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Le conflit Est-il au fondement de nos relations avec Autrui ?

Publié le 12/06/2012

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Le conflit n'est pas toujours nécessaire, il peut aboutir à une reconnaissance réciproque (Selon Hegel dans la dialectique du maître et de l'esclave) ou au progrès (Kant considère que le conflit n’est pas nécessaire à cause d'un besoin d’identification). Ce besoin d’identification empêche les conflits entre homme car l’homme prend pour modèle un autre être humain. Dans cette optique, la vision de l’homme change complètement car il ne veut pas rentre en conflit mais celui-ci est en admiration devant lui et cela lui sert de modèle. L’identification d’une personne à une autre sous-entend que ces personnes partagent les mêmes idées, la même personnalité. Dans cette configuration, il est impossible pour l’homme de trouver des moyens de conflits. Il ne sera pas dans la contradiction mais plutôt dans l’admiration et donc dans le partage d’idée. Nous pouvons prendre l’exemple d’un père et de son fils ; le père est pour son fils un modèle à toute épreuve et le fils s’identifie à son père ; le père partagera ses connaissances avec sa progénitures, et celui-ci aura forcement les mêmes idées que sont géniteur...

« Le conflit est il au fondement du rapport avec autrui ? Selon Lévinas "autrui en tant qu'autrui n'est pas seulement un alter ego.

Il est ce que moi je ne suis pas»., Son existence s'impose à la notre par antagonismeet par égalité, par le fait qu'elle soit étrangère à nous, elle se détache de notre individualisme et nous met en joug de son regard.

Par ce fait nous sommes toussujet à l'existence des autres, donc tous amenés à avoir un certain rapport avec autrui, qui est, en temps que semblable, une autre personne douée d'unpotentiel interactif.La réflexion autour de la nature humaine cherche à élucider les mécanismes de notre façon d'agir par essence vis-à-vis d'autrui, de déterminer les fondementsde nos rapports avec lui.

La coexistence de différentes consciences capables de jugement sur l'autre devient ainsi un fait dont il faut faire l'étude.

Ainsicommencerons nous par nous demander de quelle nature est notre rapport avec autrui.

Nous examinerons premièrement le rapport direct à autrui, ce qu'ilentraine par la conscience que nous pouvons avoir de lui, puis de cette analyse découlera différents rapports possibles. Le premier rapport que je peux avoir avec autrui c'est d'avoir conscience de lui.

Etre conscient qu'une autre personne consciente existe nous restreintimmédiatement mais confirme également notre existence.

Cette opposition est de nature existentielle, puisque lorsque je prends en considération autrui j'entredans un monde où je ne suis plus le seul à penser et voir mais dans un monde ou je suis un être pouvant être soumis à un tiers jugement, je me dois d'accepterqu'une autre personne puisse avoir des désirs qui ne sont pas les miens et en temps qu'autre personne m'étant semblable je lui dois le respect qu'il devraréciproquement m'accorder.

Je me heurte donc à une autre réalité.

C'est par ce procédé de reconnaissance que naît selon Hegel la conscience de soi, celle aveclaquelle nous sommes amené à nous définir en être pensant par la rencontre avec autrui nous confrontant à un autre être autonome, dès lors il n'y a que par lareconnaissance de cette autre conscience que je peux avoir la certitude d'avoir la mienne, puisque je reconnaît autrui comme un semblable et l'appréhendecomme personne pouvant m'appréhender, faisant de moi un être doté d'une conscience prise en considération par l'autre tout comme je prend en considérationla sienne. Notre rapport à autrui ne se limite pas au simple fait d'admettre son existence et d'en mesurer l'importance, le contact se prolonge dans un mécanisme nousmettant en relation avec lui. Une première approche d'autrui étant faite, un rapport s'opère alors.

Puisqu'il possède la faculté de penser, d'éprouver des désirs, il est doté du même potentielque moi, il peut prétendre aux mêmes fins.

Cette prise de conscience nous amène à vouloir nous situer par rapport à autrui, à vouloir affirmer notre existence,notre volonté d'être, tout en sachant qu'il voudra en faire autant.

L'ardeur que chacun mettra à vouloir dépasser l'autre déterminera ainsi lequel des deux est leplus à même de prétendre à des fins communes.

Cette volonté de domination est explicité par Freud, notamment, lorsqu'il est question de désir.

Pourl'accomplissement de nos propres désirs il est dans notre nature de vouloir dominer, voir supprimer la personne faisant obstacle ou prétendant à celui-ci.

Cetteétude psychanalytique du comportement humain fera naître la phrase «l'homme est un loup pour l'homme», dans notre nature nous faisons facilementabstraction du droit qu'à autrui d'exister pour arriver à nos fins. Cette théorie ne se vérifie pas qu'à l'égard de deux personnes distinctes mais se confirme à l'échelle d'une société.

La conscience du nous, de son ethnie, nousconforte effectivement dans l'idée que d'autres être pensant existent, ils nous entourent et nous formons une communauté.

Celle-ci fonctionne dans uneharmonie collective qui s'auto-juge bonne, mais lorsqu'elle se confronte à une communauté étrangère les différences créent un choc, le choc des cultures.L'ethnocentrisme, dont Levi-Strauss nous parle, est ce principe de rejet de l'autre à cause de ses différences puisqu'on se considère comme étant supérieur.L'autre demeurera, aussi ,certain d'être en face d'une culture inférieur, l'auteur illustre son propos en faisant référence aux conquistadors espagnols dans lesAntilles parmis les populations indigènes, les blancs cherchaient encore à déterminer si ceux-ci avaient une âme tandis que les natifs, curieux, isolaient desspécimens étrangers pour voir si leur cadavre entraient en putréfaction.

Ceci illustre un rapport que nous pouvons avoir avec autrui, par la confortation du soinous sommes amené à nous mettre en amont de l'autre, à nous considérer d'emblée comme supérieur, afin d'affirmer et marquer nos différences. Jusque là l'étude du rapport à autrui nous montre qu'il serait fondamentalement de nature conflictuel, par notre volonté d'exister et de s'affirmer par rapport àl'autre.

Cependant toutes les relations ne sont pas immédiatement vouée à une quelconque confrontation, d'autres situations existent et nuancent la visionpessimiste que nous pourrions avoir de la nature humaine.

Autrui par sa faculté de nous percevoir et d'être une autre personne pensante à part entière n'estpas nécessairement une source de conflits ou d'antagonisme.

Il représente également une opportunité d'échanges humains de natures différentes. La conscience que nous avons de nous par rapport à l'existence d'autrui ne nous amène pas nécessairement à le voir comme un concurrent existentiel, il estégalement possible de s'identifier à lui.

En le considérant comme semblable nous sommes conscient qu'il demeure aussi vulnérable que nous, la pitié demeureun sentiment humain que nous éprouvons en prenant conscience des maux de l'autre.

Le procédé d'identification s'opère en ce fait : nous éprouvons de ladouleur à voir quelqu'un d'autre souffrir, nous sachant aussi en proie que lui aux même maux, nous nous projetons à la place d'autrui et avons mal pour lui.Rousseau défend, contre tout homme pensant que la nature humaine est mauvaise et égoïste , que nous ne sommes pas enclin à être insensible à la souffranced'autrui, nous sommes naturellement doués d'une sensibilité nous rendant soucieux du bien être de l'autre.

Il développe sa thèse sur l'attendrissement naturelqu'on les mère envers leur enfant, remarque que même certains animaux sont compatissant, ce dernier exemple ne peut que convaincre puisque si un chevaléprouve de la répugnance à fouler un corps vivant, comment un homme, doué d'une intelligence et d'une sensibilité plus sophistiqué, peut-il se réjouir du mald'un autre ou ne pas être compatissant. La pitié n'est pas le seul sentiment humain en faveur d'un rapport harmonieux avec autrui, d'autres types d'échanges existent et nous conduisent vers uneconception de l'autre comme une personne pouvant nous apporter quelque chose, nous élever en temps qu'être tout comme nous sommes en mesure de le fairepour lui. L'humilité est une forme de respect à l'égard d'autrui, c'est prendre conscience et se résoudre au fait qu'un autre que soi peut exceller dans un domaine que jeconnais ou non.

Ce respect précède un rapport potentiel, un échange particulier qui privilégie la communication entre soi et autrui.

En étant conscient de ce qu'ilpeut nous apporter il est possible de se compléter, apporter à l'autre et recevoir afin d'élargir son esprit, changer sa perception des choses et ainsi s'ouvrird'avantage au monde.

Husserl nous explique de quoi relève l'expérience d'un monde commun, dans notre relation à autrui.

La mise en commun de nosexpériences, par échange, constitue une matière objective permettant de définir le monde que je partage avec les autres.

Autrui est en cela une autre personnedouée d'une conscience, de son regard sur les choses, n'en faisant pas nécessairement un être opposé à soi mais un être capable de nous apporter un autrepoint de vue, certes subjectif, mais restant tiers, donc loin d'une façon personnelle de voir les choses .

Car si autrui est utile à me définir en temps qu'êtreconscient il est aussi utile à définir et appréhender le monde et la vie.

Puisque l'appréhension de notre environnement, dans le soucis de le mieux le comprendre,se fait dans un fond intersubjectif. L'individualisme naturel que nous manifestons semble faire barrage à autrui, cependant; dès lors que nous sommes encadrés par de mêmes règles etpartageons une culture commune nous sommes amené à former une communauté.

Cette communauté se présente comme un rassemblement de personnesdifférentes ayant les mêmes convictions et la même foi en leur union.

C'est ainsi que l'individualisme s'efface pour laisser place à une conscience collective, danslaquelle chaque individu en constitue une partie.

Elle favorise l'identification de soi, nous définissant alors comme constituant à part entière d'une communautéqui nous ressemble.

C'est par l'exemple de la religion que Durkheim explicite ce phénomène, selon lui c'est ce besoin de croire et de s'associer avec autrui pourformer un groupe qui institue le lien social entre les hommes.

Un groupe d'individus se retrouvent ainsi avec une fin ou des convictions communes et s'entre-aident pour défendre celles-ci, leurs capacités s'exacerbent par leur nombre et en fond une puissante communauté soudée. En conclusion, autrui est aussi potentiellement source de conflit dans nos rapport avec lui que bénéfique pour soi.

Cela dépend de notre conception de l'autre, sinous voyons celui-ci comme un homme qui demeure dangereux parce que je ne le connais pas ou si nous le voyons comme étant enrichissant pour les mêmesraisons.

L'étude de la nature humaine et des premiers comportements, tendant à répondre à la question quant aux rapport fondamentaux avec autrui, semblentnous laisser partagé, entre la vision de Freud, radicale, d'un Homme prêt à faire abstraction d'autrui pour arriver à ses fins et celle de Rousseau, convaincu quenous sommes sensible au bonheur et bien être de l'autre.

Peut être qu'un homme serait plus tenté qu'un autre d'affirmer que nous sommes de natureprofondément mauvaise et égoïste, parce que c'est ainsi qu'il voit les choses et se ferme à une vision moins sévère de l'humanité.. »

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