Le beau, est-ce ce qui ne sert à rien?
Publié le 14/08/2014
Extrait du document
On ne pourrait répondre affirmativement que si toute valeur se ramenait à la seule utilité. On montre donc que l'« inutile « correspond à du non-fonctionnel, à des
objets sans finalité à court terme. Comment une activité peut-elle ne pas correspondre à une utilité immédiate?
· soit parce que l'existence n'est pas encore dominée par l'utilité : cas de l'enfant et du jeu;
· soit parce que dans l'existence, il est possible de maintenir une zone où la préoccupation de l'utilité se trouve mise entre parenthèses: cas de l'art. Il est alors facile de souligner la valeur formatrice du jeu et la valeur esthétique et symboliquement morale de l'activité artistique.
«
• pour un sociologue: à se distinguer du voisin en affirmant un certain« standing»
(Bourdieu: la «distinction»);
•
pour un psychanalyste: à éviter la maladie chez l'artiste, et chez le spectateur à trouver des satisfactions inconscientes.
- Mais aussi (Hegel):
• à rendre sensible la supériorité de l'esprit sur la nature;
• à signaler la liberté de l'esprit; • à manifester un moment essentiel des aventures de !'Esprit;
(ou Kant)
à me proposer un affleurement sensible de la liberté et à être symbole de moralité
(cf.
sujet
25).
-De telles capacités étant absentes de ce qui, de façon générale, ne sert à rien,
on ne peut
se contenter de définir le beau comme (tout) ce qui ne sert à rien.
III.
BEAUTÉ ET HISTOIRE
- Le beau kantien peut sembler trop «classique» dans sa prétention à
l'universalité et dans sa quasi-ignorance de l'histoire même de la beauté: en fait,
les formes successives du beau semblent correspondre
à différents moments de la
société - les moments ultérieurs se montrant capables d'hériter des conceptions
antérieures (cf.
Marx:
le mystère de l'art grec ...
).
- «Ce qui ne sert à rien» manque d'histoire.
On n'en possède une qu'en prenant
l'aspect
du superflu: il y a une histoire de la mode, de la décoration intérieure, etc.,
tous
les éléments qui, tout en ne «servant à rien» (d'un point de vue purement
fonctionnel - on est aussi bien assis sur un banc de bois que sur une chaise Louis
XVI), ne participent pas du beau, mais du joli ou de l'agréable.
Mais le
radicalement inutile (le déchet,
le rebut) est rejeté hors de l'historicité.
- Sauf
par son utilisation dans l'art (au xxe siècle notamment).
Ce qui distingue
donc le plus clairement le beau de ce qui ne sert vraiment à rien, c'est son
élaboration formelle et l'innovation qui peut s'y manifester.
CONCLUSION
Ce qui ne sert rigoureusement à rien n'est pas beau en soi, mais peut le devenir
à condition d'être pris dans un traitement esthétique qui lui confère une nouvelle
finalité (intrinsèque)
en même temps qu'une signification inattendue (mais
ouverte, cf.
sujet
27 A).
SUJET PROCHE
N°24A
Une activité inutile est-elle pour autant sans valeur?
B, sept.
90
On ne pourrait répondre affirmativement que si toute valeur se ramenait à la seule
utilité.
On montre donc que !'«inutile» correspond à du non-fonctionnel, à des
84.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- la mise en scène sert-elle le propos de l'artiste ?
- L'emploi des temps (On se sert de l'exercice sur le petit bonhomme) Formes erronées : Formes justes : Viver : Imparfait ou P.
- La comédie ne sert-elle qu'à divertir?
- Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne sert à rien, tout ce qui est utile est laid.
- A quoi sert l?art ?