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Le destin d'une civilisation dépend-il de ses idéaux ?

Publié le 09/03/2004

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CIVILISATION (lat. civitas, la cité)

Gén. Ensemble des caractéristiques (religieuses, morales, esthétiques, techniques...) d'une société donnée. Opposée à la barbarie, la civilisation est un état jugé supérieur moralement. L'homme s'humanise (devient plus homme) quand ses pulsions se disciplinent et se règlent en fonction d'interdits sociaux. Ethno. On peut distinguer la civilisation comme situation matérielle d'une société (civilisation de l'âge de pierre ou du charbon) et la culture qui est comme son âme, son esprit (civilisation chinoise ou grecque). En ce sens, la supériorité matérielle d'une civilisation n'implique pas sa supériorité morale. Le progrès technique peut s'accompagner d'actes de barbarie (camps de concentration). On peut donc radicalement séparer l'idée de civilisation de celle de progrès.

DESTIN (lat. destinare, fixer, assujettir)

Le destin est assimilé à une puissance providentielle qui par avance aurait déterminé, de façon irréversible, le cours des choses et de l'histoire humaine. L'existence du destin implique l'impuissance des hommes à décider du futur. Destin et liberté sont donc nécessairement contradictoires ( fatalisme; à ne pas confondre avec déterminisme).

« Le destin d'un civilisation ne dépend pas de ses idéaux Ut·U• Le destin d'une civilisation ne dépend pas de ses idéaux et de ses valeurs, il dépend avant tout de sa force militaire.

Selon un autre point de vue, le cours de l'histoire est déterminé par une destinée supérieure.

Le destin dépend de la force C e n'est pas de ses idéaux, ni de sa valeur que dépend le destin d ' une civilisa­ tion, mais de sa force milit aire.

Les Indiens d'Amér ique du Nord et •Dieu tient du plus haut les rênes de tous les royaumes ( .

..

), Il remue tout le genre luneln ( ...

) selon les ràgles de sa justice toujours infaillible.• Jacques-Bénigne Bossuet, C»scours sur /'histoire universelle du Sud, les aborigènes d 'Australie, les royaumes africains avaient consti­ tué d'admirables cul- tur es.

Celles-ci ont été décimées par l es Euro­ péens tout simplement parc e qu 'elles ne fai­ saient pa s le poids mili­ ta ir em e nt parlant.

La puissance militaire permet de dominer A ujourd 'hui , la civi ­ lisation américa ine domine la planète.

Ce n'est pas par ce qu 'elle est meill eur e ou plus vertueuse qu e les autres , ni parce que ses idéaux so nt plus jus tes: c'est se ulement parce que, depuis l a Seco nd e G u erre mondiale , ell e est la première puis ­ sance militaire.

Sa puis- sance politiqu e et com­ merc ial e n' est qu 'une co nséquence de ce tte préémin enc e.

L'histoire dépend d'une providence P our certains au­ teurs , le destin des civilisations dépend d'une destinée su p é­ rie u re.

Leur grandeur comm e le ur déclin obé is ­ sen t à un dessein plus grand.

Pour Bossuet et l'Église catholiqu e, c'est la provid en ce divin e qui déte rmin e l~ cours des civilisations.

Pour Hegel , c'est la raison univ er­ se ll e.

Ce qui règle le destin d' une civilisation est sa puissance militair e, elle mê me , peut-être, voulue par la d estin ée ou la providence .. »

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