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La violence peut-elle avoir raison ?

Publié le 10/01/2004

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Tout le problème du passage à l'Etat est dans la manière de dépasser, de corriger ou de composer avec cette violence. Freud, par exemple, pense la conservation dans l'inconscient de ces pulsions violentes que l'éducation doit prendre en compte. Brider ces pulsions n'est pas une solution, elles doivent nécessairement être évacuées. C'est parce que la nature humaine est initialement violente qu'on a pu dire que les rapports sociaux et politiques étaient la guerre continuée par d'autres moyens. Mais, assimiler la violence à une nature et à un  laisser-aller de cette nature ne rend pas compte des raisons de la violence.

  • b)                 Tout d'abord, on use parfois de violence en réaction à des violences précédentes. On applique la loi du talion « oeil pour oeil «, ce qui peut donner naissance à un cercle sans fin de la violence, ne dit-on pas la « violence engendre la violence «. A ce titre la violence n'aboutit à rien d'autre qu'elle-même, elle est donc absurde.
  • c)                  Mais si elle est absurde,  on peut malgré tout l'expliquer par des causes. Par exemple, l'usage de la violence pour se défendre.

Analyse du sujet :

q  La violence se caractérise classiquement par sa soudaineté. Un acte violent est un acte brute qui rompt le cours habituel des choses. Selon cette compréhension du terme la violence apparaît, au moins au moment précis de sa manifestation, comme sans raison.

q  Mais cette première définition n’est pas satisfaisante. On peut s’attendre à une réaction violente soit parce que ce qui précède cette réaction justifie en partie la violence soit car nous savons que nous avons à faire à un homme violent. En effet, un homme violent sera désigné comme tel parce que l’on s’attendra de sa part à des réactions violentes. La violence n’est pas réductible à sa soudaineté, elle une atteinte à l’intégrité physique ou morale d’une personne

q  Se demander si la violence peut avoir raison permet de prendre sur la violence deux points de vue :

q  La violence en tant qu’elle a des raisons. Ces raisons peuvent être des motivations qui expliquent voire excusent celui qui commet un acte de violence.

q  D’un second point de vue, la violence peut être un moyen pour viser une fin et puiser sa légitimité dans cette fin.

q  en tant que conséquence, la violence en tant que moyen. La violence peut-elle être justifié par sa fin, peut-elle justifier par sa cause : avoir eu raison rétrospectivement, la violence rationnelle. La violence d’institution (monopole d’Etat et justification de cette violence).

Problématisation :

                        La question posée dans ce sujet revient à se demander si la violence peut être justifiée, soit en tant que moyen et au nom d’une fin, soit en tant que conséquence d’une action passée. L’usage de la violence occupe dans l’histoire, un rôle essentiel. Abandonner la raison de la violence, c’est condamner toute violence en tant que violence. Ce jugement tout aussi séduisant soit-il, est-il légitime ? Peut-on avoir raison d’user de la violence ?

« de violence pour se maintenir.

Montesquieu, dans l'Esprit des lois, fait de la crainte le moteurd'obéissance à l'ordre despotique.

Mais en réalité l'usage de violence repose pour Montesquieu surun faux ordre qui, dès que la menace s'estompe, se dissout.

La violence ne peut seule constituerun ordre politique stable. c) Enfin, si la fin est juste, la violence peut-elle se légitimer ? La résistance à l'injustice peut elle justifier la violence.

« La violence est accoucheuse de l'histoire » écrit Marx.

Elle est lerévélateur, ce qui déclenche soudainement un processus rationnel caché.

Le doute des Justesdans la pièce de Camus concernant la légitimité de la violence révolutionnaire pose un problèmemoral éminent.

La violence peut-elle se justifier par la Cause, cause qui est souvent une fin donton n'est pas sûr que la violence nous permette de l'atteindre.

De plus si cette cause échoue, laviolence perd-elle toute justification ? Faut-il attendre la résolution du conflit pour savoir si laviolence était justifiée ? La violence justifiée n'est-elle pas toujours celle du vainqueur ? La violence d'institution. 3. a) La violence est un moyen de l'Etat.

Max Weber dans le Savant et le politique écrit : « Il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine qui, dans les limites d'unterritoire déterminé [...], revendique avec succès pour son propre compte le monopole de laviolence physique légitime.

».

Il fait de la violence non seulement un moyen, mais le moyen parexcellence d'une domination.

Et cette violence est écrit-il légitimée.

C'est ce qui la distingue desautres violences. b) La violence étatique représentée par la force répressive de l'Etat est un des moyens d'assurer l'autorité de l'Etat et un ordre.

La violence est justifiée au nom de la sécurité et dumaintient de cet ordre.

Le problème est de savoir si cet ordre est juste, et non pas seulement s'ilest justifié.

Comme nous l'avons vu, plus l'Etat est injuste plus il est contraint de faire usage deviolence, même si la violence n'est pas le seul moyen.

L'injustice induit toujours des dissidences.Ne vaut-il pas mieux se méfier de toutes ces justifications et de penser d'autres moyens que laviolence ? La non-violence c) Gandhi est la figure historique par excellence de la non-violence.

A la violence des hommes en armes répond la non-violence.

Mais cela peut aboutir à l'échec. Conclusion : La violence a des raisons, elle n'est pas seulement le signe d'un aveuglement, d'une pulsion ou encore lesigne d'un défaut de moyens d'expression.

Si elle se justifie toujours au nom d'une fin, son usage justifie aussi laviolence de ceux auxquels on s'oppose et fait se confondre le juste et l'injuste.

Répondre par la violence à laviolence c'est perdre de vue ce qui les différencie.

En ce sens Gandhi répondait par la non-violence à la violenceimpérialiste, en conservant sa conception de la justice de toute manifestation violente, il l'a affranchie du doute querecèle toute violence aussi juste soit elle.

La violence répressive ne tait que la violence, jamais les idées.Néanmoins, il y a certainement des cas où le recours à la violence est inévitable.. »

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