L'art au Moyen Age
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
DErART«BARBARE» AU IDLE GOTHIQUE
la production artistique du Moyen Âge illustre une période qui s'étend de la chute de l'Empire romain d'Occident (v' siècle) jusqu'à l'aube de la Renaissance (xv' siède), qui marque l'entrée de l'homme médiéval dans le monde moderne.
Elle englobe l'ensemble des phénomènes artistiques qui se sont succédé durant plus de dix siècles .
Placée sous le signe de la religion , la créativité artistique fa~ preuve , au Moyen Âge, d'une grande inventivité en arch~ecture, en sculpture , en peinture et en arts précieux.
1:' AIICHmauu •l'arch~ecture reste fidèle aux formes traditionnelles de l'art de batir, en particulier religieux.
de I'Antiqu~é tardive .
les grandes villes gallo romaines se dotent de basiliques aux dimensions parfois considérables, comme, à lyon, la cathédrale Saint Jean et la basilique Saint - laurent • le développement du monachisme fa~ surgir d 'autres édifices de taille respectable , comme la première basilique Saint-Martin de Tours , qui devient un centre important de pélerinage européen .
l'Europe occidentale- Gaule, Germanie, Italie - d'avant Charlemagne se couvre ainsi d'environ trois cents cathédrales et 1-----------__, de près d'un millier de monastères .
• les peuplades venues de l'est de l'Europe et de Germanie qui ont envahi par vagues successives l'ancien Empire romain ont été qualifiées de « barbares », mot emprunté par les latins à la langue grecque et qui signifia~ d'abord « étranger à l'Empire ».
Certains de ces peuples, à commencer par les Francs et les lombards, ont révélé des qualités créatives dont l'Occident tout entier a bénéficié de façon durable.
lu Am SOMmAIIES • Délaissant les œuvres plastiques chères à l'art antique, l'art barbare accorde le premier rôle à l'ornemen~ manifestant un goût pour la couleur et notamment l'alliance de l'or et du rouge, qui caractérise aussi bien l'art du métal que la verroterie cloisonnée.
• les vestiges laissés par cette époque appartiennent en premier lieu à l'art somptuaire .
Fibules, broches, bractées et autres obJets ft/Hinll"r témoignent d'un travail d'orfèvrerie très développé, marqué par des créations géométriques.
• Ce travail enraciné dans l'artisanat privilégie la tradition collective au détriment de l'original~é personnelle.
Toutefois , certains objets précieux échappent à cette règle, comme la couronne en or du roi wisigoth Receswinthe (649-Un), un chef-d'œuvre de l'ornementation celluliforme retrouvé près de Tolède .
l'abbaye Saint-Maurice-d'Agaune , en Suisse, conserve une petite
lu AUTIES Am • À côté des productions du royaume franc.
l'art • barbare • s'Illustre aussi en Italie .
les lombards, arrivès en 569, laissent les trace d 'une civilisation brillante .
Ainsi, au nord de Milan, dans le petit sanctuaire marial de S.llt• M•rill Forls PotfiiS, un artiste connu sous le nom du « maitre de Castel Seprio » peint des fresques (fin Vll'-début VIII' siècle) consacrées à la vie de la Vierge, qui sont considérées comme un sommet de la peinture « barbare » .
De même , à Cividale , dans le Frioul , la petite église du Tempietto Santa Maria in Valle prèsente un décor de stuc et six statues de femmes au port altier (VIII' siècle).
• l'Irlande se signale dans un art nouveau , la peinture de manuscrits.
!:enluminure se développe à partir de 600, magnifiant surtout l'Initiale .
le 1/rre th Kells (VII'-IX' siècle) reprèsente le premier sommet de cet art: il contient des pleines pages de motifs orne- mentaux ..., ___ ._..,.. • d' une
extraordinaire complexité .
On commence aussi à reprèsenter l'homme , comme dans le livre de Durrow (enlumin é v.
680) ou l'évangéliaire de lindisfarne (v.
715) .
chasse-coffret qui constitue alors le '9-ljilif.j;loljl@@ stade le plus avancé de la technique du cloisonné : les alvéoles incrustées • la réorganisation du royaume franc de pierres de couleur sont aussi par Pépin le Bref.
puis par son fils serrées que celles d 'un rayon de miel.
Charlemagne condu~ à une grande
Art & Littérature
éclosion artistique qui se manifeste principalement en arch~ecture et en peinture -fresques et enluminures.
les ivoires sculptès , et les arts somptuaires en général, s'épanouissent dans la tradition amorcée à l'époque mérovingienne .
I:'AIICHmOUIE • Vers 800, l'arch~ecture acquiert un rôle prépondérant ; elle a pour tâche d'exprimer les aspirations les plus hautes des maîtres du royaume franc.
Sur le terr~oire de l'Empire carolingien, qui comprend la France , l'Allemagne occidentale, le nord de 11talie et la Catalogne , sous les règnes de Charlemagne et de louis le Pieux (768-840), on dénombre vingt-sept cathédrales nouvelles , plus de quatre cents monastères et une centaine de rèsidences royales .
la plupart des édifices ont disparu au cours des ages ou ont été intégrès dans d 'autres architectures plus récenles , notamment à l'époque baroque .
• les édifices carolingiens prèsentent des dimensions imposantes, dictées par le retour aux proportions antiques, particulièrement celle de la basilique romaine.
Si le plan de l'abbatiale mérovingienne était souvent assez simple et compact celui de l'abbatiale carolingienne est autrement plus complexe , notamment en raison de la multiplication des volumes.
• la nouvelle abbatiale, comme celle de Fulda (Hesse) ou celle de Reichenau (Bade-Wurtemberg), est une basilique monumentale, comparée aux plus vieilles abbatiales franques dotées d'absides étroites.
l'abbaye de Cenflll• -la «ville aux cent tours » , ""'!~~::-=~~ "1 aujourd'hui Saint-Riquier (Picardie) -, bâtie de 790 à 799 par le gendre de Charlemagne , Angilbert a longtemps servi de modèle.
Composée de trois églises occupant chacune un angle d'un cloitre triangulaire, elle abrite plusieurs centaines de moines ainsi qu'une école qui assure son rayonnement
1;' AIT IEUGIEUl • S'Il ne subsiste que de rares fragments de fresques de cette époque, la peinture manuscrite carolingienne a laissé de nombreux témoignages , tous d'Inspiration religieuse .
Elle se développe dans le dernier quart du VIII' siècle , grace aux écoles de peinture nées à la cour de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle .
l'art du livre enluminé y prend un essor sans pareil, du plus ancien ,
l' ér•llféJitJ/re th Gothsc•k (781-783), aux plus somptueux.
peints autour de 800, comme les évangé liaires de Harley , de l'abbaye Saint Médard de Soissons ou de lorsch .
• l'art carolingien se répand dans différents ateliers monastiques à travers l'Empire , chaque atelier développant son propre style .
À l 'abbaye d'Hautvillers , située entre Reims et Épernay , sont enluminès des manuscrits comme le psautier d'Utrecht (v.
820), qui rivalisent avec ceux de l'école d'Aix.
le sacramentaire de Metz (835) renferme les plus belles lettrines de l'époque carolingienne.
• l'art somptuaire de l'époque carolingienne évolue parallèlement à la peinture .
Parmi les grandes œuvres d 'art religieux.
le Paliotto, l'autel en or et en argent deS.• AIBroghl de Milan, constitue l'œuvre maîtresse de l'orfèvrerie carolingienne, réalisée par le sculpteur et orfèvre Volvinus pour l'archevêque Angilbert (v.
840).
lfl!! ;iiQiJJii•Mfni:l
I.E PIEMIEI AIT IOMAN • la fin du x• siècle est marquée par une série de changements qui affectent l'ensemble de la société et de l'économie occidentale, en particulier l'arrêt des incursions scandinaves et sarrasines et la croissance démographique.
Cette dernière nécess~e une multiplication et un agrandissement des lieux de culte .
• les édifices majeurs sont radicalement transformès, et les églises de campagne , jusque-là le plus souvent constru~es en bois , sont désormais bâties en pierre.
Cette situation favorise l'expansion du premier art roman, une arch~ecture de transition qui prèsente des caractères différents selon les régions .
·Très influencé par l'Italie du Nord , le premier art roman méridional met exclusivement en œuvre la construction en moellons disposès en appareil régulier.
les églises sont souvent à trois nefs , avec un très large transept et un chevet (extrém~é postérieure) échelonné pour les grands édifices ; les pet~es églises rurales sont plutôt à nef unique, prolongée par une petite abside (partie s~uée derrière le chœur) .
• le monastère de Cluny, fondé en Bourgogne par Guillaume 1 " d'Aqu~ine en 909, joue un rôle considérable dans le renouveau monastique en créant un rèseau de prieurès à travers l'Europe chrétienne .
Un second monastère est constru~ de 955 à 981 -il a subsisté en partie jusqu'au XVII' siècle.
l'édifice est de taille moyenne -environ 63 rn de long.
Il possède une nef centrale assez large, un transept plus étroit, mais de grande envergure latérale , et un chœur dont les absides s'échelonnent en profondeur .
l'AIT OTTONIEN • En Germanie, après l'éclatement du monde carolingien, la dynastie des Otton (919-1024) s'efforce de restaurer I'Empire .l'art su~ cette restauration.
les grands promoteurs de l'art sont l'évêque Bernhardt de Hildesheim et Gerbert d 'Aurillac.le futur pape Sylvestre Il.
Ceux-ci multiplient les expériences arch~ecturales qui aboutissent à l'édification de monuments alliant l'héritage de l'Antiquité paléochrétienne et les récents acquis de l'art carolingien .
les chefs-d'œuvre de ce mouvement se s~uent dans le berceau même de la dynastie ottonienne, en Saxe, à Magdebourg.
Goslar ou Hildesheim .
• l'architecture ottonienne prèsente des caractéris~iques communes -gigantisme des édifices, simplicité de la structure intérieure où la peinture est omniprèsente - , que l'on retrouve à la Trin~é d'Essen , à S.brt· ,_,.,éoli
de Cologne ou a Saint-Michel d'Hildesheim.
• !:enluminure con~ue l'autre volet artistique majeur du monde ottonien.
Si celle-ci reprend certains traits de la peinture carolingienne, on y observe toutefois une plus grande stylisation des personnages et l'utilisation de couleurs vives aux tons souvent saturès comme dans le Codex Egberti, peint par Kerald et Heribert des moines attachès au scriptorium de Reichenau .
• le domaine des arts précieux donne lieu à des chefs-d'œuvre comme le devant d'autel en or repoussé provenant de la cathédrale de Bâle .
• la sculpture de l'époque est bien reprèsentée par les deux portes de bronze de la cathédrale de Hildesheim.
Dans cette même cathédrale figure une colonne qui déroule vingt-quatre bas-reliefs en spirale autour d'un fût de bronze de 3,79 rn, qui évoquent les dernières années du Christ
Art roman Terme apparu au XJX' siècle pour désigner l'art de laRomania ,
l'art romain.
Art gothique Terme apparu au XV' Siècle pour désigner l'art des • barbares » .
Quelques artistes Volvinus (IX' s.) Nicolas de Verdun (fin XII' s.) Maitre Honoré d 'Amiens (XJ/1'5.) Andrea Pisano (v.
129o-T349)
André Beauneveu (v.
1335-1401) Claus Sluter (v.
1350-1406) Lorenzo Ghiberti (1378 -1455) Jérôme Bosch (v.
1453-1516).
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ART RELIGIEUX DU XIIe SIÈCLE, — DU XIIIe SIÈCLE , — ET DE LA FIN DU MOYEN AGE EN FRANCE (résumé & analyse)
- Contes et romans du Moyen Age (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)
- DUBY, Georges (1919-1996) Historien aguerri aux méthodes de Braudel, il se spécialise dans l'histoire du Moyen Age (Economie rurale et la vie des campagnes dans l'Occident médiéval) et de l'art (Le Temps des cathédrales).
- L'art médiéval ou l'art du Moyen-Age
- Art et Philosophie au Moyen Age