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Le désir est-il l'ennemi de lui-même ?

Publié le 27/10/2005

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Sous le désir nous perdons nos moyens, mais aussi l'impatience de le satisfaire nous fait prendre de mauvais choix. Par exemple, pourquoi Napoléon a-t-il entrepris la campagne de Russie ? Le désir de conquête risque de nous aveugler, de nous empêcher de le satisfaire. Le désir ne souffre pas l'attente pourtant nécessaire à sa réussite.   2.Le désir se nourrit de lui-même.     a)                 Néanmoins, en restant dans ce registre on peut se demander si le désir puisqu'il ne peut, de part sa nature, être satisfait, ne se nourrit pas de lui-même. Si la fin du désir en effet était dans son but, à savoir la satisfaction, alors une fois celle-ci atteinte, il s'évanouirait aussitôt. Mais en réalité, nous avons vu que la satisfaction du désir n'entraînait pas la fin de son règne. Le caractère vain du désir ne fait pas donc du désir l'ennemi de lui-même, mais au contraire sa propre alimentation.

Etre l’ennemi de quelqu’un suppose que l’on veuille lui nuire. Pourquoi le désir chercherait-il à se nuire ? Le désir est une tension qui pousse l’homme vers quelque chose ou quelqu’un. Il est l’indice d’un manque qui tend à être comblé. Ce que recherche donc le désir semble moins être son malheur que sa propre satisfaction Une autre caractéristique essentielle du désir est le fait qu’il soit insatiable, autrement dit qu’il ne peut être assouvi, la mort d’un désir coïncidant avec la naissance d’un nouveau désir. La problématique soulevée à l’occasion de ce sujet est la suivante : comment le désir peut-il à la fois être en quête de son assouvissement et rechercher sa propre perte ? Pour répondre à cette question nous procéderons en trois étapes. La première a pour finalité de donner une première définition du désir mettant au premier plan sa quête de plénitude. La deuxième étape donne une deuxième définition qui souligne cette fois le caractère insatiable du désir. Enfin la dernière étape a pour fonction de répondre au problème en décidant si oui ou non le désir peut être à juste titre considéré comme son propre ennemi.

« ennemi de quelque chose c'est bien, dans ce cadre, du bonheur. b) Pour illustrer philosophiquement cette auto-alimentation du désir, nous pouvons évoqué l'image des tonneaux percés des Danaïdes, qu'utilise Platon, et qui sont destinés à être rempli sansfin.

L'absurdité du désir est ce qui assure son règne sans fin, son but n'est pas la satisfaction quiserait l'arrêt du désir mais au contraire sa continuation.

c) Le désir n'est donc pas ennemi de lui-même, mais outre qu'il est sans fin, il semble augmenter de plus en plus quand on se livre totalement à lui.

La meilleure manière de lutter contre le désir,pourrait-on croire, est d'y céder, car la frustration peut lui donner plus de puissance encore.

Maisl'expérience quotidienne ne va pas dans ce sens, le phénomène de l'addiction montre que s'adonner audésir ne fait qu'aggraver notre dépendance.

La passion du jeu par exemple, augmente en jouant. 3.

Peut-on lutter contre le désir par un désir plus grand ? a) Le désir ne semble pas l'ennemi de lui-même, mais la raison ; la volonté comme choix de ne pas faire ce que le désir commande ne le supprime pas non plus.

La psychanalyse se fonde sur lapuissance invincible du désir, il ne peut être freiné totalement par la volonté, son empire est tropgrand, il ne peut être proscrit une fois pour toutes en dehors de nous, il est toujours présent même s'ilest refoulé et continue de s'exprimer par un moyen détourné. b) L'ennemi d'un désir, qui n'est pas l'ennemi d'un désir peut être par contre une transformation, un déplacement du désir.

Ce que Freud nomme la sublimation.

Le désir primitif peut être transformeren un désir plus « noble ». La sublimation : le cas de Léonard de Vinci La sublimation est une des notions qui ont le plus retenul'attention en dehors même de la psychanalyse parce qu'ellesemble susceptible d'éclairer les activités dites « supérieures »,intellectuelles ou artistiques.

Pour cette raison même, sadéfinition est incertaine, chez Freud lui-même, parce qu'elle faitappel à des valeurs extérieures à la théorie métapsychologique.Le mot même évoque bien entendu la grande catégorie moraleet esthétique du sublime, mais aussi la transformation chimiqued'un corps quand il passe de l'état solide à l'état gazeux.

Peut-être pouvons-nous en tirer l'idée d'élévation depuis les bas-fonds (sexuels ?) de l'âme jusqu'à ses expressions les plusélevées.

La psychanalyse ferait alors le mouvement inverse decelui que lui assignait Freud quand il choisissait commeépigraphe à L'interprétation des rêves, le vers de Virgile dansl'Énéide : « Flectere si nequeo superos, Acheronta movebo » («Si je ne peux fléchir les dieux d'en haut, j'ébranlerai ceux del'enfer »).

Freud va jusqu'à utiliser l'expression paradoxale de «libido désexualisée », éloignée des buts et objets sexuels.Notons cependant que ce n'est pas « l'instinct sexuel » unifiéqui est ainsi sublimé.

La sublimation est essentiellement ledestin des pulsions partielles, c'est-à-dire celles dont l'issueaurait pu être la perversion ou la névrose.

Freud n'a guèreprécisé le domaine de la sublimation en dehors des activités scientifiques ou artistiques.

Dans leMalaise dans la civilisation il semble lui rattacher les activités professionnelles quand elles sontlibrement choisies.

D'autre part, il considère comme une forme de sublimation les formationsréactionnelles c'est-à-dire ces barrières élevées contre les pulsions, consolidées pendant la période delatence par l'éducation, mais qui tirent leurs forces de la libido elle-même.

Ainsi se forment les traitsde caractère : « Ainsi l'entêtement, l'économie, le goût de l'ordre découlent-ils de l'utilisation del'érotisme anal.

L'orgueil est déterminé par une forte disposition à l'érotisme urinaire » (Trois essais, p.190).

Le processus de la sublimation ne nous propose pas seulement une esquisse de caractérologie,mais plus généralement encore de la vie éthique : « C'est ainsi que la prédisposition perverse généraled e l'enfance peut être considérée comme la source d'un certain 'nombre de nos vertus dans lamesure où, par formation réactionnelle, elle donne le branle à leur élaboration »(ibid., p.

190).Cependant le texte principal sur la sublimation reste Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci(1910).

Le souvenir est le suivant : « Je semble avoir été destiné à m'occuper tout spécialement duvautour, écrit Léonard, car un des premiers souvenir d'enfance est qu'étant au berceau, un vautourvint à moi, m'ouvrit la bouche avec sa queue et plusieurs fois me frappa avec sa queue entre leslèvres ».

Bien entendu ce récit peut n'avoir aucune objectivité et être une reconstruction.

Or Freudne dispose que d'un matériel fort réduit pour interpréter cet unique souvenir d'enfance : quelqueséléments biographiques peu sûrs, des textes et des dessins des fameux Carnets et enfin surtoutl'oeuvre artistique.

En fait Freud s'appuie sur la symbolique dégagée par l'expérience psychanalytiqueet sur la symbolique des légendes et des mythes (en particulier de l'Égypte ancienne concernant le. »

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