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L'artiste est-il un technicien ?

Publié le 17/01/2022

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La plus ou moins grande maîtrise dans le savoir-faire est donc toujours particulière à un producteur donné. Le savoir faire permet ainsi d'identifier un artiste ou un courant artistique. Il est en effet possible de dater une oeuvre, l'attribuer à un artiste ou à une époque spécifique de l'histoire de l'art grâce à la reconnaissance du type de technique employée. -         D'autre part le grand artiste invente sa technique comme il inventerait une langue originale. Cézanne par exemple a créé sa propre technique en effectuant un travail sur la couleur. Le savoir faire fournit ici un critère pour apprécier la valeur d'un artiste en le distinguant. L'habileté voire la virtuosité dans le savoir faire devient en ce sens le critère même de l'art. L'artiste est celui qui possède une assez grande maîtrise des techniques de réalisation pour s'en détacher et inventer son propre style -         L'artiste ne peut donc créer sans technique, il se rapproche de l'artisan ou technicien, qui applique habilement des méthodes de réalisation. Dans la civilisation artisanale, antérieure à celle de l'industrie, l'art désigne l'activité productrice en générale de sorte que l'artiste et l'artisan ne peuvent être facilement distingués. Dans l'Ethique à Nicomaque, Aristote dit d'ailleurs que l'art « concerne la production ».
Pour démarrer Le créateur de beauté, celui qui se voue à l'expression du beau (dans l'oeuvre d'art) est-il seulement un individu connaissant et contrôlant les applications pratiques de son art ? Conseils pratiques N'oubliez pas de relier la maîtrise du spécialiste compétent à cette inspiration qui est au centre de l'art et que nul ne peut nier. Si l'artiste a besoin d'un savoir-faire nécessaire pour dominer sa pratique, néanmoins l'art est l'oeuvre du génie (comme disposition innée de l'esprit) et ne relève donc pas seulement de la technique. Etymologiquement, le mot art vient du latin ars, qui signifie habileté, connaissance technique. On voit que dès son origine, il est lié à un certain savoir-faire et renvoie à la production artisanale qui nécessite une certaine technique. De même, la technè en grec veut dire fabriquer, produire et vaut aussi pour les Beaux-Arts. Cependant, à partir du XVIIIe, art et technique se sont divisés et spécialisés respectivement dans la recherche du beau et la production industrielle. Dès lors, on peut se demander quel est le statut réel de la technique, du savoir-faire dans la reconnaissance d'un artiste ?


« - D'autre part le grand artiste invente sa technique comme il inventerait une langue originale.

Cézanne par exemple a créé sa propre technique en effectuant un travail sur la couleur.

Le savoir faire fournit ici uncritère pour apprécier la valeur d'un artiste en le distinguant.

L'habileté voire la virtuosité dans le savoir fairedevient en ce sens le critère même de l'art.

L'artiste est celui qui possède une assez grande maîtrise destechniques de réalisation pour s'en détacher et inventer son propre style - L'artiste ne peut donc créer sans technique, il se rapproche de l'artisan ou technicien, qui applique habilement des méthodes de réalisation.

Dans la civilisation artisanale, antérieure à celle de l'industrie, l'artdésigne l'activité productrice en générale de sorte que l'artiste et l'artisan ne peuvent être facilementdistingués.

Dans l' Ethique à Nicomaque , Aristote dit d'ailleurs que l'art « concerne la production ».

La division du travail n'existant pas encore, l'artisan produit de façon individuelle la totalité des opérations, conduisantde la matière première à l'objet achevé.

Au même titre que la création artistique, le produit artisanal est uneoeuvre c'est-à-dire l'expression d'une individualité. II) L'artiste n'est pas réductible au technicien - Dans la Critique du jugement , Kant définit les Beaux-Arts comme « les arts du génie », en se fondant sur l'opposition radicale entre la production technique et la création esthétique.

La période industrielle aintroduit une précision nouvelle dans la distinction des formes de production.

Dans la seconde moitié duXVIIIe siècle, le terme nouveau de technique vient s'ajouter à celui traditionnel d'art.

La rationalisation de laproduction technique, l'a réduite à l'application d'un savoir.

A l'opposé dans ce qui relève de l'art, nonseulement « la façon de réussir la production » ne peut être « démontrer scientifiquement », mais de plus « elle ne peut être décrite ». « Les beaux-arts sont les arts du génie...

» KANT. Le terme « art » a pendant toute l'Antiquité et le Moyen Age, simplementdésigné la forme de la production artisanale.Ainsi, Platon oppose la « theôria », connaissance purement contemplative, ausavoir-faire lié à la production matérielle (« technè »).

Cette dernièreconcerne la production et se définit comme création:« Ce qui, pour quoi que ce soit, est cause de son passage de la non-existence à l'existence, est, dans tous les cas, une création; en sorte quetoutes les opérations qui sont du domaine des arts sont des créations, et quesont créateurs tous les ouvriers de ces opérations.» (« LE Banquet »).C'est pourquoi, pour Platon, les artisans sont tous poètes.

En effet, «poésie»signifie étymologiquement «faire», ce qui consiste essentiellement à faire êtrece qui n'était pas, c'est-à-dire à créer.Si la technique (ou l'art) est création, elle porte sur le contingent, c'est-à-dire sur ce qui peut aussi bien être que n'être pas.

C'est en cela que latechnique (ou l'art) s'oppose à la science.

Cette dernière porte, en effet, surdes essences idéales, c'est-à-dire éternelles et immuables.

On comprend, dèslors, que Platon, reconnaissant la fonction sociale de la technique, ne luiaccorde aucune valeur humaine.

Insensible à la beauté de l'Acropole, il nesemble voir de la beauté que dans la nature (les beaux corps des jeunesgarçons), dans la morale (les belles actions), dans les sciences (mathématiques et philosophie).C'est à partir du XVIIIE siècle que l'art se distingue aussi bien de l'artisanat que de la technique et acquiert ainsi unstatut spécifique.

D'où l'apparition de l'esthétique comme théorie des beaux-arts.

Et, dans la Critique de la facultéde juger (1791), Kant, même s'il ne prétend pas faire une théorie des objets beaux (car, selon lui, le beau n'est pasune qualité des objets : il n'y a pas de règle du beau ni donc de science du beau), affirme qu'il n'existe pas de bellessciences, mais seulement des beaux-arts.

Il accorde même, d'une ..

certaine manière, une supériorité à l'art sur lessciences et la technique, puisqu'il considère qu'il n'y a de génie que dans les Beaux-Arts : «Les Beaux-Arts sont lesarts du génie.

»Dans la civilisation artisanale, l'artiste, qu'il bâtisse et orne les lieux du culte ou qu'il décore les palais, était auservice de la religion ou des princes.

Le développement de l'industrie permet à l'art de s'émanciper.

Désormaisindépendant, l'artiste découvre qu'il ne tient pas son pouvoir de créer de Dieu, mais que celui-ci lui appartient enpropre.

C'est ce pouvoir de créer qui, d'une certaine manière, rend l'artiste égal à Dieu, qu'on appelle le génie.Application de la science, la technique repose sur une méthode scientifique précise dont toutes les démarches sonttransmissibles, renouvelables.

Même les techniques les plus complexes peuvent être décomposées, analysées dansleurs moindres détails, et réduites à des gestes simples.

Il suffit généralement de savoir ce qu'il faut faire pourréussir.

Quant à l'artisanat, il ne requiert aucune faculté d'invention ou génie particulier.

Seul l'art, qui repose sur lafantaisie créatrice de l'artiste, demande autre chose que « l'aptitude à savoir faire ce qui peut être appris d'aprèsune règle quelconque ».

Les Beaux-Arts doivent donc nécessairement « être considérés comme des arts du génie ».Que faut-il entendre par génie sinon « un talent qui consiste à produire ce dont on ne saurait donner aucune règledéterminée » ? Certes, l'art, comme toute production, exige des règles, mais celles-ci ne préexistent pas à l'œuvre.Aussi le génie peut-il être défini plus précisément comme le talent naturel de « donner des règles à l'art ».

Il n'obéitdonc qu'aux règles qu'il se donne à lui-même.

Et puisque « le talent comme faculté productrice innée de l'artiste,appartient lui-même à la nature, on pourrait également s'exprimer ainsi: le génie est la disposition innée de l'esprit. »

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