l'art et le beau
Publié le 07/04/2021
Extrait du document
«
Pour Kant, le beau est en moi mais je ne suis pas enfermé dans ma sensation.
L’agréable n’est pas
le beau.
Ce n’est pas parce que je trouve une chose agréable qu’elle est belle.
Philosophie classique : la beauté est une essence, elle est objective et si
je ne la vois pas quand elle se présente c’est seulement que je n’ai pas su
la voir.
Philosophie empiriste : c’est le triomphe de la subjectivité.
Si je ne
trouve pas l’œuvre belle, alors c’est que pour moi elle n’est l’est pas.
Je
dois admettre qu’elle peut l’être pour quelqu’un d’autre.
Comment comprendre que je peux, avec Kant, avoir le beau en moi, mais que je ne peux émettre
un jugement esthétique sur le critère de la sensation (agréable) ?
a) Le beau est ce qui fait l’objet d’une satisfaction désintéressée.
Le beau est différent de l’utile.
l’utile est le rapport instrumental de moi à la chose.
L’art implique un rapport libre à l’objet.
Le problème de l’actualité du design fait problème.
C’est une esthétique fonctionnelle.
Kant dirait
du design que c’est un concept bâtard.
L’art comme la morale sont, impliquent le désintéressement.
Premier point : l’art est différent de l’utile .
Est utile ce qui satisfait directement ou
indirectement un besoin (même si on pense plus souvent aux choses qui répondent indirectement à
nos besoins quand on pense à la notion d’utilité : outil, argent, machine…).
L’œuvre ne satisfait
pas un besoin.
On ne se demande pas quelle utilité peut bien avoir l’œuvre .Une œuvre ne sert à
rien.
D’ailleurs Théophile Gautier, parnassien, ne disait-il pas « Tout ce qui est utile est laid » ?
(Cf.
Texte §43).
Pour revenir au fameux problème de la bâtardise du design , Kant appelle la
beauté d’un objet utile une beauté adhérente (dans le cas où l’objet considéré et d’abord soumis
à d’autres critères qu’au critère de beauté.
Ex : je trouve un vêtement beau.
Son critérium premier
n’est pas de plaire mais d’habiller).
Contre la beauté adhérente, Kant érige le concept de beauté
libre, à savoir une beauté de l’objet que n’est pas « surajoutée » à un premier critère qui n’a rien
d’esthétique (Ex : la toile de Giorgio Morandi est belle, elle n’a pas de fonction).
La beauté libre
est supérieure à la beauté adhérente parce qu’elle est belle et rien d’autre.
Dans certains cas, le
surplus de la beauté adhérente d’un objet utile peut être tellement exacerbé que l’objet peut
devenir une œuvre de beauté libre.
Prenons l’exemple de l’arme.
De tout temps, les hommes ont
ressenti le désir d’embellir leurs armes au point que certains sabres par exemple, tellement
esthétisés, ne servent plus qu’à décorer les murs.
Ces armes perdent leur fonction première.
b) Est beau ce qui plait universellement sans concept .
L’utile est reconnaissable comme tel parce que nous avons le concept de la chose.
Un stylo est
utile s’il remplit ses fonctions : il me permet d’écrire.
Or, nous n’avons pas de concept du beau,
cependant il tend à plaire au plus grand nombre.
Qu’on cherche la beauté dans la nature ou dans
l’artificialité, on s’accorde généralement tous sur ce point : la beauté est un temps d’arrêt dans la
contemplation.
La beauté répond à un besoin différent de tous les autres, le besoin de l’esprit.
On
ne peut pas prouver qu’une chose est belle parce que nous n’en avons pas de définition (on peut
prouver que l’énergie rayonnante a une structure discontinue grâce à la théorie de Planck, on ne
2.
»
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