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l'art m'apporte-t-il plus de liberté que le travail ?

Publié le 18/04/2005

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 Jusqu'au XVIIe siècle, le travail était perçu comme une besogne servile, qu'il fallait bien effectuer pour produire, mais que son caractère pénible et dégradant réservait aux pauvres et aux esclaves qui n'avaient pas le choix. L'homme important, noble ou prêtre, se faisait honneur de ne pas travailler. Mais, avec l'essor des relations marchandes, la révolution industrielle et les bouleversements économiques et sociaux qui s'ensuivent, la place - et le revenu - de chacun devient moins fixée par la règle sociale et la tradition, et davantage par les efforts fournis et les initiatives prises par l'individu. Du coup, le travail est devenu un acte de création productive, engendrant revenus et richesse. Aujourd'hui, travailler, au sens économique du terme, c'est utiliser ses capacités intellectuelles ou physiques contre un revenu : salaire, mais aussi honoraires ou revenu d'entreprise, puisque tous les travailleurs ne sont pas forcément des salariés. Dans notre société, le travail est devenu le mode normal de socialisation, non seulement par les revenus qu'il procure, mais aussi parce qu'il est générateur d'estime de soi, de reconnaissance sociale...Aussi la nature du travail ayant évolué, est-il aussi asservissant que par le passé, a-t-il rejoint l'art en termes de liberté ? Qu'est-ce qui fait que l'art est le lieu de la liberté ? 

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« tant que nature, c'est-à-dire sans passer par l'intermédiaire d'une quelconque technique apprise.

Le génie est doncune causalité aveugle, puisque dépourvue de concept, il ignore les conditions de sa création.

Mais sa fantaisie« court d'un bout de l'univers à l'autre pour rassembler les idées qui lui appartiennent ».

Et ce qu'on appelle génien'est, pour reprendre l'expression de l'éveilleur de Kant, Hume que la faculté de représenter des Idées esthétiques l.Mais le génie est lui-même un présent de la Nature : c'est donc la Nature qui se révèle dans et par l'art ; et elle nese révèle jamais mieux que dans l'art, dans l'unicité des oeuvres du génie.

Il possède la spontanéité, la divination, ladiversification, la faillibilité.

On ne peut le réduire à de simples dispositions physiologiques, à une quelconqueascendance… « Les beaux-arts sont les arts du génie...

» KANT.

Le terme « art » a pendant toute l'Antiquité et le Moyen Age, simplement désigné laforme de la production artisanale.Ainsi, Platon oppose la « theôria », connaissance purement contemplative, au savoir-faire lié à la production matérielle (« technè »).

Cette dernière concerne la production etse définit comme création:« Ce qui, pour quoi que ce soit, est cause de son passage de la non-existence àl'existence, est, dans tous les cas, une création; en sorte que toutes les opérations quisont du domaine des arts sont des créations, et que sont créateurs tous les ouvriers deces opérations.» (« LE Banquet »).C'est pourquoi, pour Platon, les artisans sont tous poètes.

En effet, «poésie» signifieétymologiquement «faire», ce qui consiste essentiellement à faire être ce qui n'étaitpas, c'est-à-dire à créer.Si la technique (ou l'art) est création, elle porte sur le contingent, c'est-à-dire sur ce qui peut aussi bien être que n'être pas.

C'est en cela que la technique (ou l'art) s'oppose à la science.

Cettedernière porte, en effet, sur des essences idéales, c'est-à-dire éternelles et immuables.

On comprend, dès lors, quePlaton, reconnaissant la fonction sociale de la technique, ne lui accorde aucune valeur humaine.

Insensible à labeauté de l'Acropole, il ne semble voir de la beauté que dans la nature (les beaux corps des jeunes garçons), dansla morale (les belles actions), dans les sciences (mathématiques et philosophie).C'est à partir du XVIIIE siècle que l'art se distingue aussi bien de l'artisanat que de la technique et acquiert ainsi unstatut spécifique.

D'où l'apparition de l'esthétique comme théorie des beaux-arts.

Et, dans la Critique de la facultéde juger (1791), Kant, même s'il ne prétend pas faire une théorie des objets beaux (car, selon lui, le beau n'est pasune qualité des objets : il n'y a pas de règle du beau ni donc de science du beau), affirme qu'il n'existe pas de bellessciences, mais seulement des beaux-arts.

Il accorde même, d'une ..

certaine manière, une supériorité à l'art sur lessciences et la technique, puisqu'il considère qu'il n'y a de génie que dans les Beaux-Arts : «Les Beaux-Arts sont lesarts du génie.

»Dans la civilisation artisanale, l'artiste, qu'il bâtisse et orne les lieux du culte ou qu'il décore les palais, était auservice de la religion ou des princes.

Le développement de l'industrie permet à l'art de s'émanciper.

Désormaisindépendant, l'artiste découvre qu'il ne tient pas son pouvoir de créer de Dieu, mais que celui-ci lui appartient enpropre.

C'est ce pouvoir de créer qui, d'une certaine manière, rend l'artiste égal à Dieu, qu'on appelle le génie.Application de la science, la technique repose sur une méthode scientifique précise dont toutes les démarches sonttransmissibles, renouvelables.

Même les techniques les plus complexes peuvent être décomposées, analysées dansleurs moindres détails, et réduites à des gestes simples.

Il suffit généralement de savoir ce qu'il faut faire pourréussir.

Quant à l'artisanat, il ne requiert aucune faculté d'invention ou génie particulier.

Seul l'art, qui repose sur lafantaisie créatrice de l'artiste, demande autre chose que « l'aptitude à savoir faire ce qui peut être appris d'aprèsune règle quelconque ».

Les Beaux-Arts doivent donc nécessairement « être considérés comme des arts du génie ».Que faut-il entendre par génie sinon « un talent qui consiste à produire ce dont on ne saurait donner aucune règledéterminée » ? Certes, l'art, comme toute production, exige des règles, mais celles-ci ne préexistent pas à l'œuvre.Aussi le génie peut-il être défini plus précisément comme le talent naturel de « donner des règles à l'art ».

Il n'obéitdonc qu'aux règles qu'il se donne à lui-même.

Et puisque « le talent comme faculté productrice innée de l'artiste,appartient lui-même à la nature, on pourrait également s'exprimer ainsi: le génie est la disposition innée de l'esprit(ingenium) grâce à laquelle la nature donne des règles à l'art ».Sans doute doit-on trouver dans les produits de l'art « toute la ponctualité voulue dans l'accord avec les règles,d'après lesquelles seul le produit peut être ce qu'il doit être »; mais cela ne doit cependant pas être pénible« Il ne faut pas que le produit laisse transparaître la forme de l'école, c'est-à-dire qu'il porte trace apparente quel'artiste a eu la règle sous les yeux et que celle-ci a imposé des chaînes aux facultés de son esprit.

» Le génie doit donner l'impression de produire avec la même facilité et spontanéité que la nature.

Cependant l'art,contrairement à la nature, a toujours « l'intention de produire quelque chose ».

Mais si la finalité est intentionnelledans les produits des Beaux-Arts, elle ne doit pas le paraître, c'est-à-dire que « l'art doit avoir l'apparence dé lanature, bien que l'on ait conscience qu'il s'agit d'art ».Le naturel dans l'art est donc le génie produisant comme la nature, sans règle préétablie.

Il s'ensuit que la premièrequalité du génie doit être l'originalité.

Comme l'absurde ou l'insensé peut aussi passer pour de l'originalité, il faut queles produits du génie « soient en même temps des modèles, c'est-à-dire qu'ils soient exemplaires ».

Le génie estdonc aussi originaire.

Autrement dit, il doit être à l'origine d'une école à laquelle il transmet les diverses règles et lesprocédés de son art.Ainsi, le génie se distingue aussi bien de la simple imitation scolaire (l'élève qui reprend le procédé d'un maître pour. »

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