On dit généralement que l'artiste crée et que le savant découvre. Cette opposition vous paraît-elle fondée?

Une vieille distinction, courante dans les manuels de philosophie, conduit à opposer le caractère singulier de l'activité artistique au caractère universel et collectif du mode d'être de la science : « l’art c'est je, la science c’est nous ». Cette opposition vous parait-elle justifiée?

Appréciations d'ensemble et remarques

Bonne réflexion, très démonstrative. L’information scientifique est utilisée d’une façon tout à fait judicieuse. L’introduction choisit d’emblée d’ancrer la problématique dans une référence philosophique qui n’était pas fournie par l’énoncé du sujet, mais qui s’y rattache à merveille. Il s’agit bien ici de théorie de la connaissance, d'esthétique et d'épistémologie. Commencer par Bachelard était donc une manière très appropriée d’articuler ces trois champs.

Le plan suivi est classique :

- définition des notions (création/découverte)

- mise à l’épreuve de l’opposition (l’artiste crée, mais aussi découvre; le savant découvre, mais aussi crée)

- alternance des deux types d’attitude chez le savant aussi bien que chez l’artiste.

Les références au domaine scientifique sont justes et honnêtes. Un savoir de base, mais assuré, y apparaît, sans « poudre aux yeux » scientifico-philosophique. Une expression forte, une logique convaincante, prouvent que le candidat applique la règle fondamentale de la dissertation en général, et en particulier de la dissertation philosophique : emporter la conviction du lecteur par la précision de l'analyse des concepts, la netteté du questionnement et la rigueur de l'argumentation- Apprendre à disserter, c’est apprendre à démontrer.