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Le conflit est-il au fondement de tout rapport avec autrui ?

Publié le 02/03/2005

Extrait du document

Lévinas commence par opposer perception d'un objet et rencontre authentique d'autrui. Quand je pose l'autre comme objet, je le projette sur une surface d'objectivité : il m'apparaît comme un tableau à décrire, une surface à observer et détailler, son unité éclate en autant de petits objets à commenter (les éléments du visage sont eux-mêmes réductibles à des unités plus petites. Ce rapport est un rapport théorique qui ne me donne pas véritablement autrui : dans un processus de connaissance, ma conscience s'assimile l'objet plutôt qu'elle ne s'ouvre à l'altérité du donné. En posant autrui comme objet, je reste seul. La saisie véritable d'autrui (celle qui me fait vraiment sortir de moi et rencontrer une dimension irréductible aux simples données de l'expérience) ne donne pas une richesse d 'éléments à décrire mais présente une pauvreté. L'autre se présente simultanément comme sans défense et invitation au respect : en effet, la possibilité physique de tuer autrui se donne en même temps que l'impossibilité morale d'accomplir cet acte. Autrui nous est livré dans une dimension éthique comme celui que je n'ai pas le droit de tuer.
* Par ailleurs, le conflit n'est pas toujours négatif il peut aboutir à une reconnaissance réciproque (cf. Hegel dans la dialectique du maître et de l'esclave) ou au progrès (ainsi Kant considère que l'opposition à autrui stimule et accroît les ressources humaines).
On rencontre le terme «conflit« en psychologie où il exprime une force d'opposition au «moi« (cf. conflit des générations, rapports conflictuels avec le père, la mère) et dans les rapports sociaux et politiques où il exprime la guerre. L'interrogation «est-il« demande d'établir un fait : le conflit est un mode quasi constant de rapport avec autrui ; puis de l'analyser : savoir si la relation avec autrui s'édifie à partir de ce rapport conflictuel, et s'il est de la nature de tout rapport d'être conflictuel. Les rapports avec autrui sont conflictuels, mais il y a doute sur l'origine, la nature et le fondement de ces rapports. Ou bien le conflit est au fondement de tout rapport, ou s'il ne l'est pas, ne peut-on envisager un autre fondement qui serait l'amour, l'harmonie entre les consciences? C'est pourquoi dès qu'autrui traite en objet ma conscience, il la méconnaît, il l'aliène. Il faut qu'une autre conscience la reconnaisse comme telle (ex. : l'autre m'aliène en m'ignorant, je ne sers plus à rien ni à personne). Les rapports que l'on entretient avec autrui sont la plupart du temps conflictuels, faits de menace, de violence directe ou indirecte, qu'elle s'exerce de façon physique, psychologique, morale ou même intellectuelle.
  • I) La relation à autrui est forcément de l'ordre du conflit.
a) La personnalité s'affirme en s'opposant. b) Les consciences entrent en conflit. c) Le regard des autres me chosifie.
  • II) La relation à autrui n'est pas forcément conflictuelle.
a) Je peux m'identifier à autrui. b) Autrui m'est complémentaire. c) Il faut dépasser les antagonisme.
.../...

« - SARTRE, Huis clos. Organisation du développement A.

Introduction : Pourquoi cette question ? Les rapports que l'on entretient avec autrui sont la plupart du temps conflictuels, faits de menace, de violencedirecte ou indirecte, qu'elle s'exerce de façon physique, psychologique, morale ou même intellectuelle.Formulation du problème :La violence n'est-elle pas alors à la base des rapports entre les hommes, le conflit ne constituerait-il pas l'essencemême du rapport avec autrui ?Orientation de la recherche :Mais s'il s'avère que les rapports sont conflictuels on peut s'interroger sur l'origine de ce conflit, et envisager unautre mode plus essentiel de rapport fondé sur l'amour, la générosité. B.

Plan : I.

Il y a conflit dès le début des rapports avec autrui. 1.

Lors de l'enfance, l'éveil et la formation de la personnalité vont de pair avec la rencontre d'autrui, et cetterencontre est souvent cause d'opposition : tout se passe comme si le sujet avait à triompher d'un adversaire oud'un rival (cf.

Freud : l'analyse du conflit œdipien).

A trois ans, l'enfant considère l'entourage comme une menace,autrui peut prendre sa place ou lui dérober l'objet de son amour, il devient jaloux envers quiconque menace de luiravir l'être aimé.

De fait, il est lui-même cause du conflit.2.

L'attitude de l'adulte confirme cette analyse (cf.

le rappel ci-dessus).

Le regard d'autrui me vole à moi-même (cf.Sartre), autrui est l'obstacle possible à notre tranquillité (ex.

: on ne parle pas à quelqu'un qu'on ne connaît pas,même si on se trouve près de lui).

L'attitude première est celle de la distance, du silence, de la méfiance. Transition : De fait à la base de tout dialogue, de tout échange, il y a le besoin de se différencier d'autrui.

Même dans l'amour semanifeste le besoin de triompher de l'autre, de ses résistances. II.

Mais qu'il y ait toujours eu conflit entre les hommes ne prouve pas que le conflit soit au fondement deleurs rapports. 1.

Le conflit n'est pas premier mais consécutif à une menace.

L'attitude du petit enfant est égocentrique et leconflit commence quand le désir ou l'amour sont contrariés ou tenus pour tels.

Avant de rejeter, de frapper, l'enfanta d'abord palpé, serré, exploré le monde autour de lui.

Selon Rousseau, le premier sentiment d'un homme envers sonsemblable ne le tourne pas contre lui.

Puisque le sentiment de la similitude d'autrui naît avec la pénurie, il entraîned'abord un sentiment de compassion dans le malheur el une réaction d'assistance.

Mais le nombre des hommess'accroissant, vient un moment où la pénurie est telle que les hommes, pour s'entraider sont amenés à travaille] àplusieurs ; de là naît la division du travail et la disparition de l'égalité qui sera alors source de conflit et donnernaissance à l'état de guerre.2.

Quoiqu'il en soit, la relation à autrui est un besoin essentiel même dans le conflit : un personnage de Huis closaffirme avoir besoin de la haine de son partenaire pour se sentir exister.

Quand une haine est plus forte que l'amour,c'est encore l'amour qui est fondamental au cœur de cette haine car on ne hait pas ce qui nous indiffère Que leconflit soit présent, il n'est qu'une étape vers un dépassement de soi pour rencontrer l'autre, l'aimer. C.

Conclusion : Résumé :C'est le désir d'amour et de reconnaissance d'autrui qui fonde les rapports que l'on cherche à établir avec lui.

L. »

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