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L'art n'est il qu'une longue plainte ?

Publié le 27/02/2008

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C'est ainsi que pour Giacomo Casanova (auteur de Mémoires intitulées : « Histoire de ma vie ») le travail de l'écriture est concomitant d'une expérience renouvelée du bonheur. Non seulement l'oeuvre en création est source de bonheur, mais l'effort de remémoration pour la produire est également capable de susciter la félicité. III.             Contre la passivité de la plainte : l'art est une incitation à l'action   a.       L'art : préparation à la confrontation avec le monde Nous l'avons dit, l'un des sèmes dominant dans le signifié « plainte » est celui de la passivité. Loin de cette conception, nous pouvons dire que l'art est aussi une préparation à la confrontation au monde. Telle est l'opinion de Prévost dans la préface de Manon Lescaut. Son "avis de l'auteur" argumente en ce sens: "Outre le plaisir d'une lecture agréable, on y trouvera peu d'événements qui ne puissent servir à l'instruction des moeurs et c'est rendre à mon avis un service considérable au public que de l'instruire en l'amusant". Ainsi, l'expérience et l'exemple guident la conduite mieux que les règles; mais l'expérience dépendant de la fortune, il ne reste que l'exemple qui puisse servir de règle à quantité de personnes dans l'exercice de la vertu et telle est l'utilité du roman. Par conséquent, loin de n'être qu'une longue plainte, l'art offre des modèles à l'action.

 

Jusqu’au dix-huitième siècle, le terme « art « désignait l’ensemble des techniques de production d’artefacts : tel était encore le cas dans le Discours sur les sciences et les arts (1750) de Jean-Jacques Rousseau. Aujourd’hui, par art nous entendons plutôt une activité créatrice gratuite, mais sérieuse, qui représente dans des œuvres un état de la sensibilité et de la pensée d’une époque, en s’opposant à la fois à la disgrâce qui frappe les activités techniques utilitaires, jugées serviles, et à la futilité des activités ludiques vouées au divertissement. Ni labeur, ni distraction, l’œuvre d’art incarne et suggère un sentiment de la vie. Une plainte est une parole provoquée par une douleur physique ou morale. Si nous décomposons les sèmes (c'est-à-dire les unités de significations attachées à un mot) du mot plainte, nous en distinguerons deux principaux. La plainte est d’abord un phénomène d’expression : expression d’une souffrance, un moyen d’extérioriser un malheur subjectivement ressenti. Et la plainte est aussi une posture passive : elle est l’état d’un sujet qui renonce à l’action et se voue à la déploration d’un évènement passé. Si nous posons la question « l’art n’est-il qu’une longue plainte ? « nous présupposons deux choses : d’une part, que l’art est une longue plainte, que cette caractérisation lui convient parfaitement, ce qui mérite une attention de notre part. D’autre part, nous présupposons également que l’art ne se réduit peut être pas à cette définition, qu’il est sans doute autre chose qu’une longue plainte. Nous nous demanderons donc si la définition « l’art est une longue plainte ? « est véritablement acceptable, et quelles autres définitions concurrentes nous pouvons donner à l’art.

 

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