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L'artiste crée-t-il un autre monde ?

Publié le 27/02/2008

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L?exemple médiéval ou renaissant ne peut à lui seul rendre compte de toute la réalité de l'art. L'artiste n'est pas appelé éternellement à créer des mondes parallèles mais à exprimer aussi les problèmes de sa société, il peut s'emparer de ses modes de fonctionnement, de ses habitudes pour lui donner une autre signification. Il peut servir à magnifier le quotidien et à la rendre plus supportable. L?artiste n'aurait plus vocation à exprimer un ailleurs, à s'extraire volontairement du monde. Pour certains, l'art contemporain aurait perdu sa dignité et son intérêt en prenant ce virage important. Mais avant, il faut comprendre le mode de fonctionnement de l'art contemporain. Les premièresoe uvres de Marcel Duchamp qui ont marqué ont été les ready-Made, véritable objet de la vie quotidienne récupérés, et simplement décontextualisés et élevées au rang d'oeuvre d?art. Un porte-bouteille, une roue de vélo, un bidet. On peut imaginer que par là s?amorce une rupture avec toute définition traditionnelle de l'art, de l'art conçu comme un objet, un artefact conçu des mains de l'artiste, de l'art comme création. La récupération amorcée par les Nouveaux Réalistes et dans un forme différente par le pop art laisse imaginer que tout peut rentrer dans le domaine de l'art, qu'il n'y plus de critère discriminant pour distinguer une oeuvre d'art d'un objet non esthétique.

« Demande d'échange de corrigé de Kreither geofrey ( [email protected] ). Sujet déposé : Peut-on affirmer que par l'oeuvre, l'artiste crée un autre monde? Peut-on affirmer que par l'oeuvre, l'artiste crée un autre monde? Crée t-il un autre monde ou nous fait-il mieux voirle monde ? En quel sens peut-on affirmer que \" l'artiste voit mieux que le commun des mortels \" ? Peut-on, parexemple, dire avec Paul Klee que \"l'art ne reproduit pas le visible mais rend visible\"? C'est un des nombreux sujetqui portent sur le rapport de l'art et du monde La problématique de l'art est-elle de substituer un monde au nôtreou de mieux nous faire percevoir celui ci ? Introduction : René Huyghe donne à son ouvrage majeur sur l'art le titre de « Dialogue avec le visible ».

C'est qu'il voit dans l'art un dialogue sans fin entre la certitude dans laquelle nous sommes que le monde que nous percevonsempiriquement est le monde réel, et ce que nous révèle l'artiste, que nous ne savions pas voir.

Peut-on affirmer quepar l'oeuvre, l'artiste crée un autre monde? « L'art ne reproduit pas le visible.

Il rend visible.

» (Paul Klee) Peut-ilvraiment créer un autre monde ? en quoi l'art est-il le révélateur de ce que nos yeux ne savent pas voir, plus qu'unepure création ex-nihilo ? 1/ Hegel, l'art ne peut être une imitation de la nature : révéler ne signifie pas copier - Nous nous proposons dans cette première partie de traiter du problème du rapport de l'art à la nature : devrait-ilen rendre compte ? Hegel propose une réponse à cette question : o « C'est un vieux précepte que l'art doit imiter la nature; on le trouve déjà chez Aristote (...).D'après cetteconception, le but essentiel de l'art consisterait dans l'imitation, autrement dit dans la reproduction habile d'objetstels qu'ils existent dans la nature, et la nécessité d'une pareille reproduction faite en conformité avec la natureserait une source de plaisirs.

Cette définition assigne à l'art un but purement formel, celui de refaire une secondefois, avec les moyens dont l'homme dispose, ce qui existe dans le monde extérieur, et tel qu'il y existe.

Mais cetterépétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue.

car quel besoin avons-nous de revoir dansdes tableaux ou sur la scène des animaux, des paysages ou des événements humains que nous connaissons déjàpour les avoir vus ou pour les voir dans nos jardins, dans nos intérieurs ou, dans certains cas, pour en avoir entenduparler par des personnes de nos connaissances? On peut même dire que ces efforts inutiles se réduisent à un jeuprésomptueux dont les résultats restent toujours inférieurs à ce que nous offre la nature.

C'est que l'art, limité dansses moyens d'expression, ne peut produire que des illusions unilatérales, offrir l'apparence de la réalité à un seul denos sens; et, en fait, lorsqu'il ne va pas au-delà de la simple imitation, il est incapable de nous donner l'impressiond'une réalité vivante ou d'une vie réelle : tout ce qu'il peut nous offrir, c'est une caricature de la vie.

»- Ainsi que gagnerait l'art à reproduire le réel ? Une vaine compétition où d'emblée il part perdant : par exemple lapeinture ne peut rivaliser avec le relief que nous trouvons dans le réel, la sculpture avec le mouvement, ni le cinémaavec l'infinie richesse de la vie ; ce n'est pas dans cette vaine rivalité que se trouve l'essence de l'art : si l'art estapparence, c'est qu'il est l'apparaître d'une essence, qui dans la vie ordinaire nous est cachée.

C'est ce que Hegelaffirme dans ce second texte ; o « L'art, dit-on, est le règne de l'apparence, de l'illusion, et ce que nous appelons beau pourrait tout aussi bien êtrequalifié d'apparent et d'illusoire.[...] Rien de plus exact l'art crée des apparences et vit d'apparences et, Si l'onconsidère l'apparence comme quelque chose qui ne doit pas être, on peut dire que l'art n'a qu'une existence illusoire,et ses créations ne sont que de pures illusions.

Mais, au fond, qu'est-ce que l'apparence? Quels sont ses rapportsavec l'essence? N'oublions pas que toute essence, toute vérité, pour ne pas rester abstraction pure, doitapparaître.

Le divin doit être un, avoir une existence qui diffère de ce que nous appelons apparence.

Maisl'apparence elle-même est loin d'être quelque chose d'inessentiel, elle constitue, au contraire, un moment essentielde l'essence.

Le vrai existe pour lui-même dans l'esprit, apparaît en lui-même et est là pour les autres.

Il peut doncy avoir plusieurs sortes d'apparence; la différence porte sur le contenu de ce qui apparaît.

Si donc l'art est uneapparence, il a une apparence qui lui est propre, mais non une apparence tout court.

Cette apparence, propre àl'art, peut, avons-nous dit, être considérée comme trompeuse, en comparaison du monde extérieur, tel que nous levoyons de notre point de vue utilitaire, ou en comparaison de notre monde sensible et interne.

Nous n'appelons pasillusoires les objets du monde extérieur, ni ce qui réside dans notre monde interne, dans notre conscience.

Rien nenous empêche de dire que, comparée à cette réalité, l'apparence de l'art est illusoire; mais l'on peut dire avecautant de raison que ce que nous appelons réalité est une illusion plus forte, une apparence plus trompeuse quel'apparence de l'art.

Nous appelons réalité et considérons comme telle, dans la vie empirique et dans celle de nossensations, l'ensemble des objets extérieurs et les sensations qu'ils nous procurent.

Et, cependant, tout cetensemble d'objets et de sensations n'est pas un monde de vérité, mais un monde d'illusions.

Nous savons que laréalité vraie existe au-delà de la sensation immédiate et des objets que nous percevons directement.

C'est doncbien plutôt au monde extérieur qu'à l'apparence de l'art que s'applique le qualificatif d'illusoire.

» HEGEL, Esthétique(1835), Ed.

Montaigne, pp.

26-27- Ainsi l'art ne reproduit pas le visible, il l'exprime, le fait exister pour nous.

Mais il ne le fait pas exister comme unecopie servile : il nous en révèle l'essence.

L'art n'est donc pas une apparence, il est l'apparaître de ce que, dans lavie, nous ne voyons pas, ou trop peu. : L'art ne reproduit pas le visible, il rend le réel visible ou tangible.

Il nous permet de voir ce que,. »

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