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Le conflit est il au fondement de tout rapport avec autrui ?

Publié le 27/10/2005

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  • A. Sens des mots de l'énoncé :
 - L'expression «rapport avec autrui« renvoie aux domaines psychologique, moral et social, quand on envisage les différents types de relation que le «moi« entretient avec les autres, semblables, frères ou ennemis. - On rencontre le terme «conflit« en psychologie où il exprime une force d'opposition au «moi« (cf. conflit des générations, rapports conflictuels avec le père, la mère) et dans les rapports sociaux et politiques où il exprime la guerre. - «Fondement« n'est pas synonyme d'origine, de point de départ (bien que cela soit à envisager), mais plutôt de base, de «principe«. 
  •  B. Sens de l'énoncé :
  L'interrogation «est-il« demande d'établir un fait : le conflit est un mode quasi constant de rapport avec autrui ; puis de l'analyser : savoir si la relation avec autrui s'édifie à partir de ce rapport conflictuel, et s'il est de la nature de tout rapport d'être conflictuel. 
  •  C. Présupposés de la question :
 Les rapports avec autrui sont conflictuels, mais il y a doute sur l'origine, la nature et le fondement de ces rapports. Pourquoi ? 
  •  D. Formulation du problème :
  Ou bien le conflit est au fondement de tout rapport, ou s'il ne l'est pas, ne peut-on envisager un autre fondement qui serait l'amour, l'harmonie entre les consciences ? 

« désir au sens habituel et négatif de manque mais une expérience sans retour possible de soi vers l'autre, du familiervers l'étranger.

Car « l'absolument autre, c'est autrui » (Rupture de la totalité), autrui n'est donc pas la négation demoi-même, ce qui impliquerait encore une relation d'identité, mais il est positivement « l'absolument autre ».

Autruime révèle le sens de l'éthique comme « rapport non allergique du Même et de l'Autre » (L'Être comme bonté).L'éthique trouvant son sens premier dans la relation de face à face, elle présuppose une ouverture à « l'absolumentautre » que seul le visage d'autrui permet d'entrevoir.

L'éthique est bien originellement une « optique » mais sansimage, car la vision est encore une totalisation.

Or le visage empêche le regard de se fixer, il nous tourne vers unau-delà, un ailleurs ; il figure « l'infiniment autre » qu'on ne parviendra jamais à totaliser.

Le visage d'autrui se donneà voir comme « révélation » de l'Autre dans sa nudité et sa fragilité.

Il m'appelle alors à la responsabilité infiniedevant lui. « Je pense plutôt que l'accès au visage est d'emblée éthique.

C'est lorsque vous voyez un nez, des yeux, un front, un menton, et que vous pouvez les décrire, que vous vous tournez vers autrui comme vers un objet.

Lameilleure manière de rencontrer autrui, c'est de ne pas même remarquer la couleur de ses yeux ! Quand on observela couleur des yeux, on n'est pas en relation sociale avec autrui.

La relation avec le visage peut certes être dominéepar la perception, mais ce qui est spécifiquement visage, c'est ce qui ne s'y réduit pas. Il y a d'abord la droiture même du visage, son expression droite, sans défense.

La peau du visage est cellequi reste la plus nue, la plus dénuée.

La plus nue, bien que d'une nudité décente.

La plus dénuée aussi: il y a dansle visage une pauvreté essentielle.

La preuve en est qu'on essaie de masquer cette pauvreté en se donnant desposes, une contenance.

Le visage est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte de violence.

En même tempsle visage est ce qui nous interdit de tuer.

» Lévinas , « Ethique et infini ». Lévinas commence par opposer perception d'un objet et rencontre authentique d'autrui.

Quand je pose l'autre comme objet, je le projette sur une surface d'objectivité : il m'apparaît comme un tableau à décrire, une surface àobserver et détailler, son unité éclate en autant de petits objets à commenter (les éléments du visage sont eux-mêmes réductibles à des unités plus petites.

Ce rapport est un rapport théorique qui ne me donne pas véritablementautrui : dans un processus de connaissance, ma conscience s'assimile l'objet plutôt qu'elle ne s'ouvre à l'altérité dudonné.

En posant autrui comme objet, je reste seul. La saisie véritable d'autrui (celle qui me fait vraiment sortir de moi et rencontrer une dimension irréductible auxsimples données de l'expérience) ne donne pas une richesse d ‘éléments à décrire mais présente une pauvreté.L'autre se présente simultanément comme sans défense et invitation au respect : en effet, la possibilité physique detuer autrui se donne en même temps que l'impossibilité morale d'accomplir cet acte.

Autrui nous est livré dans unedimension éthique comme celui que je n'ai pas le droit de tuer. • Par ailleurs, le conflit n'est pas toujours négatif il peut aboutir à une reconnaissance réciproque (cf.

Hegel dans ladialectique du maître et de l'esclave) ou au progrès (ainsi Kant considère que l'opposition à autrui stimule et accroîtles ressources humaines). Qu'autrui existe semble être pour la pensée contemporaine une évidence.

Pourtant, l'idée d'un isolement de la conscience a longtemps persisté.

C ‘est, sans doute, parce que l'esprit des philosophes était obsédé par le problèmede la recherche de la vérité.

D'où l'opposition entre, d'un côté, le sujet connaissant et, de l'autre, le monde àconnaître.

Dans cette confrontation, la présence d'un tiers, à l'exception de Dieu, était exclue. Le thème de l'altérité apparaît chez Kant dans ses considérations sur la moralité, mais surtout chez Hegel dans « La phénoménologie de l'esprit ».

C'est dans cet ouvrage – où Hegel décrit le mouvement dialectique de la conscience, depuis la naïveté première de la « certitude sensible » jusqu'à l'universalité du « savoir absolu », ultime moment où la conscience prend conscience de sa liberté – que se trouve la fameuse dialectique du maître & de l'esclave.

On peut y lire :« La conscience de soi est certaine de soi-même, seulement par lasuppression de cet Autre qui se présente à elle comme vie indépendante ; elleest désir. » La conscience, dans son rapport immédiat avec elle-même, n'est que l'identité vide du Je = Je, une tautologie sans contenu.

Toute consciencerencontre autrui, l'Autre, une autre conscience de soi.

Il n'y a, en fait, devéritable conscience de soi que moyennant le retour à soi à partir de cet« être-autre ».

Autrement dit, la conscience de soi serait impossible dans un monde où autrui n'existerait pas. Si la conscience est mouvement et retour à soi-même à partir de l'être autre, elle ne peut d'abord l'être que par la négation de l'autre.

Autrement dit,la relation à autrui se présente d'emblée comme une affaire de conflit.

Le« moi » de l'enfant, par exemple, ne se forme-t-il pas en s'opposant au non- moi ? N'est-ce pas dans l'opposition à ses parents que l'enfant forge sa. »

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