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L'appartenance a un groupe fonde-t-elle ou altère-t-elle l'identité individuelle ?

Publié le 01/03/2005

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Le groupe devient alors un lieu dans lequel l'homme éprouve sa singularité et peut faire de celle-ci une forme d'affirmation de soi. III. Quelle est la juste interaction entre l'homme et le groupe ? A quelles conditions le groupe peut-il participer à la fondation de l'identité personnelle ? Cette dernière partie devrait définir les conditions auxquelles l'individu peut protéger et même cultiver son identité personnelle au sein d'un groupe dont on ne nie pas l'efficace potentiellement aliénante. Si le groupe a pour souci principal l'individu, s'il ne se conçoit pas comme une fin en soi mais comme un système au service de ses membres, et si l'individu ne s'oublie jamais comme individu dans son rapport au groupe, il semble possible de concevoir une appartenance au groupe qui permette une affirmation des identités personnelles. Il faudra se demander alors si cette « affirmation » des identités personnelles peut être qualifié de « fondation » - il semble, pour cette question, que ce soit l'individu et non le groupe qui joue le rôle d'instance de référence. Si l'individu en effet se ménage un rapport actif, critique, avec le groupe auquel il appartient, l'élément premier pour la fondation de l'identité personnelle n'est pas le groupe, mais l'individu. Bergson « La société, qui est la mise en commun des énergies individuelles, bénéficie des efforts de tous et rend à tous leur effort plus facile. Elle ne peut subsister que si elle se subordonne l'individu, elle ne peut progresser que si elle le laisse faire : exigences opposées, qu'il faudrait réconcilier.

Le sujet propose deux pistes radicalement opposées sur la question du rôle que joue le fait d’appartenir à un groupe sur l’individu humain en tant qu’il est un être pourvu d’une identité. Il faudra interroger les rapports entre le groupe et l’individu de manière à pouvoir évaluer ces deux pistes et en choisir une : l’identité de l’individu est-elle effacée par le groupe auquel il appartient, parce que ce groupe aurait des traits de caractère dominant ceux de l’individu ? (on peut penser par exemple aux idéologies autour desquelles des groupes, politiques ou non, se constituent, aux phénomènes de fanatisme, etc.) Ou bien le groupe est-il au contraire le lieu d’épanouissement de l’identité de l’individu, ou plutôt le lieu qui confère à la singularité de l’individu un statut d’identité, dans la mesure où il lui permet d’exprimer cette identité et de la mettre au service du fonctionnement du groupe ?

« Un groupe n'est pas qu'un rassemblement, ou plutôt, tout rassemblement suppose des lois de rassemblement, loisqui peuvent être de domination de certains sur d'autres et conduire à une altération des identités personnelles desmembres du groupe.

La puissance du groupe étant alors conçue comme supérieure à celle de l'individu, il y a lieu deconcevoir une efficace aliénante du groupe. Marx et Engels « Et enfin - la division du travail nous en offre tout de suite le premierexemple - l'action propre de l'homme devient pour l'homme une puissanceétrangère, opposée, qui l'asservit, au lieu que ce soit lui qui la maîtrise, tantque les hommes se trouvent dans la société naturelle, donc tant que subsistela scission entre l'intérêt particulier et intérêt commun, et que l'activité n'estpas divisée volontairement mais du fait de la nature.

Dès l'instant où l'oncommence à répartir, chacun a une sphère d'activités déterminée et exclusivequ'on lui impose et dont il ne peut s'évader ; il est chasseur, pêcheur, bergerou critique critique », et il doit le rester sous peine de perdre les moyens desubsistance - alors que dans la société communiste, où chacun, au lieud'avoir une sphère d'activités exclusive peut se former dans la branche qui luiplaît ; c'est la société qui dirige la production générale qui me permet de faireaujourd'hui ceci, demain cela, de chasser le matin, d'aller à la pêche l'après-midi, de faire l'élevage le soir et de critiquer après le repas, selon mon bonplaisir, sans jamais devenir chasseur, pêcheur ou critique.

Cette fixation del'activité sociale, cette consolidation de notre propre produit en unepuissance matérielle qui nous domine, qui échappe à notre contrôle, quicontrarie nos espoirs et qui détruit nos calculs, est l'un des momentsprincipaux du développement historique passé.

[...] La puissance sociale,c'est-à-dire la force productive décuplée résultant de la coopération imposéeaux divers individus - dont la coopération n'est pas volontaire mais naturelle - non pas comme leur propre puissanceconjuguée, mais comme une puissance étrangère, située en dehors d'eux dont ils ne connaissent ni la provenance nila destination, si bien qu'ils n'arrivent plus à la dominer.

Au contraire, cette puissance traverse une série de phaseset de stades particuliers, série indépendante de la volonté et de la marche des hommes au point qu'elle dirige cettevolonté et cette marche.

Naturellement, cette aliénation pour rester intelligible aux philosophes, ne peut êtresurmontée qu'à double condition pratique.

Pour qu'elle devienne une puissance insupportable », c'est-à-dire unepuissance contre laquelle on se révolte, il faut qu'elle ait engendré des masses d'hommes dénuées de tout.

Il faut,en même temps, que cette humanité vive en conflit avec un monde existant de richesse et de culture [...] » Transition : Mais cette affirmation de la possibilité d'une altération de l'identité personnelle par l'appartenance à un groupe laisse de côté la question de la possibilité d'un rapport actif de l'individu au groupe auquel il appartient,rapport qui peut être fait de critique, de prise de distance ou même de refus du groupe lorsque celui-ci ne luiconvient plus.

Le groupe devient alors un lieu dans lequel l'homme éprouve sa singularité et peut faire de celle-ciune forme d'affirmation de soi. III.

Quelle est la juste interaction entre l'homme et le groupe ? A quelles conditions le groupe peut-ilparticiper à la fondation de l'identité personnelle ? Cette dernière partie devrait définir les conditions auxquelles l'individu peut protéger et même cultiver son identitépersonnelle au sein d'un groupe dont on ne nie pas l'efficace potentiellement aliénante.

Si le groupe a pour souciprincipal l'individu, s'il ne se conçoit pas comme une fin en soi mais comme un système au service de ses membres,et si l'individu ne s'oublie jamais comme individu dans son rapport au groupe, il semble possible de concevoir uneappartenance au groupe qui permette une affirmation des identités personnelles.

Il faudra se demander alors sicette « affirmation » des identités personnelles peut être qualifié de « fondation » - il semble, pour cette question,que ce soit l'individu et non le groupe qui joue le rôle d'instance de référence.

Si l'individu en effet se ménage unrapport actif, critique, avec le groupe auquel il appartient, l'élément premier pour la fondation de l'identitépersonnelle n'est pas le groupe, mais l'individu.. »

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