L'artiste fait-il ce qu'il veut ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
Problématisation :
L'artiste fait-il ce qu'il veut ? Se poser cette question, c'est quasiment rapprocher l'artiste d'unenfant capricieux qui ne cesse de dire : « moi je fais ce que veux ».
L'artiste serait donc celui quis'abandonne à la possibilité de la liberté licence.
Cependant assimiler l'artiste à un joueur épris de libertén'est-ce pas un peu réducteur ? On peut ainsi penser au travail, et aux contraintes inhérentes à la vied'artiste : la contrainte du solfège pour le musicien, la contrainte de la matière pour le peintre, lacontrainte du public...etc.
On le voit à nouveau la question est problématique.
Dans quelle mesure peut-on parler d'une liberté de l'artiste ?
Plan :
L'artiste comme objet d'une force supérieureI.
1.
L'artiste est objet de l'inspiration
Nous renvoyons au texte de Platon, L'Ion
« Ce n'est pas en effet par art, mais par inspiration et suggestion divine que tous les grandspoètes épiques composent tous ces beaux poèmes ; et les grands poètes lyriques de même.Comme les Corybantes ne dansent que lorsqu'ils sont hors d'eux-mêmes, ainsi les poètes lyriquesne sont pas en possession d'eux-mêmes quand ils composent ces beaux chants que l'on connaît ;mais quand une fois ils sont entrés dans le mouvement de la musique et du rythme, ils sonttransportés et possédés comme les bacchantes, qui puisent aux fleuves le lait et le miel sousl'influence de la possession, mais non quand elles sont de sang-froid.
C'est le même délire qui agitdans l'âme des poètes lyriques, comme ils l'avouent eux-mêmes.
»
Picasso ne cessait jamais de peindre.
L'inspiration lui aurait été continue.
C'est ce que sembleconnoter cette expression : « il m'en vient encore »
2.
L'artiste comme outil au service du dévoilement de la vérité
HEGEL
« Le sensible doit être présent dans l'oeuvre artistique mais avec cette restriction qu'il s'agitseulement de l'aspect superficiel, de l'apparence du sensible.
[...] Ce que veut l'Esprit, c'est laprésence sensible qui doit rester sensible mais qui doit être aussi débarrassée de l'échafaudage dela matérialité.
C'est pourquoi le sensible est élevé dans l'art à l'état de pure apparence paropposition à la réalité immédiate des objets naturels.
Ce n'est pas encore de la pensée pure, maisen dépit de son caractère sensible, ce n'est plus une réalité purement matérielle.
[...] Dans l'art ilfaut voir [...] un déploiement de la Vérité qui ne s'épuise pas comme histoire naturelle, mais serévèle dans l'histoire universelle dont il est le plus bel aspect.
»
L'artiste libre certes mais dans le cadre de certaines contraintes II.
1.
La contrainte de la matière
ALAIN
« Puisqu'il est évident que l'inspiration ne forme rien sans matière, il faut donc à l'artiste, à l'origine.
»
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