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L'artiste crée et le savant découvre. Cette opposition est-elle fondée ?

Publié le 24/02/2004

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Pour créer, l'artiste met bien en oeuvre une certaine technique. Mais celle-ci ne consiste pas dans l'application d'un savoir préexistant. Inversement, le technicien a l'art et la manière de parvenir à un certain résultat. Mais il doit suivre le « mode d'emploi « et viser l'utilité. L'artiste, parce qu'il crée, invente un nouveau monde, un monde qui échappe aux pesanteurs de la vie de tous les jours. Ainsi que le montre le philosophe Alain, la seule contrainte de l'artiste est de dominer la matière qu'il travaille afin de parvenir à la maîtrise de son art, afin de pouvoir exprimer librement sa sensibilité.   [Ce serait se faire une fausse idée de la science que de penser qu'elle ne crée rien. L'imagination scientifique est à l'origine de la plupart des grandes découvertes. Pour être savant, il faut être artiste.] La science invente de nouvelles théories Comme le montre l'épistémologie contemporaine, le savant n'a jamais une connaissance exacte du réel, mais une connaissance «approchée«.

On ne peut pas découvrir quelque chose qui n'existe pas. Tout le travail du savant consiste à expliquer ce qui est. Tout letravail de l'artiste consiste à donner forme à ce qui n'a encore jamais existé. MAIS, on aime à penser que la science est pure activité de la raison, qu'elle contrôle absolument tout ce qu'elle étudie. La réalité est tout autre. Pour progresser, il lui faut imaginer, inventer, en un mot, créer.

  • I) On est en droit de dire que l'artiste crée et que le savant découvre.

a) La science est soumise au réel. b) La science obéit à des règles d'objectivité. c) Le monde de l'artiste est toujours un monde à venir.

  • II) Il n'est pas juste de dire que l'artiste crée et que le savant découvre.

a) La science crée des modèles explicatifs. b) Avant de découvrir, il faut imaginer. c) Le savant s'étonne.

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« jamais être reproduite.Enfin, la technique se caractérise par son utilité.

Elle entend apporter du confort à l'homme, et vise à luirapporter sur le plan économique, en lui faisant par exemple gagner en productivité.

L'art, en revanche, secaractérise par son aspect désintéressé.

C'est la création qui est sa propre fin, et non sa valeur marchande.C'est en ce sens qu'on qualifie souvent l'art d'inutile.En dépit de leurs similitudes, la technique et l'art se distinguent donc par leur processus et leur finalité.Pour créer, l'artiste met bien en oeuvre une certaine technique.

Mais celle-ci ne consiste pas dansl'application d'un savoir préexistant.

Inversement, le technicien a l'art et la manière de parvenir à un certainrésultat.

Mais il doit suivre le « mode d'emploi » et viser l'utilité.

L'artiste, parce qu'il crée, invente un nouveaumonde, un monde qui échappe aux pesanteurs de la vie de tous les jours.

Ainsi que le montre le philosopheAlain, la seule contrainte de l'artiste est de dominer la matière qu'il travaille afin de parvenir à la maîtrise deson art, afin de pouvoir exprimer librement sa sensibilité. [Ce serait se faire une fausse idée de la science que de penser qu'elle ne crée rien.

L'imagination scientifique est à l'origine de la plupart des grandes découvertes. Pour être savant, il faut être artiste.] La science invente de nouvelles théoriesComme le montre l'épistémologie contemporaine, le savant n'a jamais une connaissance exacte du réel, maisune connaissance «approchée».

Il crée des modèles d'explication qui, au moins provisoirement, permettent derendre compte de certains phénomènes.

Ces modèles ne sont pas des découvertes mais d'authentiquescréations puisqu'ils n'existaient pas avant que l'esprit ne les conçoivent. Considérons par exemple les postulats euclidiens qui jouèrent si longtemps le rôle d'un absolu dans la penséegéométrique.

Selon Kant ils appartiennent encore à la structure intime de l'esprit humain, qui porte en lui universellement et nécessairement la « forme a priori » de l'espace.

Mais les travaux de Reimann et de Lobatchewski ont montré qu'on peut construire une géométrie cohérente tout en modifiant le postulat euclidien des parallèles.

Reimann réussit à construire un système dans lequel, par un point pris hors d'une droite, on ne peut construire aucune parallèle à une droite tandis que Lobatchewski admet, axiomatiquement, la construction d'une infinité de parallèles.

Dans la première de ces géométries la somme desangles d'un triangle est supérieure, dans la seconde inférieure à deux droits.

On s'avise alors que l' « absolu » indémontrable d'où part Euclide n'est qu'une convention parmi d'autres possibles, une « définition déguisée ». La géométrie d' Euclide décrit le cas très particulier d'un espace à « courbure nulle » tandis que Reimann construit un espace à « courbure positive » et Lobatchewski un espace à « courbure négative ». On voit bien ici la puissance inventive et créatrice de l'esprit scientifique. Avant de découvrir il faut imaginerEn ce qui concerne la connaissance scientifique, l'histoire montre que la formation des hypothèses est trèsloin d'exclure l'imagination.

On en propose l'exemple suivant.

Dans sa "Dioptrique", Descartes ne se prononcepas sur la nature de la lumière: il propose diverses images de ce qu'elle pourrait être.

Celles qui semblentl'emporter, comme en témoignent les figures, celle de la trajectoire d'une balle en particulier, sont des imagesmécaniques.

Huyghens, dans son "Traité de la lumière" recourt à des images très différentes (celle de lapropagation d'ondes).

Les formules mathématiques des lois de la réflexion et de la réfraction sont identiquesdans l'un et l'autre cas.

Cependant, la vision de Huyghens est susceptible d'inspirer et de soutenir la solutionde certains problèmes (celui de la double réflexion d'un cristal de calcite) que ne permet pas de comprendre lavision cartésienne.

Durant longtemps, l'image que proposait Huyghens ne fut pas prise en considération (àcause de l'autorité de Newton dont l'optique est régie par des images mécaniques).

Elle est pourtant à lasource de la conception ondulatoire de la lumière.Valéry, qu'enthousiasma la lecture du "Traité d'électro-magnétisme" de Maxwell, fait état, dans l' "Introductionà la méthode de Léonard de Vinci" du rôle que peut jouer ce qu'il appelle la "logique imaginative".

Il en trouveun exemple chez Faraday: "Faraday n'était pas mathématicien, mais il ne différait des mathématiciens que parl'expression de sa pensée, par l'absence de symboles dans l'analyse.

"Faraday voyait, par les yeux de sonesprit, des lignes de forces traversant tout l'espace où les mathématiciens voyaient des centres de forces'attirant à distance" (Maxwell).

Une nouvelle période s'ouvrit pour la science physique à la suite de Faraday;et quand Maxwell eut traduit dans le langage mathématique les idées de son maître, les imaginationsscientifiques s'emplirent de telles visions dominantes.

La précisions de plus en plus grande demandée à lafiguration des modes de l'énergie, à la volonté de voir ont fait apparaître des constructions hypothétiques d'unintérêt logique et psychologique immense.". »

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