L'accusation de la technique ?

« On n'a pas le droit d'accuser la technique Le droit se fonde sur des raisons justifiables.

Or, rien ne permet de justifier rationnellement l'accusation que l'on porte à l'encontre de la technique.

S'il faut accuser quelqu'un, c'est l'homme, et certainement pas elle.

Il faut se méfier des illusions anthropomor­ phiques N 'y a-t-il pas plus grande absurdité que d'accuser l'ordina­ teur de «voler» à l'hom­ me sa propre pensée? cela découverte des réac­ tions atomiques en chaîne ne constitue pas pour l'hu­ manité un danger plus grand que l'invention des alkmeltes.

Mais nous devons tout entre­ prendre pour supprimer le mauvais usage de ce I'TIC7)'er'l.» Albert Einstein, Comment je vois /eMonde Qui l'a conçu, sinon l'intelligence humaine? Qui accuse la technique est encore plus candide que l'homme qui , dans les temps archaïques, croyait que les objets pouvaient volontaire­ ment lui vouloir du mal.

La technique n' appartieo t qu'à l'homme I l serait possible d'ac­ cuser la technique si elle ne dépendait pas de l ' homme lui-même.

Or , elle n'est que la maté­ rialisation d 'une des facettes de son intelli­ gence.

Aussi, et pour être cohérent , si l'on accuse la technique, l'on accu­ se nécessairement celui qui en est le créateur, c'est-à-dire l'homme.

Le tout est de savoir comment faire bon usage de la technique 0 n est en droit d'ac­ cuser les hommes d'utiliser la technique à des fins immorales, mais l'on n'est pas en droit d'accuser la technique elle-même, dans la me­ sure où, contrairement à l'objet d'art, qui existe par lui-même, l'objet technique reste chose inerte tant que l'homme ne lui a pas insufflé «vie» en l'uti­ lisant , en l'activant .

S'il est bien vrai qu'en toute réalisation technique l'on retrouve l'intelligence de l'homme, il ne faut pas oublier que l'objet technique n'est en lui-même aucunement doué de pensée.

Il n'est qu'une chose inerte.. »