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L'art est il le privilege des connaisseurs ?

Publié le 27/02/2008

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Il est clair en effet qu'il n'existe plus d'étanchéité entre marché de l'art et réseau culturel, et les « académies » désormais informelles qui sont apparues intègrent les acteurs du marché les plus marquants. Tel grand collectionneur siégera par exemple au conseil d'administration d'une institution culturelle importante. Tel marchand agira de concert avec le commissaire d'une exposition pour promouvoir simultanément le même artiste. Si elles ne possèdent plus l'aspect officiel qui était autrefois le leur et si elles ont perdu beaucoup de leur monolithisme, les « académies informelles » remplissent une fonction identique à celle du passé. Elles font toujours émerger certaines normes sur ce qui est art et ce qui n'en est pas, mais aussi sur ce qui, au sein de la première catégorie, mérite le plus de retenir l'attention. Les dernières décennies font clairement apparaître que les valeurs artistiques se construisent désormais à l'articulation du marché et des institutions culturelles. Et si les frontières de ces deux ensembles peuvent évoluer, le processus de création de la valeur artistique contemporaine reste quant à lui inchangé. Il est à remarquer que la production d'un jugement esthétique sur une oeuvre d'art est très souvent accompagné ou suivi d'un jugement de valeur de nature financière sur une oeuvre d'art. En effet , dès qu'une oeuvre entre dans le circuit social, il est très rare qu' à aucun moment on décide de sa valeur financière que ce soit pour sa vente dans des salles d'enchères, pour les assurances des musées, ou pour des jeunes artistes qui vendent leurs oeuvres en galerie. Presque toute les oeuvres d'art digne de ce nom se retrouve marquée d'un prix, bien sûr, quand cette oeuvre n'est pas reproduite d'une manière industrielle et en grande quantité.

Il est difficile d’imaginer une production culturelle comme l’art échapper à tout élément de culture quand à son appréciation. Aussi être connaisseur en art n’est plus forcément un privilège, l’élargissement de la diffusion de la culture permet à des individus qui ne travaillent pas forcément dans le milieu de l’art d’acquérir une culture suffisante pour comprendre les œuvres d’art. Au-delà de la simple sensation esthétique, le regard esthétique est toujours construit par des facteurs sociaux et culturels. L’existence ou le façonnement d’une perception « pure « de l’art serait lui-même une construction culturelle.

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