, dans des termes qui peuvent être assez proches de ceux de l'introduction, mais élargissent si possible le sujet. Sauter une ligne entre chaque étape : après l'introduction, après la première partie, avant la conclusion. Introduction Les manifestations qui ont suivi la victoire des « Bleus « à la Coupe du Monde de football en France en ont montré, s'il en était besoin, à quel point le sport occupe une place considérable dans nos sociétés. On n'avait pas vu tel rassemblement à Paris depuis la Libération en 1944 : plus d'un million de personnes s'était déplacé pour fêter les vainqueurs. Peu d'autres circonstances sont susceptibles de rassembler autant de personnes. Peut-on pour autant affirmer que le monde dans lequel nous vivons ne croit plus en rien, et que le sport reste la seule activité qui passionne, qui mérite notre passion ? Il est vrai que le XXème siècle, dans les pays du Nord, a vu l'affirmation puis la régression des grandes causes religieuses et politiques, et que le sport peut, par certains aspects, apparaître comme la seule cause qui subsiste, qui soit susceptible de rassembler les hommes, Pourtant, nous montrerons que le sport n'est pas qu'un ensemble de valeurs auxquelles nous croirions et que les hommes d'aujourd'hui ne sont pas totalement sans conviction et sans causes à défendre. I - Il est vrai que ce monde ne croit plus en grand chose Il est incontestable que les croyances des siècles passés apparaissent obsolètes et que celles du XXème ont amené de nombreuses désillusions. Les églises sont de moins en moins fréquentées, certaines sont même fermées, et les pratiquants sont beaucoup moins nombreux qu'il y a un demi-siècle. Les rites religieux (baptêmes, mariages à l'église, rites mortuaires) sont de moins en moins fréquents, même s'ils persistent. Un monde plus rationnel, où la science fournit des explications aux faits constatés, le décalage entre les modes de vie d'une société de consommation et les exigences de religions imposant des règles strictes (préservatif fortement déconseillé par l'Eglise) ont entraîné une diminution notable des pratiques religieuses. La croyance en Dieu est beaucoup moins fréquente qu'autrefois et la religion n'a indéniablement plus la place qu'elle avait autrefois. Politiquement, les désillusions ont été grandes. Le marxisme, qui a été l'idéologie politique principale de ce siècle, au Nord mais aussi au Sud, s'est effondré en 1989 après avoir engendré des massacres effroyables. Nombreux ont été ceux qui ont cru au « grand soir « : ce n'est plus le cas aujourd'hui, et la Chine elle-même semble n'avoir plus qu'un désir de consommation. Les nationalismes, causes de millions de morts, peuvent apparaître également comme une référence dépassée à l'heure de l'Europe ou de la mondialisation. 5 et que le sport occupe une place laissée vacante : Transition Sport business Croyances d'hier Et d'aujourd'hui Face à ce recul des idéologies, le sport peut apparaître comme la seule activité rassembleuse, identificatrice, porteuse de valeurs diverses, individuelles et collectives. Le mérite, l'effort, la performance, la solidarité dans l'équipe sont des valeurs portées par le sport, qui ne fait pas référence aux origines sociales ou ethniques des sportifs. On évoquera les « dieux du stade «, on fêtera les champions comme des héros. La Coupe du monde, des matchs locaux rassemblent une ville, un pays. La « ferveur « dans les stades semble rassembler et remplacer la ferveur des églises, rassemblant tous les supporters face aux sportifs devenus dieux du stade et de la ville Rites, drapeaux, chants : le sport a son cérémonial, ses rites, et l'on est frappé par la place solennelle qu'il occupe dans nos sociétés. Un président de la république et son premier ministre vont assister de concert à un match de foot, vont décorer les vainqueurs comme on décore des hommes méritants. Quand il n'est pas celui des champions, le sport peut apparaître comme organisant une forme de culte du corps, auquel nous sacrifions le dimanche matin, en lieu et place des offices religieux. Pour autant on ne peut dire que ce monde "croit" au sport et en rien d'autre Plutôt qu'une idéologie, une croyance, le sport apparaît de plus en plus comme un business, un énorme spectacle où l'argent, la corruption, les tricheries liées au dopage ôtent toute possibilité d'en faire une valeur. Les dérives financières sont nombreuses, des sont dépensées par des clubs pour « acheter « des joueurs, ou pour obtenir l'exclusivité de la retransmission d'un match. Tout est bon pour gagner un maximum d'argent, et les valeurs sportives semblent avoir bien pâli avec les dérapages nombreux liés aux dopages et tricheries. Personne n'est dupe, et des matchs amicaux voient parfois les supporters s'affronter violemment, des arbitres sont brutalement pris à parti, par les joueurs ou par les spectateurs. Les Jeux Olympiques eux-mêmes sont l'objet d'enjeux financiers colossaux mais aussi politiques : les valeurs du sport sont parfois bien éloignées des manifestations sportives où le chauvinisme, la violence s'emparent non seulement des gradins mais aussi du stade lui-même qui n'est plus alors le lieu de comportements respectueux de l'adversaire, d'un égal, mais l'instrument de pulsions fanatiques bien loin des valeurs sportives. D'un autre côté, les croyances qu'on croyait mortes réapparaissent, violemment parfois, dans des formes qui peuvent paraissent inquiétantes. L'intégrisme, le fondamentalisme, le traditionalisme : autant de termes qui soulignent la persistance d'une pratique religieuse forte, dure, quelquefois intransigeante. D'autres se tournent vers des religions plus lointaines, recherchant dans d'autres fois un « supplément d'âme «, une certaine spiritualité. On note aussi les sectes qui se multiplient, souvent manipulées par des affairistes mais s'appuyant sur un besoin de croire en quelque chose, ou de trouver une communauté. Politiquement, des nationalismes, parfois exacerbés et intolérants, ressurgissent en Europe et dans le monde : les revendications identitaires, nationales ou régionales, montrent que ces idéologies identitaires lesquelles ? restent fortes. Irlandais, basques, corses, pour ne citer que des exemples français ou proches de la France montrent que des individus sont prêts à se battre pour une culture, une identité, même si ces luttes sont parfois menées aussi pour des raisons plus matérielles. Enfin, l'on observe aussi la montée de valeurs qui attirent ceux qui rejettent les idéologies traditionnelles et leurs partis : l'humanitaire, l'écologie, les droits de l'homme n'ont jamais autant mobilisé, notamment les jeunes, et sont autant de "causes" auxquelles croient nos sociétés. Causes foisonnantes, multiformes, parfois très confuses, elles n'en sont pas moins des convictions pour ceux qui les portent, et rencontrent un indéniable succès dans les pays 6 riches, chez ceux qui désirent donner du sens à une société qui semble ne chercher que son confort. La défense d'une dignité humaine, le souci d'une plus grande égalité entre les hommes (et les femmes), la préoccupation des générations à venir : autant de combats qui montrent que ce monde croit encore en quelque chose. Dans le cadre de partis traditionnels ou dans des mouvements comme l'altermondialisme, dans la construction d'un espace européen défini par des valeurs propres sont présentes les convictions de nos sociétés. Conclusion Nos sociétés qui s'appellent elles-mêmes "de consommation" ne sont pas sans manifester qu'elles aspirent à autre chose que cette consommation, et génèrent des valeurs, comme toutes les autres. Les mutations qu'elles rencontrent exacerbent les valeurs traditionnelles, et suscitent de nouvelles interrogations. De nouvelles technologies exigent de nouveaux débats. De nouvelles expressions artistiques véhiculent ces valeurs tâtonnantes ou fortes. Mais si le sport occupe une place qui peut paraître parfois excessive, on ne peut pas dire qu'il soit l'idéologie d'un monde qui ne croit plus en rien, même s'il est parfois difficile de dire précisément en quoi ce monde croit. 7 La ville est-elle à l'origine de la violence urbaine ? 1 - Circonscrire le sujet Ce sujet peut aussi bien être traité à l'écrit (dissertation ou questions) qu'à l'oral. La formulation du sujet semble répétitive ; elle paraît interroger une évidence : la ville elle-même serait la cause de la violence qu'on y trouve ? N'y a-t-il pas d'autres causes ? 2 - Trouver la problématique Le sujet revient à s'interroger sur les causes de la violence qui se développe dans les villes et qui contribue au sentiment d'insécurité dont parlent les médias. Il doit assez vite apparaître que la violence n'est pas uniquement le fait de la concentration et de l'organisation urbaine car l'on évoque souvent les problèmes de chômage, de drogue, de démission parentale, etc. Une fois ces causes recensées, on pourra répondre à la question : la ville est-elle à l'origine, c'est-à-dire la cause première ? 3 - Rechercher des idées Dans ce type de sujet, plusieurs thèmes se retrouvent. Une analyse complète doit renvoyer aux problèmes causés par la ville en elle-même : 1 - les progrès technologiques et la construction de tours ou de barres d'immeubles ont entraîné concentration verticale et anonymat ; l'espace urbain moderne ne facilite pas les régulations sociales telles qu'elles se vivaient dans un quartier où les gens se connaissaient ; 2 - les politiques urbaines menées par les pouvoirs publics, l'État et les collectivités locales, par les élus, qu'elles soient préventives avec les travailleurs sociaux ou répressives avec les polices, pas plus que les réactions de la société civile, organisée en associations ou simples citoyens, n'ont empêché la montée d'un sentiment croissant d'insécurité ; 3 - cela étant dit, quelles que soient son architecture et les politiques menées, la ville a souvent été considérée comme le lieu du pouvoir, de la culture, mais aussi souvent dénoncée comme celui de toutes les perditions, des mauvaises fréquentations, de l'ivrognerie, des émeutes, de la violence. Mais l'analyse doit aussi évoquer : 4 - l'évolution de la famille : les femmes au travail sont moins présentes au foyer, le père qui n'assume pas toujours son autorité, l'éducation moins autoritaire, plus permissive n'est pas sans incidence sur les problèmes que rencontrent certains quartiers ; 5 - la société de consommation : les supermarchés, souvent lieux de rendez-vous des jeunes, sont les temples de la consommation et les lieux de tentation pour ceux qui n'ont pas les moyens financiers de s'acheter ce qui s'y étale, ce que vante la publicité ; 6 - le problème du chômage : le taux de chômage est nettement plus élevé dans les quartiers difficiles où, en l'absence de mixité sociale, se retrouvent dans les mêmes lieux ceux qui cumulent les difficultés et qui y développent une économie parallèle telle que celle de la drogue ; 7- la crise des valeurs dans une société où la religion n'a plus la place qu'elle occupait autrefois, où les valeurs morales apparaissent sans fondement et la corruption, politique et économique, la règle ; 8 - les loisirs : insuffisants ou inaccessibles, notamment pour certains jeunes, en dépit des efforts faits par de nombreuses communes pour développer les activités culturelles et sportives pour ceux qui ne peuvent accéder aux structures privées. 8 4 - Établir un plan À partir de la problématique et des idées rassemblées, on peut construire un plan détaillé, qui va servir de guide pour rédiger la composition. Il faut donc trancher, et donner à ces différentes causes leur place:laquelle paraît être à l'origine de la violence ? Le choix peut sembler difficile, toutes les causes jouant un rôle. Si on attend de chaque candidat qu'il évoque chacune de ces causes, il a toute liberté pour les présenter comme il l'entend, à condition que son argumentation soit claire. Vous ne pouvez pas nommer une cause comme essentielle, par exemple le chômage, et ne pas expliquer par quels mécanismes il vous paraît être déterminant. Inversement, si vous minimisez le rôle de la famille, mais en parlez très longuement, votre travail ne sera pas cohérent. Introduction : 2 Première partie : La ville, et surtout la grande ville, semble bien entraîner des violences : 3 puis 1 Deuxième partie : Mais d'autres facteurs amplifient cette violence : 6,5 puis 4,7 et 8 5 Corrigé : Introduction actualité du sujet problématique annonce du plan Les politiques urbaines menées par les pouvoirs publics nationaux et locaux, qu'elles soient préventives avec les travailleurs sociaux ou répressives avec les polices, pas plus que la société civile, associations ou simples citoyens, n'ont empêché la montée d'un sentiment croissant d'insécurité et celle d'une délinquance incontestable dans les villes. Son évaluation est parfois contestée, mais tous reconnaissent une délinquance en augmentation, notamment chez les jeunes. La ville est-elle donc fondamentalement violente ? Même si des formes de violence semblent se généraliser à tout le territoire, et donc déborder la ville elle-même, les chiffres semblent indiquer que la violence est surtout urbaine. La ville est-elle inévitablement violente ? Génère-t-elle par son organisation même des situations de délinquance ? Ou y a-t-il d'autres causes qui expliquent les violences urbaines ? Une première partie tentera de montrer que la ville génère indubitablement des formes de violence. Mais une seconde s'attachera à montrer que d'autres causes participent également à l'émergence des violences urbaines. Partie 1 introduction La ville semble bien avoir à faire depuis toujours avec la violence, plus que l'espace rural. Et la ville moderne semble avoir ajouté des facteurs aggravants sous partie 1 : la ville historiquement violente Traditionnellement, et quelles que soient son architecture et les politiques menées, la ville a été considérée comme le lieu du pouvoir, de la culture, mais aussi souvent dénoncée comme celui de tous les dangers, des perditions, des mauvaises fréquentations, de l'ivrognerie, des émeutes, de la violence. Le pouvoir est parfois contesté violemment dans les villes, où l'union fait la force. Haussmann perce à Paris les grands boulevards pour pouvoir réprimer les 9 manifestations qui trouvent dans la ville un écho amplifié par la foule. Mais les grands boulevards deviennent les "boulevards du crime", où les vols et les agressions sont fréquents. Des quartiers entiers ou certains lieux sont plus particulièrement désignés comme engendrant des violences : proxénétisme, trafic de drogue... Au XVIIIème siècle, Jean-Jacques Rousseau pense que l'homme est né naturellement bon, mais que la ville le pervertit. La ville semble donc porter en elle les germes d'une certaine violence, que l'on retrouve à travers les siècles sous-partie 2 : la ville moderne plus violente Aujourd'hui, la ville moderne semble avoir amplifié cette violence. Depuis la révolution industrielle et l'exode rural, la ville a démesurément grossi. Les progrès technologiques, la construction de tours ou de barres d'immeubles ont entraîné une concentration verticale. Des populations qui ne se connaissaient pas se sont retrouvées "entassées" dans des immeubles ne facilitant pas leur cohabitation. La promiscuité engendre des tensions qui vont jusqu'au meurtre quand celui qui ne peut dormir tire sur des jeunes qui discutent bruyamment. L'anonymat n'est pas toujours la règle, mais la vie urbaine et ses transports ne laissent pas toujours le temps ou l'occasion aux adultes de rencontrer leurs voisins. La ville moderne ne facilite pas les régulations sociales telles qu'elles se vivaient dans un quartier où les gens se connaissaient : les adultes connaissaient les enfants du quartier; les commerçants connaissaient leurs parents. La violence surgit donc aussi parce que l'anonymat des villes donne un sentiment d'impunité. Les jeunes s'organisent parfois en bandes violentes, rivalisant de vandalisme, de trafics divers à l'abri des regards, ou parfois en toute impunité, dans le tissu urbain qui leur permet de "jouer" avec la police. Cette forme de violence est indubitablement liée à la ville : à la ville se trouvent les dealers, les clients, le marché, le profit. Autant d'éléments qui exacerbent les tensions liées à ces activités. Notera enfin que la ville n'est pas à l'origine mais attire la violence terroriste : la concentration urbaine a suscité cette violence-là, à son paroxysme le 11 septembre 2001 à New-York. transition : résumé partie 1 annonce partie 2 Banditisme traditionnel et délinquance moderne semblent bien avoir leur origine dans cette concentration des hommes que constitue la ville. Pourtant, lorsque des violences surgissent, d'autres facteurs sont évoqués pour les expliquer. sous partie 1 : des facteurs socioéconomiques Facteurs économiques et sociaux, liés aux problèmes d'emploi dans nos sociétés de consommation, mais aussi facteurs sociétaux, renvoyant à une crise en profondeur de nos sociétés. Le chômage est souvent cité comme une des causes de certaines violences, notamment celles qui sont liées à l'économie parallèle : drogue, trafics divers. Le taux de chômage est nettement plus élevé dans les quartiers difficiles où, en l'absence de mixité sociale, se retrouvent dans les mêmes lieux ceux qui cumulent les difficultés et qui y développent une économie parallèle telle que celle de la drogue. Ceux qui ne trouvent pas de travail, rejetés parfois en raison de leurs origines étrangères, souvent sans diplômes, basculent dans la délinquance pour se procurer les signes distinctifs de l'intégration dans nos sociétés. Quand le travail est introuvable, l'argent facile est tentant. Il suppose des violences. Les supermarchés, souvent lieux de rendez-vous des jeunes, sortes de temples de nos sociétés, sont des lieux de tentation pour ceux qui n'ont pas les moyens financiers de s'acheter ce qui s'y étale, ce que vante la publicité. Comment résister au matraquage publicitaire, à l'étalage qui semble rendre tout accessible ? Le besoin de s'approprier à tout prix ce qui permet d'exister aux yeux des autres entraîne des comportements violents. 10 sous-partie 2 : crise de société Pourtant, certains affirment que les causes sont plus profondes. La misère et les difficultés socio-économiques n'entraînent pas automatiquement la délinquance. Certains estiment que la famille, moins forte qu'autrefois, ne joue plus correctement son rôle éducatif, ne transmet plus une morale sociale. On accuse les femmes qui ont choisi - pas toujours - d'avoir une vie professionnelle. On accuse les pères de ne plus assumer leurs responsabilités. On reproche aux parents, aux éducateurs, et à la société en général un manque d'autorité, de fermeté. Certains ont pu dire que l'élection présidentielle de 2003 s'est "jouée" sur le sentiment que le gouvernement Jospin n'était pas assez ferme avec les délinquants. Si certains se réjouissent que l'éducation soit aujourd'hui, et notamment depuis mai 1968, plus permissive, accordant plus de libertés aux jeunes adolescents, d'autres estiment que les parents trop souvent "démissionnent", renoncent à leur rôle d'adultes éducateurs et protecteurs, dépassés qu'ils sont parfois par les problèmes qu'ils rencontrent, ou dépassés par la violence des jeunes dans l'espace familial. La religion n'a plus la place qu'elle occupait autrefois, contribuant avec l'école à fixer des valeurs morales. Ces valeurs apparaissent à certains sans fondement et la corruption, politique et économique, semble la règle. Les affaires, les médias, certains partis politiques amplifient ce discours. Les loisirs sont insuffisants ou inaccessibles, notamment pour certains jeunes, en dépit des efforts faits par de nombreuses communes pour développer les activités culturelles et sportives pour ceux qui ne peuvent accéder aux structures privées. Chômeurs, inoccupés, sans repères moraux fondés, la violence trouve là un terrain d'élection. Conclusion résumé du développement ouverture : les solutions Si la violence semble indubitablement liée à la concentration urbaine, elle apparaît aussi, par son ampleur, intrinsèquement liée à d'autres problèmes que vivent nos sociétés, crise socio-économique, et plus largement crise sociétale.. Les politiques de la villes tentent de remédier à cette situation : la dernière loi votée, la loi SRU, a tenté d'imposer une mixité sociale pour limiter la violence que crée la concentration urbaine des populations en difficultés. D'autres politiques visent à relancer l'emploi, proposent des aides sociales. Mais la crise dure et les politiques sociales coûtent cher. La solidarité nationale s'épuise, et ne résout rien. Une politique plus "sécuritaire" satisfait les Français, disent les sondages. La crise de société, quant à elle, ne se résoudra pas avec des lois. Elle concerne notre société dans son ensemble, comme l'été caniculaire de 2003 l'a montré en révélant l'abandon à leur sort de nombreuses personnes très âgées. La France, un des pays les plus riches du monde, devrait pouvoir se donner les moyens de surmonter ces crises. 11 L'écologie s'oppose-t-elle aux desseins de l'homme qui a vocation à transformer son environnement ? Concours 2003, Première Couronne. Les indications entre parenthèses soulignent le plan de la composition et ne doivent pas apparaître dans la copie. Saurez une ligne entre chaque partie. 1 - Circonscrire le sujet Une formulation un peu abstraite ne doit pas vous inquiéter. Le sujet s'apparente aux problématiques par la contradiction. ...

« 2 « Il  n’est  pas  impossible  que  le  sport  soit  l’idéologie  d’un  monde  qui ne croit plus en rien. »  Qu’en pensez-vous ?    Fiche repère  Niveau de difficulté    4/5  Sujet  un  peu  difficile,  à  la  fois  sur  le  sport  et  sur  la  crise  des  valeurs  dans  notre  société  ;  la  difficulté  réside dans le risque d’un hors sujet si l’on ne traite que le sport. Difficulté aussi liée à l’ampleur du sujet :  on se limitera dans ce genre de sujet au monde occi dental, auquel semble renvoyer la phrase « un monde  qui  ne  croit  plus  en  rien »),  même  si  des  remarques  con cernant  les  pays  du  Sud,  où  les  problèmes  sont  sensiblement différents, peuvent trouver leur place. Le sujet est vaste, et le circonscrire aux pays du Nord  est ici indispensable.    Points de contenu   Ce n’est pas tant un sujet sur le sport, mais sur la  place du sport dans nos société et sur les valeurs  de nos  sociétés. Un sujet qui suppose un peu de hauteur, c ar il faudra évoquer la crise des valeurs et ses incidences  sur les comportements sociaux.    Points de méthode   Sujet  qu’il  faut  travailler  impérativement  pour  le  reformuler,  afin  de  bien  le  cerner  et  construire  un e  problématique  cohérente.  L’opinion  émise,  avec  précaution  (« il  n’est  pas  impossible  que… »,  n’en  est pas  moins  nette  et  désabusée :  il  faudra  la  discuter.  O n  entrevoit  alors  le  plan    classique :  « Effectivement…  mais … ».  Le  sujet  est  dans  le  télescopage  de  deux  termes  app aremment  sans  rapport :  le  terme  idéologie   renvoie  à  idées  (politiques ?  religieuses ?  philosophiques ?),  celui  de  sport   au  corps,  au  physique.  De  nombreux  sujets  reposent  sur  cette  manière  paradoxale  d’affirmer  qu elque  chose.  Il  ne  faut  pas  se  laisser  déstabiliser :   reformuler le sujet c’est le poser avec ses propres mots.      I – S’approprier le sujet en le questionnant : 20 à  30 minutes      Méthode :  Matériellement, on peut privilégier la feuille au f ormat 21/29, en inscrivant le sujet au centre de la  feuille,  et en l’entourant progressivement de toutes les que stions qu’il suscite, de façon à avoir sous les yeux  l’ensemble des idées : c’est la prise de notes en a rborescence (en arbre) : l’idée centrale est le tro nc, duquel  partent des branches qui peuvent se sous diviser en  branches plus réduites.  Chaque idée nouvelle vient alors s’inscrire  à partir d’une nouvelle flèche issue du sujet inscrit au centre de  la feuille, sauf si elle concerne une idée déjà inscrite, qu’elle vient alors compléter : on évitera a insi d’avoir  trop de pistes qui risquent de rendre l’élaboration  du plan difficile.  On peut aussi lister les idées au fur et à mesure : il faudra ensuite les regrouper en leur attribuant  le même  numéro par exemple.    1)  Le sport soit l’idéologie …Le sport est-il une idéologie ?   Le  sport  est  pourtant  d’abord  une  activité  physique .  Le  mot  idéologie  est  sans  doute  excessif :  mais  que  signifie cette formule ? Le sport occuperait la pla ce des idéologies qui ne mobilisent plus les citoyens ?   Mot  clé  :  idéologie :  système  d’idées,  de  croyances,  de  do ctrines.  Une  religion  (christianisme),  une  philosophie  (stoïcisme),  une  organisation  sociale  et  politique  fondée  sur  des  valeurs (le  communisme)    sont  des idéologies.  Les deux termes semblent éloignés, et le début de la phrase ( il n’est pas impossible que …) souligne que l’idée  est  peut-être  excessive,  mais  pas  à  exclure :  on  pe nse  à  la  « gloire »  d’une  Zidane,  au  « culte »  du  corps . »

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