L'animal politique
Publié le 21/03/2005
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HTML clipboard C'est dans Les politiques qu'Aristote formule l'idée selon laquelle « l'homme est par nature un animal politique «. Par là se trouve suggérés trois éléments principaux : 1° l'homme est un animal comme les autres, à la différence près qu'il est le plus « politique « de tous ; il s'agira donc de déterminer en quoi il diffère des animaux grégaires, c'est-à-dire de ceux qui vivent en groupe ou en communauté, tels les fourmis ou les abeilles. 2° L'homme est un animal politique : la détermination de la notion de politique devra nous permettra d'approfondir la dimension propre au vivre-ensemble humain, à la différence justement des animaux. 3° L'homme est par nature un animal politique, c'est-à-dire que la condition sociale lui échoit naturellement, avant même qu'il n'en conçoive l'idée. Nous commencerons par ce premier point.
«
« L'homme est par nature un animal politique.
»
Aristote
Parce qu'il est un être de culture, Aristote va nous montrer que
l'homme est cet être qui
se développe dans son rapport avec les
autres.
Cette formule d'Aristote dans La Politique constitue une définition
communément
utilisée pour désigner les êtres humains.
D'emblée,
cette
qualification de l'homme comme« animal politique» tend
à
le distinguer des autres animaux.
Pourtant, il semble que l'on
puisse, dans
la nature, rencontrer des espèces animales qui
vivent
en groupes, et c'est d'ailleurs en ce sens que l'on parle
de« société animale».
Néanmoins, lorsque Aristote définit l'homme comme animal
politique, il
entend un sens particulier ici.
Le terme de politique
vient
du grec polis qui signifie «cité ».
Or, l'homme n'est pas
simplement un individu qui vit avec les autres, il est celui qui
ne se développe qu'en commun avec les autres.
Pour montrer
ceci, Aristote part
de la question du langage : l'homme est le
seul être qui parle, c'est-à-dire qui signifie.
Il est le seul homme
doté
de langage, plus exactement de parole.
Certains animaux
peuvent exprimer
des sentiments de peine, de joie ou de douleur.
Or, l'homme ne se contente pas d'exprimer, il est celui qui par
le logos, c'est-à-dire par la parole et la raison, peut signifier des
valeurs telles que le juste et l'injuste, le bien et le mal, l'utile
et l'inutile.
Dès lors, il va pouvoir échanger et réfléchir avec les
autres sur ces valeurs.
C'est en ce sens qu'il se développe en
commun avec les autres au sein de la cité (polis).
Celui qui est
hors
de la cité est soit un être dégradé, une brute sans foi ni loi,
soit
un être surhumain, un dieu n'ayant besoin d'aucune loi et
n'ayant besoin que
de lui-même pour vivre.
Dire que l'homme
est
un animal politique, c'est noter la nécessaire présence des
autres pour ne pas être une brute.
C'est pourquoi Aristote précise que
si l'homme est un animal
politique,
il l'est par nature: naturellement, pour se développer
en tant qu'homme, il doit vivre en commun avec les autres..
»
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