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L'art est-il étranger à la morale ?

Publié le 28/06/2009

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Introduction :

 

            L’art est une manifestation sensible qui a pour but généralement de manifester le beau quelque soit la définition que l’on en produise. Ainsi parle-t-on de l’esthétique comme le domaine de l’art, celui de la contemplation esthétique. La morale est juridiction intérieure, ou propre à une société, définissant un ensemble de codes et de valeurs comme fondamentales, normes du bien et du mal, du justice ou de l’injuste. Le devoir en est l’expression. A priori, il ne semble pas que les deux champs se recoupent que ce soit comme inclusion ou exclusion. Pourtant, « l’Origine du monde « de Courbet avait-t-elle été interdite parce qu’elle choquait la morale et les bonnes mœurs. Il y a donc un lien dont il s’agit de déterminer la valeur.

            Si l’art est mensonger (1ère partie), il n’est pas moins qu’il peut être le signe de la morale (2nd partie), bien que l’art ne soit pas l’hagiographe public (3ème partie).

 

 

I – L’art mensonger

 

a) Comme on peut le voir chez Platon au livre III de la République : l’art est illusion et mensonger. Il ne peut promouvoir la morale car celle-ci vise le vrai. Cette considération de l’art repose sur une acception mimétique de l’art : il aurait pour but d’imiter la nature et c’est en ce sens qu’il est reproduction sensible de la réalité. Toute œuvre est fantomatique en tant qu’elle n’est que l’apparence trompeuse de la réalité. Et c’est bien ce que l’on peut voir avec l’exemple de Zeuxis et des raisons qui sont une illusion de la réalité. Elle a donc une très faible consistance ontologique. L’art a donc toujours un retard sur la nature. Si l’art trompe alors il n’a pas non plus de consistance épistémologique. C’est pourquoi Platon chasse l’art de la cité idéale. L’art est imitation et mensonger : une illusion Platon compare le tableau au reflet tel qu’on pourrait le voir avec le cas de Narcisse. Il donne ainsi une image spectrale de l’art. Ce qui est produit par l’art, n’est donc pas réel. Mais une représentation de celui-ci. La morale semble absente de l’art. C’est pourquoi le peintre est comparable au sophiste.

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« qu'une œuvre d'art est belle c'est parce qu'elle participe de la beauté.

Or telle est bien la thèse que développePlaton dans le Phèdre notamment.

Or qu'est-ce que cela signifie ? La Beauté est une idée au sens plein du terme c'est-à-dire qu'elle a une existence séparée du monde des hommes, elle vit dans un monde des formes ou des idées,donc intelligible.

Pour qu'une chose soit belle il faut donc nécessairement que l'objet en question puisse nousrenvoyer à cette idée.

Il n'y a pas identification mais participation.

Dès lors on peut dire que ce qui est beau a lamarque du divin ici-bas.

Le beau doit donc nous renvoyer vers le monde des idées, c'est-à-dire nous amener à uneconversion du regard, à une « époché ».

De même, une femme sera dite belle si elle participe de la beauté c'est-à-dire si elle manifeste de l'harmonie.

Ainsi, un beau corps peut être le signe d'une bonne âme.b) En effet, comme Kant le note à la fin de la Critique de la faculté de juger , le beau a une valeur morale.

Plus exactement aux paragraphes 80-91 le beau est symbole de la morale et ceux parce que la morale procède d'unereconnaissance d'un être supérieur et le beau suivant un jugement réfléchissant peut nous conduire à la preuvemorale de l'existence de Dieu.

La beauté nous révèle par un principe téléologique l'existence d'un monde ordonné.

Etd'une certaine manière, il ne s'agit ni plus ni moins d'un retour de l'argument de la preuve téléologique de Dieu.

Eneffet, comme le note la remarque finale de l'ouvrage : l'argument morale pousse la faculté théorique à abandonnerd'elle-même ses prétentions.

Tout assentiment se fonde sur des faits, et tous les faits relèvent du concept de lanature (qui prouve sa réalité dans les objets des sens) ou du concept de la liberté.

La Critique de la Raison Pure a montré l'invalidité théorique des preuves de l'existence de Dieu.

Cependant la preuve physico-théologique convainc,mais c'est parce que la preuve morale vient insensiblement suppléer à sa faiblesse.

Seule la preuve morale produitdonc la conviction, et elle fonctionnerait encore sans considération d'une nature organisée, qui ne fait que laconfirmer.

La téléologie morale vient donc confirmer la théologie morale, dans laquelle la théologie est nécessaire entant qu'elle fonde la religion, elle-même nécessaire pour l'usage pratique.

C'est pour cette raison que, si unethéologie éthique est indispensable, une éthique théologie est impossible, puisque c'est la morale qui fonde lathéologie.

Et c'est bien parce que le beau a le privilège d'être directement sensible que nous pouvons fonder sur luiune théologie éthique.c) Or le beau chez Kant , dans la Critique de la faculté de juger se définit par une construction progressive : « Est beau ce qui est reconnu sans concept comme objet d'une satisfaction nécessaire.

» Par cette définition que Kant aproduit il faut voir alors que le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée et jugée comme universelle.

Le beaun'est donc pas l'utile, le bon, l'agréable, ni même nécessairement le parfait.

Or seul ce sentiment dedésintéressement permet de comprendre cette exigence d'universalité.

Le beau proprement dit nous éloigne de nosdésirs.

Il est lié à une satisfaction désintéressée : « le goût est la faculté de juger un objet ou un mode dereprésentation par la satisfaction ou le déplaisir d'une façon toute désintéressée.

On appelle beau l'objet de cettesatisfaction.

» En ce sens alors l'universalité esthétique est universalité sans concept.

Quand je juge un objet beau,j'attribue à chacun le sentiment que j'éprouve devant l'objet.

Cette universalité est de droit et non de fait.

Cetteuniversalité n'est pas logique : « Est beau ce qui plaît universellement et sans concept ».

Est beau donc ce qui estl'expression d'une harmonie entre l'entendement et l'imagination : il s'agit d'une finalité sans fin, car le beau est àlui-même sa fin : « La beauté est la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle y est perçue sans lareprésentation d'une fin.

» Transition : Ainsi l'art peut être un vecteur de moralité dans la mesure où il est le beau est le symbole de la moralité selon unjugement réfléchissant.

Cependant, l'art engagé n'est pas toujours moral ou heurte les conceptions moralisantes desindividus comme ce fut le cas avec l'œuvre Courbet.

III – L'art immoral a) Or si tel était le cas, l'artiste devrait avoir pour but de manifester le bien à travers le beau.

Or comme le noteEliette Abécassis dans Petite Métaphysique du meurtre : L'art, contestataire en son essence, est la pour dénoncer, pour « vomir le monde ».

Non pas pour le louer ni pour le décrire, ni pour lui donner sens, ni satisfaire, nis'évader, ni critique etc.

mais bien vomir : « L'artiste n'est pas l'hagiographe mais « l'empoisonneur public ».

En cesens, ni privilège ontologique ni privilège épistémologique la beauté est d'un ordre.

Et c'est bien ce que nous proposeBaudelaire dans les Petits poèmes en proses , dans « Assommons les pauvres ». b) En effet, Nietzsche oppose l'art à ce qu'il appelle le monde vrai, c'est-à-dire la morale, la philosophie et la théologie.

Comme le remarque Nietzsche dans le Crépuscule des Idoles , l'artiste particulièrement est celui a recherché cette profondeur, cette couche de sens qui aurait dû se rajouter à la réalité, or cette quête est unéchec, il n'y a pas de profondeur, il n'y a pas de sens, que de la surface.

Le sens est une valeur ajoutée au réelpour qu'il soit plus supportable mais rien n'indique que dans les choses elles-mêmes il y ait du sens.

L'artiste doit sesatisfaire de ses illusions car ayant été au fond des choses il a remarqué le manque de profondeur des choses etl'absence même de sens du réel.

L'artiste crée alors des illusions dont il recouvre le réel pour lui donner sens.

Il doitbien s'en satisfaire : il n'y a que cela.

Et c'est en ce sens que l'art est une illusion consolatrice, un voile sur l'abyssedu non-sens.

Il n'est donc pas moral car la morale suppose une prise de position positive sur le monde, et dereconnaître l'existence de valeurs sûres, ce que ne peut pas faire l'artiste.

L'art est donc un jeu sérieux.

L'artsupplée au dégoût de la vie, il est donc un pouvoir de transfiguration.

L'art est toute création de formes.

Conclusion : Ainsi l'art n'est pas étranger à la morale.

Il peut en être le symbole.

Cependant, cet art, ce beau, doit correspondre aux valeurs déjà éthiques donnée.

L'art, en tant que tromperie, peut aussi se concevoir comme. »

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