Le Concile de Clermont (1095) - Histoire

Dans un second temps, Nous remarquons que le pape Urbain II se révolte contre l’envahisseur païen, et par extension la déchéance de l’Eglise d’Orient. En effet, Urbain II nous fait comprendre que l’Eglise vit une époque trouble, ses terres saintes « foulée au pied « (ligne 61-62). Les peuples concernés (« les turcs et les perses, les arabes et les agarènes avaient envahi «, ligne 69), d’influence musulmane (« les sarrasins «, ligne 59), conquièrent avec une grande violence les territoires chrétiens, le texte exposant cette anarchie avec un lexique virulent : dommages (l58), oppressions féroces (l59), massacraient (l74), holocauste (l74), joug (l83), manière inhumaine (l85), harcelaient abominablement (l88). Ainsi Urbain II nous dépeint le contexte de l’époque en décrivant une armada venue d’orient pour anéantir l’Eglise catholique (« ils déployaient des forces immenses «, lignes 71-72). Nous apprenons les méthodes de colonisations sarrasines basées sur la destruction et la soumission. En effet, une partie du septième paragraphe s’attarde sur la réduction en esclavage des peuples chrétiens (« Ils avaient emmené…de toutes les manières «, de la ligne 81 à 89). Le pape brosse un portrait barbare et grossier de l’envahisseur, n’hésitant pas à provoquer le christianisme (« dans les églises…pour leurs animaux «, lignes 74-75), ainsi aucune pitié ne semble découler de ses peuples païens : la phrase allant de la ligne 78 à 81 (« les biens attribués…propres besoins «) nous résume clairement la dureté avec laquelle les envahisseurs confisquent les terres. De plus, Urbain II nous indique l’importance des villes conquises : « Antioche, Nicée et même Jérusalem célèbre par le tombeau du christ « (lignes 70-71). Antioche et Nicée sont deux villes se situant dans l’empire byzantin. La première, à la frontière Syrienne, fut l’un des premiers chefs-lieux chrétiens. Antioche est conquis en 1084 par les turcs. La seconde, Nicée, est connu pour avoir été le théâtre de deux conciles (le premier, d’ailleurs premier des conciles, en 325, le second en 787) au début de la fondation de l’Eglise chrétienne. Quant à Jérusalem, cette ville est tout simplement le berceau du christianisme.